Posté en tant qu’invité par escale:
Peut-être qu’elle avait juste envie d’avancer lentement, schouff-tac, schouff-tac,ses skis presque sur les tiens, sans penser, schouff-tac, schouff-tac. Peut-être voulait-t-elle redessiner ce que tu esquissais,( lignes blanches sur fond blanc), dans, justement, la blancheur d’un samedi ou entendre le son étouffé de tes pas,schouffffffffffffff , se laisser surprendre par la neige , qui de-ci de-là ,dégoulinait des sapins, tchick-pouff, rideau d’infimes perles venant s’ajouter à la neige déjà lourde.
Peut-être qu’elle n’avait pas la force de voir ses skis s’enfoncer sous l’épaisseur blanche, que c’était ses jambes qui refusaient, menaçaient de se mettre en tachycardie, tac- schouff- tac- tac ; peut-être qu’elle pensait que tu étais grand, fort et qu’elle aimait juste te suivre, se faire tirer, happer, en quelque sorte.
Peut-être qu’elle pensait à ton courage, souriant de l’amas de neiges qui vous forçait à progresser si lentement.
Peut-être que dans le silence alpin, elle ne pensait plus qu’à se laisser emmener un peu plus loin, plus haut, et que ta présence, si près, se mouvant avec lenteur, la rassurait comme si ce temps presque arrêté anéantissait cette sensation de vitesse, qui bien souvent l’accaparait.
Ou, ne voulait-elle pas faire d’effort, par excès de paresse ? Ou, ne voyait-elle pas plus loin que le bout de ses skis et se persuadait, ‘ c’est l’homme qui doit nécessairement…. », n’osant avouer ses rêves d’homme galant, elle si féministe, un peu perdue dans l’immensité hivernale.Schouff-tac…schouff-tac…