Entrainement Eperon Walker

oui les voies de la face sud de la barre des écrins sont des bonnnes idées aussi

Hello, intéressante la discussion. Je sais pas si ça intéresse quelqu’un ici mais je suis aussi intéressé par la walker. Ok, pour l’expérience, je cherche quelqu’un pour y aller l’été prochain du coup une année pour se connaître et grimper ensemble.
S’il y a quelqu’un de sérieux intéressé…
Je suis sur chamonix.

Merci

[quote=« jp68, post:19, topic:193780 »]
orienté NE , le soleil est pratiquement présent tout le long de l’ascension en été
[/quote]« pratiquement », oui… mais pas toujours (plus ouest dans le haut, et puis dans la cheminée rouge c’est plus nord) et puis il fait pas toujours sec et chaud tout l’été… d’où l’inattendu toujours possible le jour où tu y vas. C’est la capacité d’improvisation face à l’imprévu qui fait le sel et la difficulté des grands itinéraires classiques, rarement la difficultés intrinsèque de tel ou tel passage.

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Bonjour à toutes et à tous,

Pour avoir fait la voie Cassin sur l’éperon Walker, je confirme qu’avoir une marge sur des itinéraires du style le Pilier Gervasutti sur le Tacul, Mer de Glace sur le Grépon, ect., c’est indispensable. Si tu te sens à l’aise dans ce style de terrain, et bien c’est un plus non négligeable.

Autrement, je dirais que les difficultés principales de la Walker (une fois que le créneau météo est assuré, c-à-d avoir eu 5-6 jours de beau et chaud avant, et minimum 3 jours d’anticyclone pour la gravir), c’est:

  1. technique: après expérience, grimper du 6c à vue sur des dalles, légers dévers, dièdres et fissures (sur du granite de Cham) est une marge technique suffisante;
  2. appréhension de l’engagement: avoir l’habitude de grimper des voies engagées (se sentir à l’aise dans des cotations d’engagement V au minimum);
  3. évoluer sur terrain varié: avoir l’habitude des terrains alpins variées du style goulotte, grimpe sur terrain verglassé, etc.;
  4. endurance: avoir la caisse pour pouvoir sortir la voie à la jopurnée me semble une marge sécuritaire importante;
  5. mental: avoir le coeur accroché et avoir l’habitude de s’engager un minimum.

Voilà mon humble avis :slight_smile:

Concernant le CR de la Walker: Camptocamp.org

Bonne grimpe à toutes et à tous!
Dimitri.

Pour moi il y a 4 facteurs sur lesquels tu peux travailler pour préparer une course :

Expérience
Physique
Technique
Mental

Tu sembles avoir fait des courses qui te donnent selon moi l’expérience suffisante pour envisager ce genre de courses.

Le mental est difficile à travailler.

Pour le physique et le technique mon conseil c’est qu’il est plus efficace de les entrainer séparément.

Je m’explique, pour le technique va grimper, augmente ton level en grimpe, fais des grosses séances de volumes dans le 6. Si tu augmente ton niveau max tu augmentes ta marge, ton aisance et ta vitesse dans les passages de grimpe.

Pour le physique, va courir, fais du trail, un peu de renfo. Éventuellement une acclimatation avant si tu veux mettre toutes les chances de ton côté.

Cela te permet de t’entrainer davantage et de manière plus ciblée donc plus efficace pour progresser !

Bonne chance pour tes projets !

Je rajoute un truc, pour ne pas l’avoir fait,alors que c’est dans mes projets.

Ce genre de course, à un moment, on est prêt. Même si tout les points techniques ou physiques sont au vert, c’est peut-être pas le moment.

34 ans que j’en rêve… non. 32 ans que j’en rêve. 2 ans que je le prépare.

Tout les voyants ne sont pas encore au vert, mais dans ma tête c’est bon. Je me déclare apte, prêt. J’ai été déclaré apte. C’est un sentiment bien étrange quand on se dit que cette course a été, sans trop le savoir réellement, le fil rouge de toute une vie d’alpiniste. Et réaliser un jour que ça va se faire. C’est sûr.

En fait, je pourrais écrire un bouquin là dessus, sur cet avant,alors que je ne l’ai même pas encore fait…

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C est bien dit. Beaucoup de vies d alpinistes sont faites de ces courses "d’une vie " :slight_smile: Comme si toutes les courses faites precedemment n étaient que " préparatoires "

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Le 1er voyant pour la Walker c’est les conditions , cad mettre les chaussons à partir du diedre rebuffat jusque à la sortie. Cette course est essentiellement rocheuse , elle ne présente pas vraiment de difficultés si vous êtes à l’aise dans le 6b . La seule préparation valable pour un grimpeur de calcaire c’est un entrainement en granit . Personnellement mon entrainement à été d’un séjour à l’envers des aiguilles en attendant ces fameuses conditions accompagnées bien sur de la fenêtre météo.

Et en ce moment, les conditions sont excellentes… :rage:

Merci pour tous les avis riches !

J’ai une question en terme de changement des conditions liée au échauffement et l’évolution mauvaise des conditions au Massif (j’étais sur la Peigne le weekend passe et j’ai vu que la glace au gauche de le rognon sur le Frendo a disparu, et il semble il y a pas mal de la choses qui tombent, triste !). C’est quoi les implications pour le Walker pour l’avenir proche ? Ça ajoute une autre variable/calcule a gérer ?

Bé alors, kestu fais là :wink: ?

J’ai besoin de plus d’un jour pour y aller… et une meilleure caisse aussi :smiley:

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Et oui :wink:. La semaine dernière, je suis montée à Boccalatte: plein de cordées (surtout françaises) en redescendaient. En plus, ces trois jours-là (30-31-1er), il n’y avait pas eu du tout d’orage le soir/nuit: des conditions excellentes, m’ont-ils dit.

(Et pour moi, aucun regret: je n’ai pas et n’aurai jamais le niveau :smile:).
P’tit’ étoile.

je te connais pas, mais je serais toi je me méfierais de ce genre de phrase :wink:

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Salut Boris,
pour l’avoir fait quand j’étais jeune (malheur il y a 45ans déjà) je peux te dire que c’est un morceau.
Pour ta sécurité - car en montagne tout peut arriver - et en partant du principe que techniquement tu grimpes le 6c à vue sans problème, que tu as le sens de l’itinéraire (ne compte pas sur les autres cordées tu peux te retrouver tout seul à un moment) et que le créneau météo est bon :
il faut avoir la super caisse, 18h d’efforts et c’est difficile encore à 4000;
il faut avoir la super caisse, 18h d’efforts… ;
il faut avoir la super caisse, 18h d’efforts… ;

C’est une face nord et il peut y faire franchement très froid surtout si un petit vent du nord se lève et que l’iso descend un peu (ce qui nous est arrivé). Bien-sûr les chaussons sont un avantage en termes de vitesse et de technique mais bon sécurité avant tout.

Pour t’entraîner tu peux faire dans la même journéee
la Marylène à la pointe Lachenal;
l’arête est de la Pyramide du Tacul;
la Salluard à la pointebadolphe Rey;
et finir par la voie des Suisses au Grand Capucin;

A 65 ans je rêve d’y retourner et c’est le programme que je me suis fait pour voir l’état de ma forme.
La semaine prochaine je vais dans la voie des Suisses pour repérer :wink: à mon âge il faut bien que je triche un peu.

Tu fais beaucoup d’efforts en altitude avant l’objectif puis repos pour profiter un peu de la surcompensation.
Bon courage et sois prudent.
Tiens nous au jus.

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cela me fait penser a un point « condition » qui peut etre tres important a prendre en compte: la frequentation! Souvent excellente conditions riment avec surfrequentation et au final cela peut vraiment etre problematique (peut etre pire que des conditions sous optimale mais avec moins de monde).

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Bonjour,
D’abord soyons bien d’accord sur le préalable suivant. Si les niveaux d’expérience et technique sont acquis et si les conditions dans la voie sont excellentes le facteur essentiel est alors celui de la condition physique et physiologique. Quelques globules en plus seront bien plus déterminants que le niveau des voies réalisées en préparation du dernier moment. Donc dans ce cas de figure rien de mieux que le Mont Blanc. S’il s’agit d’acquérir les niveaux d’expérience et technique le problème est complètement différent !

En 2003, j’avais 58 ans. Mon expérience et mon niveau technique correspondaient à ceux requis et les conditions étaient excellentes début juillet.
Trois ascensions de préparation avant la Walker réalisée le 19 juillet en 16 heures.
Sachant que je n’étais adepte ni de trail ni de footings, simplement de la marche à faible altitude - en dessous de 2000 m - régulièrement les deux mois précédents une à deux fois par semaine entre 800m et 1300m de dénivelé à 700 / 800 m à l’heure.

Pour commencer : Le Maillon manquant au Peigne le 19 juin pour se remettre la tête à l’endroit.
Puis 30 juillet le Mont Blanc VN.
Le 07 juillet à nouveau le Mont Blanc VN.

Mon copain avait 43 ans, il n’avait fait que le Maillon manquant et il rentrait d’une semaine de congés à la mer. Il a été bien marqué au dessus de 3700m.
La voie était très encombrée, nous avons du attendre au total près de deux heures entre les départs de la fissure Allain et ceux des dalles noires puis des dalles grises ainsi que grimper en simultané à une autre cordée - pour ne pas attendre - le dièdre de 75 m.

Cordialement à tous.

Vous parlez beaucoup de physique, de technique… mais comment vous préparez-vous pour l’aspect psychologique ? (en faisant autre chose que d’autres courses « engagées »’ ?)
Pratiquez-vous la méditation ? Le yoga ?

Je pense que pour pouvoir donner son max physiquement et techniquement, il faut être bien dans sa tête, être là où l’on a toujours souhaité être, savoir pourquoi on est là, quel sens on donne à être là - c’est une banalité, mais je pense que parfois c’est un travail qu’on omet… On essaye de gagner quelques ridicules % de force en plus en buvant qq millilitres d’eau supplémentaires et en faisant quelques heures d’entraînement en plus, ces qq % de force étant rien comparé à ce qu’on peut ne pas avoir en n’étant pas en phase avec soi-même

D’autre part, n’y a t il pas la « descente » à gérer, après avoir fait la course de sa vie ?
J’ai rencontré une fois un gars de 45 ans qui avait fait la FN des Droites à 25 ans.
Il m’a dit que pour lui, avoir été une fois dans sa vie dans la FN des Droites l’avait marqué à jamais… Ensuite, sont passées des années « fades », comme s’il avait atteint un must…

Salut Balcky,

Je suis absolument d’accord avec toi. L’aspect psychologique (communément appelé « le mental », par la communauté des alpinistes) est le moteur principal, la pièce maîtresse de l’Homo alpinus. Comme le dit Mark Twight: « We revere the physical too much when it is the mind that imagines the goal, solves the problem, and achieves it. The body is the engine of the mind ».

Pour ma part, ma préparation psychologique et mentale se fait par le biais de 4 outils:

  1. La partique du yoga et de la méditation m’aide à améliorer mon expérience d’alpiniste. Je pratique 15 minutes de yoga, et 20 minutes de méditation tous les jours. Cela m’aide à me connecter au moment présent, à développer ma pleine conscience, et donc à me concentrer à 100% sur ce qui est, et oublier ce qui fût et sera (élément qui me semble essentiel afin de maximiser ma performance (et mon plaisir!) en grimpant). Après, chacun fait comme il la sent. Il existe des grimpeurs infiniment meilleur que moi (pas difficile) qui ne font ni yoga, ni méditation, et qui enchaînent des voies extrêmes sans ces outils.

  2. Autrement, la question du sens de l’alpinisme a toujours été au centre de mes préoccupations, me taraudant sans cesse, comme une pensée envahissante et totalitaire. Mais me poser ce genre de question m’aide à mieux digérer mes projets, et à me préparer psychologiquement à m’engager dans une course d’alpinisme sérieuse. Cette situation m’est propre, même si beaucoup partage mon expérience. Je ne suis pas le seul à le constater et le vivre. Mais une fois encore, se poser la question ontologique de l’essence, du pourquoi de l’alpinisme, n’est pas une position partagée par tous les pratiquants. Certains se disent simplement « parce que j’aime ça, et ça me suffit ». Ici, il n’est pas question de savoir quelle prise de position est juste ou fausse. Je pense qu’il faut juste pouvoir s’aligner avec ses valeurs, ses envies et ses rêves. Pour ma part, j’essaie d’écrire mes pensées résultant de mes expériences et projections d’alpinistes (sur www.lodeurduciel.com). Ca m’aide à faire le ménage sur le rapport que j’entretiens et nourris avec ma pratique de la montagne. Parce qu’au final, on a tous besoin, à un moment ou un autre, de justifier nos buts (même si ce n’est que pour nous-même).

  3. Autrement, la lecture de l’ouvrage de Arno Ilgner (The Rock Warrior’s Way: Mental Training For Climbers) m’a beaucoup aidé à me préparer psychologiquement pour l’alpinisme.

  4. Last but not least, il reste que la meilleure façon de se préparer psychologiquement, c’est de pratiquer! N’oublions pas que l’essence de l’alpinisme, c’est l’engagement. Ce n’est donc pas pour rien que la première et plus importante cotation en alpinisme, c’est la cotation d’engagement… Il faut donc, selon moi, pratiquer la montagne en augmentant petit à petit l’engagement (tout en tenant compte des autres cotations techniques et les adapter à son niveau, bien sûr). iIci plus qu’ailleurs, il s’agit de ne pas brûler les étapes. En relisant ma liste de courses sur C2C, je réalise que j’ai lentement mais sûrement entrepris des courses de plus en plus engagées (tout en m’accordant des pauses mentales sur des itinéraires moins engagés, entre deux, évidemment).

La montagne est un espace de liberté. A chacun-e de la vivre comme elle/il l’entend, à condition de respecter l’environment (c’est-à-dire la montagne, et les autres pratiquants).

Voilà mon avis!

Bonne grimpe à toutes et à tous,
Dim.

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Est-ce que vous vous préparez psychologiquement à devoir renoncer à la rimaye parce qu’il y a trop de monde dans la voie, ou dans la voie parce qu’une cordée est en difficulté 100m plus bas ?
Ce dernier cas est un risque important de but quand il y a du monde dans la voie et qu’on n’a pas renoncé à la rimaye malgré ce monde : plus y a de monde, plus il y a de probabilité qu’une cordée ait besoin d’aide.