On ne connait rien du contexte de cet accident, donc impossible de se faire un avis sérieux sur la condamnation.
Mais d’une manière générale, si il y a condamnation, c’est parce que la justice considère qu’il y a une (ou un ensemble de) faute qui dépasse la notion de « risque normal associé à l’activité ».
Ça peut être un problème dans le choix de l’itinéraire (Vs le groupe, les conditions, le niveau de l’encadrant), un accident résultant d’une mauvaise pratique (pas de noeud en bout de corde en couenne, relai mal conçu, encordement inadapté,…), une négligence (la petite flemme de s’encorder pour 10m expo, de mettre les crampons pour un névé,…). Le fait d’être bénévole ou pro n’a pas à intervenir à ce niveau là, si une faute à été commise c’est normal qu’il y ait des suites. Le statut jouera dans un second temps, à charge (en étant guide l’encadrant aurait dû savoir que…) ou décharge (en tant que bénévole on ne pouvait raisonnablement pas attendre de lui que…).
Si on change de contexte, ça semblerait par exemple raisonnable qu’un entraîneur bénévole de club de foot soit condamné si il a envoyé un gamin de 4 ans traverser seul la route pour aller faire pipi et qu’il s’est fait faucher…
Pour ce qui est des collectives, les guides en font beaucoup hors du CAF @fredoche
Ce n’est pas le même contexte une sortie formation avec cordee autonome qu’une sortie « loisir » avec un client en second. La sécurité attendue pour les cordées autonome n’est pas la même, mais la responsabilité découle du contexte : choisir des itinéraires adaptés au contexte de formation et aux cordées (difficulté, exposition, longueur…), gérer l’évolution des cordées avec une surveillance qui permet de conseiller et de surveiller.
On considérera évidemment différemment la faute si c’est un guide qui a mal gere sa progression et provoqué un accident grave; que si c’est une cordée autonome qui malgré la mise en place de mesures de sécurité a fait l’erreur menant à l’accident.
Pour ce qui est de faire des sorties avec cordee autonome ou non, ça dépend de chaque guide : faut aimer ça, c’est pas toujours le cas. Faut aussi accepter la charge mentale différente.
Et pour ce qui est de le faire avec le CAF, le soucis vient souvent des tarifs au lance pierre proposés par les clubs, alors que c’est un boulot compliqué et qui mérite des honoraires à la hauteur…
Et je reviens sur l’histoire du CAF GI où on demanderait aux encadrants un niveau d’encadrement « proche de celui d’un guide »… C’est mal formulé et ça fait peur pour rien…
Il y a généralement un monde entre les capacités d’encadrement d’un bénévole et d’un pro, et c’est normal : un guide est sélectionné pour son niveau, puis formé sur une longue période à encadrer. Puis il exerce un volume d’encadrement énorme (sauf quelques guides qui font ça en dilettante), donc possède une très grande expérience.
Ni la justice ni les fédérations n’ont jamais attendu d’un bénévole qu’il soit au même niveau d’encadrement qu’un pro.
Ce qui est attendu par contre, c’est de maîtriser les bonnes pratiques, et de proposer des sorties pour lesquelles l’encadrant est capable d’évoluer en sécurité pour lui et son groupe, avec prudence.
Ça se traduit dans certains clubs par des limites de niveau, ou la recommandation d’éviter certaines situations comme la progression en corde courte dans des portions expo.
Illustration sur mon expérience personnelle, après avoir fait beaucoup de bénévolat au GUM puis passé Pro :
Sur une course d’arête rocheuse avec une descente facile mais expo dans des gradins, sans possibilité de pouvoir s’assurer avec de bons points…
- en tant que bénévole, j’y serai allé en faisant attention à accompagner un groupe dont le niveau est cohérent pour qu’ils descendent sans être encordé, et j’aurai seulement bien donné la consigne d’une descente prudente. Comme le ferait une cordée amateur.
- en tant que guide, je me permet d’y aller avec des débutants, et je gère la descente en corde courte pour assurer la sécurité du client. Je me le permet car j’ai acquis beaucoup plus d’aisance et de maîtrise de l’assurance en mouvement, c’est donc devenu cohérent…