Escaper: mode de défaillance

Suite à ma mésaventure au Pelvoux, j’ai fini par remplacer l’Escaper qui y est resté coincé et me suis mis à chercher à comprendre ce qui a pu se passer.
Je pense potentiellement avoir compris et comme le mode de défaillance dont j’ai été victime ne me semble documenté nulle part (après tout nouvel outil, c’est normal que les bugs auxquels le fabricant avait pas pensé soient trouvés au fur et à mesure) et je vais donc l’exposer ici.

Pour reproduire le problème chez vous: prendre le bout de l’Escaper et le passer entre la sangle et la cordelette élastique, tirer le tout. A première vue rien de franchement décelable, pourtant vous venez de créer un toron dans le système. (photos de la séquence)



Une fois passé la corde dans la sangle la version toronnée a une tête un peu bizarre, mais faut quand même le savoir pour déceler un problème surtout une fois mis en tension et un peu arrangé. (quand j’ai coincé mon escaper au Pelvoux c’est un peu la gueule qu’il tirait autant que j’arrive à me souvenir, yavait un truc pas tout à fait net mais j’ai pas réussi à mettre le doigt dessus sur le moment) (photos: escaper normal, toronné, toronné un peu arrangé)

Un test rapide sur un mousqueton à la maison montre que l’Escaper « toronné » prend presque 3 fois plus de coups de pompage avant de lâcher, en situation réelle cela peut suffire à passer la barrière entre « pénible à débrayer » et « c’est coincé ». On peut imaginer que si on rajoute un deuxième toron cela empire encore mais je n’ai pas testé.

Ce mode de défaillance peut assez facilement se mettre en place quand l’Escaper est rangé dans sa petite poche, et est relativement difficile à repérer si on n’est pas au courant du risque.
Une solution pour éviter le problème (en plus d’y être attentif en installant le dispositif) pourrait être d’attacher les deux bouts de l’Escaper ensemble avant de le ranger.

J’ai envoyé un mail à Béal pour voir ce qu’ils en disent, en tout cas ce risque n’est pas mentionné dans la notice. (il est bien sûr mentionné que tous les risques et mauvaises utilisations ne sont pas énumérables)

À vous pour les commentaires. (@valcibiere et @mollotof ce coup-ci vous pouvez y aller, c’est un topic tout exprès!)

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Slt Marc,
Non, nous ne sommes pas là pour critiquer inutilement. Même si perso je n’ai pas besoin de lui pour faire un rappel récupérable.
Mais en tout cas, MERCI pour ce retour et pour avoir pris la peine d’analyser, de comprendre, et de reproduire le problème. Effectivement, ça peut vite devenir un « vrai gros » problème, rendant la récupération impossible. Je pense que Béal ne pourra qu’apprécier la démarche d’information et, peut être, ajouter cela à sa notice.
Comme toujours, les expériences des autres permettent de savoir qu’il y a eu la situation « X » dans laquelle cela n’a pas fonctionné alors que normalement cela aurait du le faire…

Merci pour le retour

Merci pour ce retour, n’hésite pas à rentrer un incident sur SERAC pour la visibilité !

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Je n’ai jamais dit ça :wink:… chaque chose en son temps

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Merci d’avoir analysé.
Mais je ne suis pas anti-escaper du tout.
Simplement, à titre strictement personnel , au vu des risques de blocage, je préfère réserver l’escaper à l’usage que suggère son nom : une réchappe.

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Bonjour
Je ne grimpe plus beaucoup et en montagne, je ne tire plus que quelques rappels dans la saison !! je découvre donc ce fameux « Rescaper » avec un peu de retard et auquel je ne m’étais pas intéressé pour l’instant.
Avant, on raboutait les cordes, ou si c’était prévu (ou pas, en réchappe) on rappeler le brin unique avec une cordelette de même longueur et un mousqueton que l’on mettait au fond du sac ; je suis surpris qu’on valide aujourd’hui ce genre de système, qu’il est, il me semble, très facile de ne pas bien mettre en place et sur lequel on va se pendre pour descendre (descendriez vous sur une corde simple de 50 mètres tenue à son extrémité par un simple « Machard » ) combien de nœud (souvent parce qu’ils ont été mal utilisé ou réalisés), ont été bannis de l’alpinisme, alors qu’ils ont très bien remplis leur rôle pendant des années.

Une simple interrogation, pas une critique !!

Perso, oui. Mais bon, autant attacher la corde.

Sinon par rapport à la cordelette, ça va être ou plus lourd / encombrant, ou alors le diamètre est suffisament petit pour que j’ai plus confiance dans le machard :slight_smile:

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Un peu plus lourd, oui
La cordelette en question ne fait que 3 ou 4 mm environ et ne sert qu’a rappeler la corde principale Capture

Chaque système (escaper ou cordelette) a ses avantages et inconvénients. Escaper pratique sur petit rappel bien vertical ou en neige (inconvénient : il faut connaître déjà le rappel et les environs pour savoir en gros si on le prend ou pas), la cordelette plus elle est fine plus il faut tirer et l’amorce peut être compliquée dans la position de l’image (le fait que le mousqueton reprenne la corde), mais risque moins de se coincer que l’Escaper ! Si j’ai un maillon et que le mousqueton n’a donc aucune chance de passer dans le maillon, que la cordelette est fine et le rappel long, il m’est arrivé de ne pas repasser le mousqueton dans la corde pour que ce soit plus simple à tirer. Chaque cas est particulier. Mais si les rappels sont prévus et qu’il y en a plus d’un, je préfère une vraie corde à double avec 2 brins… L’Escaper reste un super outil mais pas systématique.

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Ah oui effectivement pas de tension dessus, suis je bête

Le problème, si l’on peut dire ainsi, est que l’escarper a l’inconvénient de ses avantages ! Sous prétexte de porter moins lourd, moins encombrant, plus petit, etc, etc,… il est utilisé comme un système « normal » là où, peut être, il ne devrait rester qu’un système de réchappe dans le cas où…

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Merci beaucoup MarcMB pour ce retour d’expérience précis suite à ta mésaventure. :+1:
Comme AntoineM, j’ai le sentiment que ton expérience et ton analyse auraient toute sa place dans SERAC.

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Allez vous avez raison, j’avais juste un peu la flemme. c’est fait pour SERAC.

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Merci pour ce retour d’expérience !
PS faudrait Il parler de vrillage plutôt que de toron ou de toronnage ( terme technique qui se réfère à la fabrication de corde ou câble ) ?

Oui. Il a mis une vrille, c’est comme ça qu’on dit dans les travaux de câbles.

@MarcMB, pour des gens habitués à faire des rabouts de câbles pour faire du tirage par exemple si tu n’as pas de chaussettes de tirage prêtes à l’emploi, le moindre défaut visuel dessus-dessous des croisements doit alarmer l’utilisateur. Un soin important est pris pour faire ces croisements - et leur sens, celui qui est dessus, celui qui est dessous.

Dans les remontées mécaniques, je n’ai jamais vu de défaillance, mais des vieux m’ont tellement gueulé dessus et on se faisait calotter si c’était pas bon que c’est resté (en même temps, quand le treuil fait 50T de capacité, toute défaillance est gravissime). Et donc tout défaut visuel alarme tout de suite même juste en le survolant des yeux …

Ça, c’est un peu comme les marchards et prussiks : un grand soin est à apporter au tressage pour avoir un blocage efficace et un déblocage aisé.

Grand merci pour rappeler ceci. Le partage d’expérience et les piqûres de rappel, c’est important pour progresser et rester vigilant.

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