Escalade libre

Freiklettern en allemand. Et effectivement il faut les textes originaux avec leur date de parution pour ne pas se tromper.

A ma connaissance le mot Frei ou Freiklettern n’est pas utilisé par Preuss; ni par les Saxons (Elbe).
Le terme (mais aussi la pratique derrière) est à mon avis initialement anglais (free) et provient de l’idéal hippie de liberté dans les années 1960 aux USA.

Edit : dans les années 1960 en France, on pratique bien sùr aussi l’escalade libre, mais je n’ai pas souvenir de la distinction linguistique. On ne parlait pas d’escalade « libre ».

Je ne pense pas. A mes débuts (milieu des années 60) on utilisait déjà cette expression.

Libre , vient de l’expression" zone libre" sous l’occupation en 40. C’était les régions de France ou les grimpeurs pouvaient grimper sans la menace de l’armée allemande.

Relis plus haut. Ça a été évoqué mais Bubu a trouvé une trace écrite de 1946

Euh tu es sérieux ?

Pareil (j’ai commencé jeune), mais je ne me souviens pas de l’expression.

Oui, mais selon mes souvenirs, on n’utilisait pas le mot, il n’était pas commun (mais peut-être cela venait-il de soi).


Oui, bravo Bubu pour la preuve écrite.

Mais si. On disait « ouhaaa ! T’es passé en libre ? » avec une grande considération dans le regard. Il est vrai que l’expression n’avait pas le même sens qu’actuellement. Cela signifiait qu’on passait sans étriers (rapport aux photos du Gaston suspendu dans ses pédales dans la face sud de l’aiguIlle du midi). Mais on s’écarte du sujet.

J’ai trouvé cet article de Grimper où il est écrit que Preuss et Perry-Smith sont les initiateurs de cette « règle » dite libre (Ce dossier de Grimper m’a d’ailleurs redonné envie de relire certaines biographies.).
Il faudrait trouver ce qu’ils en disaient exactement pour savoir s’ils la qualifiaient de « libre » leur escalade.
Et Mummery, il grimpait en libre ?

Ne pas confondre une occurrence écrite avec le langage commun.
Peut être que l’auteur a sciemment utilisé une expression de son invention ou utilisée seulement par un petit groupe. Auquel cas il à participé à la diffusion originelle de cette expression.
Ou alors Il a collé aux expressions couramment utilisées à ce moment là. Auquel cas il est le témoin du langage courant de cette époque.

HS :
Il est vrai que j’étais bellifontain à l’époque, ce qui fait que la question ne se posait presque pas,
mais j’ai eu grimpé ailleurs qu’à Bleau au début des années 1970 (Saussois, Andelys, Trois Becs).

Une certitude, la terminologie « escalade libre » était déjà bien ancrée en 1970, comme en témoigne l’ouvrage technique de Gaston Rébuffat Glace, neige et roc.
Son chapitre « technique du rocher » est subdivisé en 2 parties, « escalade libre » et escalade artificielle".
Avec comme définition en préambule du chapitre :

  • l’escalade libre, où l’alpiniste s’élève le long du rocher tel qu’il se présente sous ses différents aspects : dalles, fissures, cheminées ;
  • l’escalade artificielle, où, faute de prises, le grimpeur doit recourir à l’emploi des pitons avec toutes les possibilités que cela comporte, à des lancers de corde ou à des tyroliennes.

Je n’ai pas l’ouvrage précédent Neige et roc de 1959, mais si quelqu’un l’a, ce serait intéressant de voir si ce préambule y est déjà.

Bref, je ne répond pas à ta question @pire, mais il est certain qu’il faut chercher l’origine de l’expression bien avant le free climbing anglo-saxon.

Bubu donne un lien où il est question d’avant 1946. La solution consiste donc à se taper la littérature alpine d’avant 1946. Ce qui, soit dit en passant, doit être un peu plus passionnant que la littérature alpine actuelle.

1 Like

Allez, on remonte un peu dans le temps : dans Entre terre et ciel (1961), Rébuffat, en parlant du Pilier Bonatti, parle de « escalade extrêmement difficile, principalement libre ».

1 Like

Oui, ancré dans la littérature, car l’ouvrage a été publié en 1970.

Oui, mais ce pourrait être un emploi anecdotique.
On recherche en fait 2 dates : son premier emploi, puis sa popularisation.

Mais tu as raison, c’est plutôt passionnant de se plonger dans la vieille littérature de montagne !

1 Like

J’ai relu des vieux bouquins justement, et c’est sans doute ce qui a motivé ma question. J’ai recherché suite à nos échanges et je ne vois pas trace du mot chez Mummery dans le roi du rocher ni chez Preuss ou Fehrmann (qui a pourtant donné exactement la définition de l’escalade libre sans citer le mot, en tout cas dans ce que j’ai trouvé) J’ai cherché aussi chez Frison-Roche en vain. Pas mieux dans Etoiles et tempête de Rébuffat que j’ai re-parcouru en diagonale. mais si Gaston en parle en 1961 ça donne une indication intéressante.
En fait dans ma cervelle embrumée il me semble que Tita Piaz, dans le Diable des Dolomites en parle. Hélas je ne retrouve plus ce livre je sais pas si je l’avais emprunté, ou si je l’ai prêté et qu’on ne me l’as jamais rendu. Quelqu’un l’aurait-il et pourrait m’éclairer ?

1 Like

Et Oliver Perry-Smith, même époque que Preuss, une mentalité semblable, américain, il en parle ?

Je crois que c’est un copain de Fehrmann, mais j’ai pas cherché s’il a écrit quelque chose

Ben il y a les frontales de Petzl qui sont pas mauvaises.
Sinon j’ai « Neige et roc » mais je ne suis pas chez moi. Je regarde en rentrant, après le 26, date à laquelle le sujet risque d’être enterré sous les sédiments du temps.
Tu pourrais aussi regarder dans « Vocation alpine « de Charlet.