Oui cette expression peut prêter à discussion…
Une précision, je n’en suis aucunement l’auteur. Je l’ai lu (il y a longtemps) elle m’a plu. Comme si l’on rentrait dans l’univers de la Meije…
Je l’ai emprunté à Rébuffat dans les « 100 plus belles » :
Est-il préférable de monter par les Enfetchores ou par le vallon des Etançons ?
« J’ai fait les deux, plusieurs fois, et je ne saurais conseiller l’un ou l’autre: les plaisirs sont différents, pas du tout comparables, et chacun des deux accès a son charme propre. Depuis La Grave, la traversée de la Brèche de la Meije est déjà une course, modeste par sa difficulté, mais d’une belle dimension par son côté traversée… On gravit les Enfetchores, on atteint la neige, et tout cela sous la présence de la face Nord de la Meije, toute proche. A la Brèche, on retrouve non seulement le soleil, mais un paysage de soleil, et la descente sur le refuge se fait dans une impression de détente.
A la Bérarde, l’impression est autre. On est déjà dans un monde de pierre, et après quelques lacets, la Meije apparaît lointaine et présente, car c’est par le versant que l’on voit que l’on va la gravir. C’est par une longue marche qui, même si on ne le veut pas, est une longue méditation. Le vallon des Etançons, sec, nu, prépare magnifiquement à la course; il y a les plats, la moraine, le ressaut rocheux qui supporte le refuge… Quand on monte par le vallon des Etançons, on entre « en Meije »… »
Gaston Rébuffat
dans « les 100 plus belles » des Ecrins