Effet des reseaux sociaux sur la pratique de la montagne (fréquentation, bivouac)

Si c’est le suivi d’une trace trouvée sur internet sans aucune réflexion, on peut considérer que c’est un peu la même chose que les réseaux sociaux, non ?
J’ai eu l’occasion de voir quelqu’un à ce genre de manœuvre, heureusement dans un terrain moins scabreux, ça fait peur…

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C’est lié aux utilisations d’internet, mais ça me semble différent.
Pour moi :
Réseaux sociaux : belles images qui suscitent l’envie (pb de surfréquentation, de déchets abandonnés, de feux inappropriés…)
Suivi d’une mauvaise trace (Il y a quantité de sites où on peut récupérer des traces GPS…) : manque de compétence empêchant de sélectionner et traiter correctement les informations.

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2800 m en Ariège, on est dans des sommets majeurs pour le coin, personnellement je ne reconnais pas
En revanche, je reconnais l’inconscience du randonneur !
Au vu de la photo, le type est descendu par la mauvaise pente alors qu’à gauche sur la photo, c’est rando
Donc effectivement je me demande s’il n’a pas plutôt suivi à la lettre une application type Visorando sans observer intelligemment le terrain comme tout montagnard le fait

Il pouvait sûrement remonter ce qu’il venait de descendre et le problème était réglé sans avoir à prévenir les secours qui ont d’autres chats à fouetter que de secourir des « plagistes » qui ont du sûrement se faire mousser par des RS pour leur dire : « yes you can ! »

Oui @anakreenskyrider, il faut revoir le fonctionnement et le financement des secours en montagne; cette année a été pour eux une véritable catastrophe (en nombre d’interventions, en irresponsabilité des secourus, en fatigue généralisée de toutes les équipes d’intervention…)

Dans les endroits à très forte pression touristique, il y a la solution des parcs nationaux américains: ils gèrent des quotas sur chaque sentier ou lieu, et te donnent la distance minimale à parcourir sur le sentier avant de planter la tente. Comme ça ils étagent les gens.

Le régime de droit n’est pas le même qu’en France. En France, le domaine public est affecté à l’usage du public et les mesures qui y restreignent la liberté d’aller et de venir doivent être strictement proportionnelles à la finalité poursuivie.
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-04497893/document

On ne peut pas généraliser des quotas à l’ensemble des parcs et encore moins à l’ensemble de leur territoire, sauf à compromettre sérieusement l’exercice de la liberté d’aller et de venir dans les espaces naturels.

Ce raisonnement repose sur le fantasme d’une nature vierge de toute présence humaine. Je force un peu le trait volontairement, mais il n’existe plus, en Europe, de forêts primaires, à l’exception d’un territoire restreint dans l’Ouest de la Pologne. Tout espace naturel est modifié/ façonné par la présence humaine. On s’arrête où, dans la restriction des libertés ?

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C’est similaire dans l’Écrins:

il [le bivouac] doit être pratiqué à une distance correspondant à au moins une heure de marche de la limite du cœur ou d’un accès routier.

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En Vanoise, c’est uniquement près de certains refuges, et sur réservation :
https://vanoise-parcnational.fr/fr/des-decouvertes/sejourner-dans-le-parc/lart-du-bivouac-responsable-en-vanoise

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C’est effectivement affiché au niveau des parkings et des accès. C’est également précisé sur le site du parc : Bivouac | Parc national des Ecrins

Mais encore faut-il lire des panneaux et… se rendre sur le site internet du parc. Je ne suis pas sûre que ce soit relayé sur les fameux réseaux sociaux.

Oui il y a evidemment un écart entre la reglementation et la pratique. Mais je voulais juste dire que ce genre de reglementation existe aussi en France.

Il s’agit ici juste du bivouac, pas du fait de pouvoir passer.

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Elle ne concerne effectivement que le bivouac et quand des quotas existent (comme dans les Calanques à Sugiton ou même à la Sainte Victoire, où l’accès estival est interdit), c’est limité dans la durée et/ou à certaines parties du territoire concerné. L’obligation de proportionnalité ménage quand même le principe général de liberté d’accès.

Prise de face, donc on ne voit pas la pente et on a l’impression que c’est vertical.

Peut-être qu’il montait, on n’en sait rien.

Ou pas, si il montait, il ne pouvait peut-être pas redescendre.

Quoi d’autre? les secours sont en charge des secours, c’est eux qui gèrent leurs interventions et ils préfèrent certainement venir aider un randonneur en difficulté que ramasser son cadavre en bas de la pente.

Tu ne sais pas où c’est, mais ça ne t’empêche pas de faire une analyse du sujet comme si tu y étais!

Ah bon, tu sors ça d’où? c’est basé sur des faits, ou juste ton impression personnelle?

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Il ne peut pas en exister, car la forêt a disparu lors de la dernière glaciation. Et après la glaciation, la forêt a recolonisé l’Europe en même temps que les humains ! Qui étaient aussi présents pendant la glaciation.
Donc la forêt en Europe d’aujourd’hui est forcément issue d’une colonisation où l’homme était présent.
Ca n’empêche pas que des portions aient eu une composition proche d’une forêt primaire, mais c’est valable aussi aujourd’hui. Une forêt exploitée puis laissée à l’abandon pendant plusieurs siècles finit par ressembler à une forêt primaire, avec la faune disponible. Or comme l’homme a dégommé certaines espèces, on ne peut pas retrouver la même faune qu’avant la dernière glaciation, et donc pas la même composition.

Mais bon, on s’en fout un peu qu’une forêt soit primaire ou non, ce qui compte ce sont des écosystèmes forestiers en bonne santé, même pour les forêts exploitées.

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Bof, c’est non seulement intéressant d’un point de vue scientifique, mais aussi simplement parce que à ma connaissance forêt non gérée a systématiquement un écosystème plus riche et résilient que des forêt gérées.

Il me semble que la présence de l’homme lors de la proto-histoire suite au retrait glaciaire était très limitée tant en densité de population qu’en termes d’exploitation forestière, la majeure partie des forêts avait donc certainement évolué sans influence humaine.

Tout à fait il me semble qu’on parle de re-primarisation, et que ça prend d’ailleurs moins dd temps que des siècles. D’ailleurs il existe des projet d’achat de parcelles de forêts dans le seul but d’en retirer toute gestion afin d’obtenir une re-primarisation, ou du moins une approximation. Voir l’association Forêts Sauvages ou les Réserves de Vie Sauvage.

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Je ne comprends pas bien ton intervention. J’avais bien précisé « dans les endroits à très forte pression touristique », et je ne suggérais donc pas de « généraliser à l’ensemble des parcs ».

Je suis aussi sensible que toi à la liberté d’aller et venir, mais si elle se retourne contre la liberté de bivouaquer, ce qui est malheureusement ce qui se développe, il va bien falloir trouver des solutions… Je suis un peu insupporté par les solutions « censitaires » qui restreignent l’usage nocturne de la montagne à ceux qui peuvent payer les refuges. Les quotas me semblent bien plus équitables.

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Je voulais dire qu’on s’en fout qu’une forêt soit primaire à 100% ou 97%.

L’extermination des mammouths a eu un impact majeur sur l’écosystème de la steppe.
Qq dizaines de milliers d’hommes ont eu un impact majeur sur des dizaines de millions de km².

J’ai des contacts indirects avec le PGHM Isère

Qui a une connaissance encyclopédique des Pyrénées vu que c’est le massif d’à coté et qu’ils s’y entrainent régulièrement…

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Je pense qu’il y a un effet réseau sociaux indéniable sur certains sites, sur les petites pépites qui étaient jusqu’à récemment pas très connues et que les réseaux sociaux ont considérablement mis en lumière.
Mais c’est pareil en ski. Lorsque quelqu’un rentre une jolie sortie super sauvage sur skitour en bonnes conditions, le lendemain elle attire 10 fois plus de monde…

Mais à mon avis plusieurs facteurs ces dernières années ont fait exploser la pratique du bivouac.

Beaucoup de refuges sont complets tout l’été, très longtemps à l’avance. J’ai halluciné cet été lorsque j’ai voulu réserver une ou deux nuitées, quasiment tous les refuges où la réservation en ligne est possible (les refuges CAF, réseau des refuges de Vanoise, réseau des refuges du Thabor…) étaient complets, et ce souvent plusieurs semaines à l’avance. Même en semaine, même dans des coins reculés. Depuis quelques années, la réservation en ligne est très facile, et très avantageuse (avec généralement une perte des (petites) arrhes juste quelques jours avant en cas d’annulation). C’est devenu impossible d’improviser une sortie avec refuge quelques jours avant, et compliqué d’organiser une itinérance. Je regrette l’époque où il fallait appeler au téléphone pour réserver, il y avait presque toujours de la place. Dès lors, c’est logique que les gens se tournent massivement vers le bivouac : et d’ailleurs on remarque que le spot numéro 1 pour bivouaquer c’est généralement au pied d’un refuge (j’imagine que ça rassure, et que c’est pour le côté pratique : point d’eau potable, toilettes, parfois même le repas). Ajoutons à ça certains refuges qui n’acceptent plus que vous ne preniez pas la demi-pension (ou qui vous le font bien comprendre), il y a un aspect financier certainement chez certains bivouaqueurs.

J’ai constaté aussi que les cabanes non gardées ont de plus en plus mauvaise presse. Mauvaise fréquentation, punaises de lit, poêle cassé, matelas sales… Là aussi je pense que ça favorise la pratique du bivouac : pas de risque de tomber le mauvais soir dans une cabane déjà occupée par des gens qui se sont appropriés le lieu.

Et plus que l’effet réseaux sociaux, je pense que la plus grosse évolution est la quasi généralisation des outils de géolocalisation. Voir une photo d’un lieu qui fait rêver c’est une chose, mais y aller en est une autre. Depuis quelques années, tous les topos des principaux sites de rando mettent à disposition la trace gps. Je suis persuadé que c’est ça qui envoie autant de monde en montagne, y compris dans des coins où on voyait pas grand monde jusqu’à présent. Avoir « la trace », ça rassure considérablement la plupart des pratiquants (et leurs proches). Beaucoup ne s’éloignent même pas de l’itinéraire pour bivouaquer.

Je pense que sur les 200 bivouaqueurs qui étaient à la Muzelle le même soir, aucun ne s’attendait à autant de monde, et ne serait probablement pas venu ici s’il avait su (parce que ça tue un peu l’esprit du bivouac d’être entouré de 200 de ses semblables). Peut-être qu’on va assister à un effet de mode, et que la pratique va se redéployer dans les prochaines années, soit vers de nouveaux lieux, soit sous de nouvelles formes.

Après il y a des choses que j’explique pas. Petite anecdote : en mai dernier, en redescendant de la Grande Casse à skis, on tombe sur une famille habillée en tenue de ville, avec plusieurs enfants jeunes, qui nous demande seulement quelques centaines de mètres après les Fontanettes (à un endroit où le chemin est déneigé) « si le joli Lac des Vaches est encore loin ». Ils n’avaient pas la moindre idée que oui c’était encore un peu loin pour des enfants, et étaient très surpris qu’il puisse être recouvert de neige à cette saison.

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Plus rien ne m’étonne depuis qu’on m’a demandé pourquoi les sessions d’escalade en semaine en falaise à la belle saison (avril à octobre) sont de 18h à 20h/21h et pas de 20h à 22h comme quand on va au gymnase, ou pour des sessions de course à pied en forêt le soir en hiver, si ce serait éclairé. Et je parle de membre de mon club, pour des activités dans leur ville de résidence…