"En Meije"

Bonjour M. De Freydière,
J’avoue avoir un peu de mal avec cette expression “ en Meije" que vous utilisez fréquemment. Qu’on aille en montagne, volontiers, qu’on aille en oisans, en vanoise, dans le massif du mont blanc ou des écrins, pourquoi pas. Mais qu’elle idée d’aller EN Meije ?? Y a t il quelques caves à vins sous le promontoire qui permettent d’en visiter l’intérieur ? Un souterrain qui évite de passer la brèche pour passer du côté de la Grave ??
Peut-être (on sait jamais) qu’un jour j’en ferai le tour, la traversée, que j’irai dessus mais j’espère que jamais je ne serai dessous !

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Oui cette expression peut prêter à discussion…
Une précision, je n’en suis aucunement l’auteur. Je l’ai lu (il y a longtemps) elle m’a plu. Comme si l’on rentrait dans l’univers de la Meije…
Je l’ai emprunté à Rébuffat dans les « 100 plus belles » :

Est-il préférable de monter par les Enfetchores ou par le vallon des Etançons ?
« J’ai fait les deux, plusieurs fois, et je ne saurais conseiller l’un ou l’autre: les plaisirs sont différents, pas du tout comparables, et chacun des deux accès a son charme propre. Depuis La Grave, la traversée de la Brèche de la Meije est déjà une course, modeste par sa difficulté, mais d’une belle dimension par son côté traversée… On gravit les Enfetchores, on atteint la neige, et tout cela sous la présence de la face Nord de la Meije, toute proche. A la Brèche, on retrouve non seulement le soleil, mais un paysage de soleil, et la descente sur le refuge se fait dans une impression de détente.
A la Bérarde, l’impression est autre. On est déjà dans un monde de pierre, et après quelques lacets, la Meije apparaît lointaine et présente, car c’est par le versant que l’on voit que l’on va la gravir. C’est par une longue marche qui, même si on ne le veut pas, est une longue méditation. Le vallon des Etançons, sec, nu, prépare magnifiquement à la course; il y a les plats, la moraine, le ressaut rocheux qui supporte le refuge… Quand on monte par le vallon des Etançons, on entre « en Meije »
 »

Gaston Rébuffat

dans « les 100 plus belles » des Ecrins

autre exemple: apparemment les voironnais l’utilisaient (l’utilisent encore pour les plus anciens mais pas seulement) aussi : ils allaient « en Sure » pour aller notamment chasser pendant 2/3 jours sans redescendre (aujourd’hui « on » chasse plutôt à côté du 4*4 garé pas loin, autres temps autres moeurs)

Ah oui, la phrase complète est « on entre « en Meije » un peu comme on entre en religion » (avec les guillemets).
Il est évident que prononcée du haut de votre chaire cette expression peu avoir un sens. Mais attention à ne pas travestir son sens en la faisant redescendre sur terre dans des phrases désignant le lieu comme « ici en Meije » ou « voyager en Meije » sauf s’il s’agit d’un voyage spirituel…

Moui, mais voyez vous chère madame je connais aussi beaucoup de monde qui va en vélo. Et c’est par pour ça qu’il faut les imiter.

[quote=« màv, id: 1867151, post:4, topic:170700 »]/viewtopic.php?id=296542/viewtopic.php?pid=2215848]fredi de Freydières a écrit :[/url]

Quand on monte par le vallon des Etançons, on entre "en Meije"..." 

Ah oui, la phrase complète est « on entre « en Meije » un peu comme on entre en religion » (avec les guillemets).
Il est évident que prononcée du haut de votre chaire cette expression peu avoir un sens. Mais attention à ne pas travestir son sens en la faisant redescendre sur terre dans des phrases désignant le lieu comme « ici en Meije » ou « voyager en Meije » sauf s’il s’agit d’un voyage spirituel…[/quote]
c’est ainsi que, de petites touches en petites touches aux justifications oubliées, on modifie progressivement les noms. En oubliant en plus complètement ici que la Meije ne s’appelle ainsi que pour les Gravarots et non pour les Bérardins et les Christollets ;).

C’est vrai… mais comme s’appelle t’elle donc pour ces derniers ??

Perso, quand je lis « ici en Meije », je comprends que c’est un diminutif de « ici, dans le groupe de la Meije » (groupe de la Meije : tel que définit dans le Labande).

De la même façon, on peut dire qu’on est en Pavé quand on atteint le refuge homonyme, ou qu’on part en Cavales quand on quitte le refuge du Chateleret pour le Pic N. Certes, dans les 2 cas c’est le même groupe que la Meije. Mais ça fait plus chic d’utiliser le nom du sommet qu’on gravit, car ça lui donne une importance, même si c’est une simple antécime. Comme par exemple « on est en Merdassier » au lieu de « on est en Etale ».

Bah tu le dis toi même on va dans un massif, pas en un massif.
Sauf à vouloir faire son original la réduction serait « je vais dans la Meije » . Et la citation de Rébuffat est dans un français tout a fait correct qui exclue cette bizarrerie.

Je t’accorde par contre l’exception pour les cavales. Tu peux partir en cavale…

moi je l’aime bien cette expression :stuck_out_tongue:

Mais tout ça ne nous dit pas son autre nom…

Qui exclut, mon bon màv, qui exclut. Se conjugue comme conclure ou inclure. J’ai remarqué que c’était une faute assez récurrente dans les fora (ah-ah).

(Heureusement que je surveille…)

Bonjour à tous,

‹ le bec des peignes › non ?

… Gaspard sent la rage monter en lui. C’est le versant Meije qui est l’envers de cette montagne, le versant Bec des Peignes en est l’endroit, tout ensoleillé comme il est, face au sud. …

Isabelle Scheilbli - Le roman de Gaspard de la Meije

Bref, en Meije tu fais un beau voyage en montagne.

[quote=« catherine, id: 1867203, post:9, topic:170700 »]Mais tout ça ne nous dit pas son autre nom…

[/quote]
Eh, eh !
Pour eux, il s’agit du Bec des Peignes (indication du cadastre napoléonien), ou plutôt s’agissait car le nom venu du nord s’est généralisé depuis longtemps ;).

Quand on écrit « en Meije », il s’agit d’une citation, à mettre donc entre guillemets en indiquant son auteur, Gaston Rebuffat en l’occurrence, qui voulait exprimer une idée bien précise qui n’est plus comprise, semble-t-il, dans ses reprises.

[quote=« Francois, id: 1867217, post:10, topic:170700 »]

Qui exclut, mon bon màv, qui exclut. Se conjugue comme conclure ou inclure. J’ai remarqué que c’était une faute assez récurrente dans les fora (ah-ah).

(Heureusement que je surveille…)[/quote]
Tu lui as excloué le bec! :smiley:

Fredi vient d’en faire la 1re répétition automnale.

Ben oui, mais en écrivant « je vais en Meije », on gagne 5 caractères !
Et ça compte, quand il faut donner les conditions à 3000m en tapant au clavier avec des moufles, entre 2 déneigements de l’accès aux chiottes :slight_smile:

Tant qu’à faire si tu veux gagner du temps tu dis « je vais meijer » ou « il va meijer ce week end au dessus de 2600m » même si ça peut prêter à confusion…

En tout cas Fredi y dit bien comme y veut ! Et toi comme tu veux !
Ya pas à polémiquer :o

Voila ! c’est comme les photos ! Elles sont pas belles ou moches, c’est juste qu’elles correspondent plus ou moins aux canons de la beauté…

Une autre utilisation évidente que j’avais oublié :

[quote=« La voie du seigneur, id: 1575327, post:29, topic:38598 »]Ma meilleure perf, je l’ai faite en sainte [victoire]. C’était la voie du seigneur, un truc vraiment difficile à lire. Le jour de l’assomption, je me sentais des ailes.
Depuis la délivrance, c’est un chemin de croix, l’enfant ne sait pas à quel sein se vouer.[/quote]

Et Màv vis à vis des canon de la personne pénible dans les forum il y répond plutot plus que moins !

J’appelle ça les montagnards version fourmilière : c’est pour chercher la tite bête ! :smiley:

PS : moi je suis fan de cette expression ‹ en Meije › qui image bien l’aspect mystique de cette montagne… mais je ne dirai pas 'aller en Camp2camp" car là c’est assez terre à terre !