Posté en tant qu’invité par thomas:
POur les droites j’ai eu l’impression que c’était plus raide que 50° mais je n’avais pas de compas.
La neige était merveilleuse avec des ancrages exceptionnels.
Pas de brochage possible en effet, la glace était peut-être beaucoup plus profonde.
Je n’ai quasiment jamais d’ancre à neige avec moi : trop lourd (à tort peut-être ?)
Ensuite, c’est d’une rapidité extraordinaire de monter ensemble donc un gage de sécurité. (essayez dans le cadre d’une cordée homogène dans un niveau qui vous convient et vous adopterez)
Enfin, la corde et une chute et c’est deux gus en bas au lieu d’un donc deux fois plus de tristesse. c’est avant de tomber qu’il faut avoir anticipé. Une fois la chute partie, t’as de la chance et tu peux raconter en frissonnant, ou …
Pour les chutes, c’est deux conneries à 20 ans d’écart
L’une en descendant de la Walker sur le facile glacier des jorasses. Mon pote est passé au travers d’un pont de neige et alors que je étais prêt à l’assurer, enfin je pensais l’être, je me suis trouvé happé par lui et sa crevasse, à cavaler après mes dernières secondes en pensant éventuellement au demi qui m’attendait à la terrasse du café de la potinière. Une idée lumineuse m’a pris en voyant une ancienne terrasse d’assurage s’approcher de moi à grande vitesse. Je vais essayer de me bloquer de dans !. J’ai donc sauté tout en courant bien sûr, en mettant mes crampons modernes munis d’ « antibott » comme le préconise le manuel du montagnard, dans ce qui ressemblait à un vague terre plein. L’espace d’une fraction de seconde j’ai pu penser que j’avais enrayé cette chute, et l’instant d’après j’étais le cul par dessus la tête, en train de manger la neige avec les yeux, la bouche, à me faire trainer je ne me rappelle plus dans quel sens, quand …
je me suis arrêté.
Je me suis taté, à droite : rien, pas de montagne, le vide. A gauche, je ne pouvais pas bouger, le bras bloqué par le poids du sac, devant la neige, qui remplissait les lunettes, derriere, je ne sais plus.
Après quelques secondes, j’ai repris le notion des directions essentielles : en bas : danger, en haut le ciel, et tout près le trou. J’étais la tête en bas, sur le bord déversant de la crevasse après une course de 30m que m’aurait envié ben johnson tout dopé dans le meilleur de ses seringues. Au fond le copain hurlait!
On en rit mais rien que d’y repenser, j’en ai toujours froid dans le dos. Alors les huit sur la corde, j’espère que vous y penserez, car moi, je ne sais pas si c’est hermann Buhl ou jean couzy qui a veillé sur moi, mais c’était pas mon heure.
L’autre connerie je la raconterai une autre fois, si vous êtes sages