Bonjour,
Oui, bien sûr qu’il faut de beaux sentiers bien entretenus pour canaliser les randonneurs et éviter qu’ils détruisent la flore et dérangent la faune partout. Mais c’est justement pour ça que je trouve que ce n’est pas une bonne idée que les sentiers en voie de disparition figurent sur les cartes, d’autant plus quand ça aboutit à ce que les applications Gps envoient les randonneurs dessus.
Bernard
Je ne pense pas qu’ils y figurent volontairement, c’est simplement que les cartes sont difficiles à maintenir à jour, surtout quand ces sentiers ne sont pas visibles sur les vues aériennes, en dessous des étages subalpins/alpins.
Mais quand c’est impraticable, la plupart reculent, la simple difficulté d’accès est déjà dissuasive.
Ça dépend de quelles cartes on parle. Sur les cartes interactives type opentopomap ou openstreetmap, c’est tout à fait volontaire si des personnes décident de les y faire figurer.
Il y a deux points de vue. Pour ma part je considère les vieux sentiers comme un patrimoine montagnard et je trouve très dommage et même triste qu’ils disparaissent. Je pense donc que c’est une excellente chose qu’ils soient répertoriés afin qu’ils soient un minimum entretenus par quelques passages, sachant que de toute façon en général ce ne sont pas ceux là qui vont attirer les foules.
il ne faut pas non plus oublier que certains anciens chemins ont été abandonnés pour de bonnes raisons telles que devenus dangereux / passent dans un secteur interdit (que ça soit protection de la faune ou propriétaire peu enclin à voir du passage)
et donc il ne faut plus qu’ils soient empruntés.
Donc cela ne me choque pas de les faire disparaitre des cartes, au contraire !
Les fougères repoussent chaque année, coupées ou non. Elles disparaissent à l’automne et reprennent au printemps.
En effet, mais il ne faut pas tous les mettre dans le même panier et certains sont encore utiles pour aller dans certains endroits tout à fait autorisés.
mais cela soulève la question de comment « séparer les torchons des serviettes » ?
Effectivement. Et qui va séparer les torchons des serviettes et selon quels critères.
Tu y a répondu plus haut par exemple
Il y a aussi beaucoup de raccourcis qu’il serait mieux de pas prendre pour l’état du sentier coupé mais qui peuvent j’imagine se retrouver sur OSM.
Ton exemple @bernard_guerin ce serait pas plutôt un itinéraire de débardage ? Ils sont souvent raides et creusés pas vraiment faits pour la rando. Et finissent par se refermer naturellement en l’absence de passage.
je crois que vous n’y êtes pas du tout
Il y a beaucoup de sentes, sentiers, « calades », ancien chemin communal, piste forestière, etc. qui ne reçoivent plus la visite des agents d’entretien publics ou seulement une fois par an pour les touristes du seul mois d’août !
et ce sont les administrations qui on en charge leur entretien (communal, communauté de communes, département), selon la classification du passage (agricole, forestier ou randonnée) et justement, de l’aveu des maires eux-mêmes, il y a un tel mille feuille administratif où les nouvelles administrations locales veulent exister et embauchent pour faire ce que les communes faisaient avant, qu’en fait il n’y a plus assez d’agents publics pour entretenir régulièrement ces passages
Si la sente n’existe que par le passage des agents de la fonction publique (donc nos impôts) alors oui il n’y a pas vraiment de raisons de l’entretenir !
Accepterions nous de payer pour l’entretien d’une route qui ne voit jamais passer aucun véhicule ?
Faut-il se résigner, sous couvert d’écologie, à la dégradation de nos services publics ?
Donc, pour les sentiers (qui existaient bien que peu fréquentés), la même question se pose.
J’ai vu en Afrique, au Canada, en Islande, de nombreuses routes rester en pistes. L’explication était à chaque fois que les conditions naturelles ne permettaient pas de refaire chaque année de vraies routes, alors qu’une piste était suffisante. Cela aboutit à utiliser des véhicules aptes à des terrains plus difficiles, mais tant qu’il n’y a pas beaucoup de véhicules qui passent sur ces routes, ça reste moins polluant que de refaire la route aussi souvent.
Je ne vois pas pourquoi la France, confrontée au dérèglement climatique, ne se trouverait pas dans le même cas : qu’on fasse des efforts pour entretenir les routes à fort trafic, c’est adapté. Qu’on laisse les routes peu fréquentées devenir des pistes (ou qu’on les abandonne si un autre itinéraire est possible), ça me parait normal.
Bernard
globalement, pour la société dans son ensemble, quels sont les avantages d’entretenir de vagues sentes où personne ne passe ?
Parmi les inconvénients à un tel entretien, on peut déjà noter : coût, produits phyto, impact sur la végétations/sols/faune/tranquilité de la nature
Il y a aussi des sentiers qui ont une vraies valeur historique, qui reliaient de villages et constituaient des voies de commerces et d’échanges. J’en connais dans les Écrins et j’en avais aussi retrouvé en Cévennes. Des sentiers magnifiques, en parties bâtis, avec une pente régulière pour les mules, envahis par la végétation, laissés à l’abandon. En ce qui concerne ces sentiers, c’est un patrimoine mémoriel collectif qui disparait.
L’état na pas les moyens d’entretenir tous les bâtiments monuments historiques, les sentiers de montagne sont ils la priorité ? Est ce que le maintien de qqs tronçons ne suffit pas pour maintenir la mémoire ?
ou n’est-ce pas au contraire un moyen de le préserver pour les générations futures ?
(pas d’altération, pas de dégradation, pas de modifications lentes d’années en années qui leur feraient perdre leurs racines)
??? Je ne comprends pas. Peux-tu expliquer ?
Pompei.
Nous n’aurions jamais pu apprendre autant de la vie à cette époque si le village n’avait pas été « figé » dans le temps par l’éruption volcanique. Sans cette éruption, le village aurait continué sa vie, certaines maisons auraient été modifiées, vendues, rasées, reconstruites, re-détruites, etc… mais on aurait complètement perdu les informations de cette époque
Idem avec les chateaux du moyen-âge : là où on a le plus d’informations ce sont ceux qui n’ont pas été entretenus et qui n’ont pas été transformés (renaissance, révolution, etc)
Là c’est pareil : si on entretient des chemins, qu’on refait des portions, qu’on fait des déviations parce que ceci ou cela, … et bien dans 200 ans le chemin n’aura pas grand chose à voir avec son premier tracé.
Donc si tu veux conserver le patrimoine, le mieux est soit de le mettre sous cloche (« Pompei ») soit de le mettre à l’abandon et que personne n’y touche.
Edit : ça marche aussi avec les voitures de sport : https://forum.camptocamp.org/t/ce-que-vous-avez-appris-aujourd-hui-2/336862/994?u=bambi31