Encordement sur mousqueton ou baudrier ?

Encordement sur mousqueton ou baudrier ? - anneau de buste - courses mixtes - arêtes

Bonjour,

Nous sommes une cordée de deux qui a commencé l’alpinisme ensemble et nous apprenons petit à petit.
En me renseignant auprès des gens et en lisant tout ce que je peux, il y a un point que je ne comprends pas et je viens ici demander de l’aide.

Ma question est simple : à quel moment on arrête de s’encorder sur mousqueton et on s’encorde directement sur le baudrier ? Et aussi/surtout, comment ajuster la longueur de la corde et faire des anneaux de buste sans s’encorder sur mousqueton ? Pour moi si on fait des anneaux de buste on s’encorde forcément sur mousqueton, et si on doit ajuster la longueur de la corde, alors on faut des anneaux de buste.
Et si on s’encorde sur baudrier, alors on a toute la corde entre nous ?

D’après ce que je sais on s’encorde sur mousqueton sur glacier, là pas de problème, risque de choc sur la corde moins important et possibilité de se détacher facilement si besoin.
Quand les risques de choc sur la corde deviennent plus importants, 'il faut s’encorder sur le baudrier directement.
Alors sur arête comment fait-on ? Tout le monde parle de distance d’encordement différente en fonction du terrain, mais on s’encorde donc sur mousqueton (au moins le leader en tout cas) ? Mais le risque de choc n’est-il pas trop important ? ais d’un autre côté si on s’encorde sur le baudrier, comment fait-on pour gérer la corde ? On ne passe pas toute la course à tirer des longueurs.

Je ne sais pas si je suis clair.
Nous avons fait le pic de la grave. Nous avons une corde a double, attaché avec deux mousquetons au baudrier, mais même après le glacier et la pente de neige, nous sommes restés encordés sur mousqueton à environ 10 m de distance pour traverser la petite arête jusqu’au sommet, ce qui m’a permis de poser deux sangles entre nous. Et de là viennent mes doutes car une potentielle chute semble assez sévère sur les cordes.

J’envisage le rateau par exemple, et là j’imagine que pour sa face ouest, pas trop de doute, on tire une longueur pour la partie finale, donc là, on s’encorde sur baudrier, mais par exemple pour l’arête NE, quel type d’encordement est préconisé pour la traverser alors qu’elle paraît très aérienne ?
Et pour pousser la réflexion un plus loin : ceux qui font la traversée de la meije, comment s’encordent-t-ils pour progresser en corde tendue ?

Merci d’avance.

[Edit modération : titre trop long raccourci]

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Un peu difficile de te répondre parce qu’il y a tout plein d options correctes possibles, avec et sans mousqueton, certaines convenant à des situations variées, d’autre plus spécifiques et réservées à l encordement sur glacier.
On peut faire une première distinction entre

  • Un encordement en bout de corde par noeud et confection d’anneaux de bustes arrêtés avec ou sans mousqueton
  • Un encordement par noeud à une certaine distance de l’extrémité de la corde. La partie de corde libre en réserve est alors pliée en poupée et rangée dans le sac.

Mais ce sontt des choses qu il est préférable d apprendre avec une personne un minimum qualifiée, encadrant bénévole en club ou professoonnel

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L’encordement sur mousqueton est un non sens du point de vue de la sécurité, quelle que soit la situation.
Le classique noeud de huit, ou le noeud de chaise (bouline) au baudrier n’est à aucun moment incompatible avec la confection d’anneaux de bustes ou même d’avoir une réserve de corde dans le sac.

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Salut,
La bonne pratique actuelle (enseignée en formation guide) est celle ci :

  1. encordement sur glacier avec anneaux de buste
    Anneaux ouverts (pas de reprise des anneaux de buste au Pontet), encordement sur mousqueton (directionnel ou 2 mousquetons croisés dont une vis) avec noeud simple de plein poing/queue de vache (meilleure option) ou cabestan.
    Encordement à 15-20m à deux, avec des nœuds de freinage à 4m et 6m de chaque personne. À 3 encordement à 12-15m sans nœuds. Au dessus minimum 8m entre chaque.

  2. Toutes autre situations avec anneaux de buste (pente raide, rocher, arête,… )
    Encordement avec anneaux ouverts ou fermés (reprise des anneaux au Pontet), « textile/textile » avec un nœud de chaise/pêcheur double. La réserve de corde peut aussi être mise dans le sac avec encordement idem .

Maintenant soyons clair et cash (ce qui n’est pas incompatible avec bienveillance et gentillesse :slight_smile: ) :
Avec ce genre de questionnement je te suggère fortement de réaliser une formation sérieuse sur le terrain :wink:

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  1. Et encordement court, corde tendue (sauf passage du premier dans une difficulté).

Hello, pour compléter la réponse de Robin : la distinction « mousqueton autorisé comme point d’encordement oui/non » se fait globalement suivant le facteur de chute potentiel. Si tu ne connais pas ce terme, fais quelques recherches là-dessus c’est un concept à connaître plus précis que « risques de choc ».

La solution pour régler sa distance d’encordement quand on est en mode « encordement sur mousqueton interdit », c’est le noeud de chaise sur le pontet « sur ganse » (c’est-à-dire en opposition à « avec l’accès au bout de corde »). C’est un peu compliqué mais à cet instant précis de cette vidéo, on voit faire : https://youtu.be/8tdM4OXZ8Xs?feature=shared&t=385

Pour une vision globale des connaissances des techniques de progression, tu as ce bouquin qui est top, en complément du temps passé avec des personnes compétentes : L’alpinisme : des premiers pas au grandes ascensions, chez Glénat.

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Très bien, ce bouquin, mais il a bientôt 30 ans. A moins d’une nouvelle édition…

Quelques ressources en complément provenant de fabricants et de tests effectués sur les mousquetons.

Page de Petzl sur les chargements dangereux de mousquetons.

Billet de blog de AlpineSavy reprenant des recommandations fabricants et des tests effectués en laboratoire.

En bon bouquin, il y a le guide de la montagne (éditions Guérin) ainsi que ROC (éditions Destivelle)

noeud simple, c’est ça ?

Noeud simple de plein poing ou queue de vache, comme tu préfères :wink: je corrige l’abus de langage, mais normalement un peu de bon sens permet de s’en sortir :slight_smile:

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-> c’est marqué sur la page fournie : dernière édition 2016. je l’ai et il est tout à fait à jour.

Ma croyance depuis toujours : tant que possible, éviter les accessoires intermédiaires. Donc, tant que faire ce peut, s’encorder directement sur le baudrier.
Maintenant, c’est un principe que j’ai appris voici bon nombre d’années. S’il y a des raisons de le remettre en question, j’aimerais bien les connaitre.

Cela étant, @marcuszzz, au vu de tes questions, particulièrement sur les variations de longueurs de corde, il me semble impératif que tu suives une formation.

Au temps pour moi. J’ignorais cette nouvelle édition. J’ai la première datant de 97.

Tu as mis le même lien pour les deux bouquins que tu recommandes

ok merci. Quel est l’avantage d’une queue de vache plutôt qu’un cab ?
Je n’ai jamais vu personne utiliser une queue de vache à cet endroit, je m’interroge. Il me semblait qu’en cas de mise en tension, une queue de vache était difficile à défaire par rapport à un cab.

corrigé, merci

Contrairement à ce qu’on imagine, le cabestan peut se serrer et être impossible à défaire : expérience vécue par deux profs de l’ENSA après une chute en crevasse, ils ont fait tourner le nœud plus mousquetons à leurs collègues et personne n’a pu le défaire…
Alors qu’une queue de vache avec la méthode et un peu de patience tu y arrives toujours.

Surtout la queue de vache offre un petit plus en sécurité lors du secours : si pour une raison quelconque tu te retrouves à galérer pour installer ta tête de mouflage (ce qu’on fait toujours même dans l’optique d’une remontée sur corde de l’accidenté), alors tu peux en secours clipper ta sangle issue du corps mort dans la boucle de la queue de vache. Ainsi tu te désolidarise facilement de l’encordement en faisant le transfert de charge.

Ce sont deux avantages à la marge, c’est pourquoi le cabestan est considéré également comme bonne pratique, ayant lui aussi ses avantages à la marge.

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Merci Robin pour ta réponse. Quel est le danger de faire une progression corde tendue sur une arête avec une corde reprise par un cabestan sur un mousqueton directionnel ?

Un guide m’avait appris cette technique il y a 10 ans et je l’utilise depuis.

Merci :slight_smile:

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Tu introduis un élément plus faible dans ta chaine d’assurage, sans que ça t’apporte d’avantages :wink:

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Merci pour ta réponse. C’est presque philosophique comme choix alors. As-tu en tête des exemples de ce genre d’encordement où le nœud où la corde aurait cassé ?

Les avantages que j’y vois : rapidité pour faire et ajuster les anneaux, anneaux moins encombrants et surtout j’ai oublié comment on faisait classiquement car j’utilise que cette technique depuis 10 ans.