Ecole de vol, ou non ? (résolu)

Petite retour d’expérience sur l’école de vol.
Une connaissance sur Grenoble à participé il ya quelques années à une école de vol, organisée par son club et qui l’a définitivement traumatisée :
Le principe était que le grimpeur , sur une zone verticale en falaise monte un peu au dessus du point et lâche. Puis elle recommence , mais au lieu de monter plus haut au dessus du point, l’assureur donnait plus de mou.
Résultat, le grimpeur a fait un retournement lors du vol avec un grosse frayeur et de grosses contusions.
Je ne sais pas si c’est une pratique courante ou conseillée dans certains clubs, mais ça m’a immédiatement paru stupide car lorsqu’on vole, on utilise l’évaluation qu’on fait de la distance de chute pour doser l’impulsion (quand on a le temps) et la préparation de la réception.
Si l’assureur donne 3m de mou alors qu’on vol à 1 m du point, cela doit passablement perturber la gestion du vol …

Stéphane

[quote=« LeSteph, id: 1674807, post:21, topic:148252 »][/quote]
D’où l’intérêt de commencer dans du dévers, pour apprendre aux gens à « bien tomber » :slight_smile: Se retourner en volant ce n’est pas une situation normale, en 15 ans de pratique et pas mal de vols (en couenne, jamais en alpi…) ça ne m’est jamais arrivé :o
Donc effectivement on peut comprendre que ça soit « traumatisant »… D’un autre coté sans jamais apprendre à chuter, le jour où ça arrive pour de vrai, c’est pas mieux… Imagine le même retournement mais loin du spit et avec un assureur pas forcément aussi vigilant, sans avoir jamais chuté avant!
rob

Oui, ce que je voulais souligner , c’est que l"école de vol, c’est surement très utile, mais faut bien choisir les conditions de mise en oeuvre.

Tout à fait :slight_smile:
J’ai toujours fait des écoles de vol en salle, après si je devais en organiser en extérieur, je me poserai une question toute conne: est-ce que dans cette voie je prendrai plaisir à voler? Si c’est pas le cas c’est surement pas une bonne idée… :confused:
(en extérieur après ça reste plus délicat et je ne vois pas l’intérêt d’y faire ça… Ne serait-ce que par l’absence de tapis, ou alors l’assurage doit être fait par une personne aguerrie…)
Sauf cas particulier de l’école de coinceur, mais là on fait faire des vols minuscules pour tester les points, et avec des personnes déjà un peu aguerries qui ne risqueront rien à voler sur du vertical sans gros reliefs…

perso j’ en doute.
à part pour l’ assureur qui aura au moins connu cette sensation 1 fois. et pour beaucoup de débutants,ça représente ( à juste titre) un gros stress de devoir assurer une chute.

coté grimpeur, je reste dubitatif
un pur débutant ne va pas s’ amuser à prendre des plombs dans du 4+/5 ou c’ est globalement de la dalle avec des trucs qui débordent. les gros dévers à peu prés tranquilles pour plomber ne sont pas vraiment accessibles aux débutants… :smiley: et quand bien même, dans du gros dévers, il y a sacrément intéret à avoir des assureurs expérimentés sous peine de revenir comme un V2 les pieds (dans le meilleur des cas) contre la paroi.

et de toutes façons, je n’ y crois pas beaucoup à l’ acquisition d’ expérience d’ école de vol. au « dé-stress ».
tu auras beau avoir volé sciament, encouragé par les collégues, avec les bravos de la foule; le jour ou tu es en situation réelle d’être sur le point de tomber, plus une once de lucidité dans le cerveau, si tu n’ as pas le mental à ça, c’ est crise de nerfs garantie (pour finir par tomber :smiley: )

et pour répondre à Verdonforever:

bien souvent dans un « OS », soit tu l’ as « lu » depuis le sol, soit en arrivant dessus, tu sais trés bien que c’ est un crux. que ça va être chaud… :wink: que tu peux prévenir l’ assureur.

Bon pour essayer de synthétiser ces premiers posts, il semble au regard de ce qui a été écrit que la majorité d’entre nous s’accorde à dire que « oui » une école de vol est nécessaire dans le sens où cela va constituer une forme de préparation, de première approche, à ce qui peut nous arriver par la suite :wink:
Là où les avis sont a priori divergents c’est sur le « pourquoi le faire ? » et sur le « comment le faire? » :confused:

Pourquoi le faire ? = dédramatiser, donner confiance (en soi et en l’assureur), « démystifier » le GET en regard de la « sécurité » de la moulinette, apprendre à réagir correctement pour l’assureur, apprendre à rester tonique durant le vol, à placer ses jambes, ses mains, et à relativiser. On cible donc des paramètres psychologiques et techniques.

Comment le faire ? = d’abord en salle avec des tapis, un dévers, des protections (quand on en a la possibilité, ce qui n’est pas toujours le cas…), de manière progressive et rassurante (sinon on va obtenir les effets inverses de ceux énumérés dans le « pourquoi le faire »), en expliquant voire même en le montrant faire par quelqu’un qui le maîtrise déjà, et surtout dans des situations/exercices (clip and drop, par exemple) qui sont au plus près de la réalité et de l’intérêt qu’il y a à faire ça.

Etes vous d’accord avec ça ? Merci :smiley:

Posté en tant qu’invité par tiery:

Je suis surpris de voir qu’il y a autant de personnes qui préconise le vol aux débutant.
Je ne comprend vraiment pas l’intérêt de vouloir « gommer » un sentiment qui peu être salvateur dans une vie de grimpeur.
Je m’explique, la plupart des débutants seront un jour des grimpeurs expérimentés de 5 et de 6 (cohorte principale des grimpeurs). Pour la progression dans le 7 et plus, l’école de vol aura certainement un intérêt, pas pour les premiers.
Pour tous ceux qui se mettront à la grande voie ou alpi, il me semble que le sentiment (réflexe) d’éviter la chute est une bonne chose, on se bat, on désescalade, mais jamais la chute ne peut être une solution.
Apprendre la chute au début de la pratique est un mauvais réflexe à mon avis.
La peur de la chute au commencement de la pratique est une bonne chose, Car c’est la première peur que l’on doit apprendre à maîtriser. Avec l’expérience et la pratique on maîtrise ce sentiment et c’est cela qui donne une satisfaction.
Il ne faut pas apprendre que la chute est sans conséquence ( ce qui est faut dans de nombreuses situations) mais plutôt apprendre la gestion de la peur qui est un sentiment normal et qui permet d’éviter parfois des blessures.

Il me semble aussi qu’apprendre à ne pas tomber est plutôt important dans l’optique d’arriver au sommet de quelque chose :slight_smile:

La peur de tomber en toute circonstance finit inévitablement par bloquer dans la progression. Ca a été le cas pour moi au début de la progression (jusqu’a 6b). Si on veut progresser il est nécessaire de la maîtriser, ce qui ne veut surtout pas dire l’« annuler ». il est impératif de savoir détecter une situation ou tomber sera dangereux.Après on est pas toujours en mesure de l’éviter une fois engagé :-). Et Il est aussi indispensable pour progresser « d’accepter » tôt ou tard le vol.
Après , quel est le meilleur moyen, le meilleur moment pour cela, on va pouvoir en débattre longtemps :wink:

Il y a au moins 2 choses distinctes que le grimpeur apprend dans une école de vol :

  • Avoir moins peur de voler
  • Le faire techniquement correctement

Il ne s’agit pas d’apprendre que la chute est une solution, qu’il ne faut pas se battre ou je ne sais quoi de ce genre mais d’apporter de la sérénité au grimpeur qui aura moins peur de voler donc se bloquera moins facilement. Le vol n’est plus quelque chose d’inconnu.

Posté en tant qu’invité par zobi la mouche:

Un peu de bon sens SVP. La question de la chute en escalade est quasi similaire a la question de la chute en ski.
En ski, on va jusqu’à ses limites (et donc la chute) pour progresser. Mais, on ne tombe pas en pente raide ! Si on n’est pas capable de faire la différence entre les 2 situations (couennes sportives en dévers versus alpinisme dans un tas de gravât avec 1 protection tous les 10m), il est préférable de se mettre au tricot.
Il y a des jours, je me demande vraiment si nous pratiquons tous les mêmes activités.

J’ai vu des grimpeurs débutants traumatisés ou blessés. Le potentiel bénéfique des écoles de vol est bien trop faible par rapport aux risques. C’est la raison pour laquelle je ne fais pas faire d’école de vol (à prendre avec des pincettes, à n’utiliser qu’exceptionnellement pour des cas très particuliers).

[quote=« tiery, id: 1674915, post:27, topic:148252 »]Je suis surpris de voir qu’il y a autant de personnes qui préconise le vol aux débutant.
Je ne comprend vraiment pas l’intérêt de vouloir « gommer » un sentiment qui peu être salvateur dans une vie de grimpeur.
Je m’explique, la plupart des débutants seront un jour des grimpeurs expérimentés de 5 et de 6 (cohorte principale des grimpeurs). Pour la progression dans le 7 et plus, l’école de vol aura certainement un intérêt, pas pour les premiers.
Pour tous ceux qui se mettront à la grande voie ou alpi, il me semble que le sentiment (réflexe) d’éviter la chute est une bonne chose, on se bat, on désescalade, mais jamais la chute ne peut être une solution.
Apprendre la chute au début de la pratique est un mauvais réflexe à mon avis.
La peur de la chute au commencement de la pratique est une bonne chose, Car c’est la première peur que l’on doit apprendre à maîtriser. Avec l’expérience et la pratique on maîtrise ce sentiment et c’est cela qui donne une satisfaction.
Il ne faut pas apprendre que la chute est sans conséquence ( ce qui est faut dans de nombreuses situations) mais plutôt apprendre la gestion de la peur qui est un sentiment normal et qui permet d’éviter parfois des blessures.[/quote]
Je suis parfaitement d’accord.

justement, en dessous de 6a/b la configuration du terrain ne se prête pas souvent à des vols sans conséquences.

Mais bien sur que non …

Posté en tant qu’invité par Vol ou pas:

Il y a toujours cette tendance à vouloir généraliser certaines pratiques : en particulier transposer certaines manières de faire en SAE aux SNE.
Une école de vol pour débutants en couenne : ça veux dire envoyer un type qui fait du 5sup en tête sur une dallouse pour s’en coller une .
Non merci. :frowning:
Il y a les grimpeurs de salle et les autres ; la théorie et la pratique .

C’est rien, juste le darwinisme appliqué à l’escalade, la survie du plus apte. Sans rire, il ne faut pas forcer un grimpeur à voler mais il faut quand même l’inviter à le faire, dans de bonnes conditions bien sûr, sans grand risque de blessure.

Ah bon ? Les grimpeurs ne sont donc pas formés pour assurer un vol ? A moins que ce ne soient les encadrants qui jouent les voltigeurs pour former les débutants ?

Chez nous l’école de vol est obligatoire pour avoir accès aux accès libres en salle, on fait passer un test en début de saison pour vérifier que le grimpeur vole correctement mais surtout que l’assureur… assure. Il s’agit simplement de monter au dessus du point dans un surplomb et de lâcher, rien de bien terrible.

Disons qu’il y a « école de vol » et « école de vol »

[quote=« tiery, id: 1674915, post:27, topic:148252 »]Je suis surpris de voir qu’il y a autant de personnes qui préconise le vol aux débutant.
Je ne comprend vraiment pas l’intérêt de vouloir « gommer » un sentiment qui peu être salvateur dans une vie de grimpeur.
Je m’explique, la plupart des débutants seront un jour des grimpeurs expérimentés de 5 et de 6 (cohorte principale des grimpeurs). Pour la progression dans le 7 et plus, l’école de vol aura certainement un intérêt, pas pour les premiers.
Pour tous ceux qui se mettront à la grande voie ou alpi, il me semble que le sentiment (réflexe) d’éviter la chute est une bonne chose, on se bat, on désescalade, mais jamais la chute ne peut être une solution.
Apprendre la chute au début de la pratique est un mauvais réflexe à mon avis.
La peur de la chute au commencement de la pratique est une bonne chose, Car c’est la première peur que l’on doit apprendre à maîtriser. Avec l’expérience et la pratique on maîtrise ce sentiment et c’est cela qui donne une satisfaction.
Il ne faut pas apprendre que la chute est sans conséquence ( ce qui est faut dans de nombreuses situations) mais plutôt apprendre la gestion de la peur qui est un sentiment normal et qui permet d’éviter parfois des blessures.[/quote]

Faut quand même pas tout confondre…
Donner aux gens les clefs pour voler avec un maximum de sécurité (en ayant la bonne attitude pendant le vol et un assureur qui sait quoi faire!), ce n’est pas inciter les gens à voler, mais réduire les risques en cas d’imprévu. Ça n’empêchera pas les gens de se faire mal si la situation ne se prête pas à la chute, mais ça permettra surement de réduire les conséquences!

Dédramatiser le vol auprès des débutants, en leur expliquant évidemment les situations propices au vol et celles où il est strictement hors de question de voler, c’est leur donner les clefs pour pratiquer intelligemment: « ici faut pas tomber, je suis taquet, je redescend! » ou « ici je dis à l’assureur d’être vigilant et on verra bien :) »

Étant toujours resté un grimpeur de 5 et de 6, et principalement un alpiniste, je suis bien content d’avoir appris plus jeune à voler correctement. Ça m’a permit de ne jamais me faire mal en salle ou falaise, malgré un paquet de plombs… Et ça ne m’a pas rendu débile pour autant… En 12 an de pratique grande voies je ne suis tombé qu’une fois parce que j’ai bien voulu jouer… En 10 an d’alpi jamais tombé…

Posté en tant qu’invité par Vol ou pas:

C’est bien ce que disais …
il y l’escalade en salle (et ses écoles de vol , pourquoi pas) et l’escalade en extérieur .

Il peut être utile de signifier précisément dans quel cadre vous faites ce genre "d’expérience " car ce n’est pas très clair pour tous le monde :
école de vol en salle : un intérêt sans doute et peu de dangers ou d’inconvénients
école de vol en falaise : intérêt limité et surtout inconvénients ( dalles , peu de dévers pour débutants en 5) et des dangers majorés .
En clarifiant les situations précisément , vous arriverez davantage à un position consensuelle.

rien de bien terrible…
pour énormément de monde, si. (et pas que pour des débutants)
qui plus est, je reste persuadé comme je le disais plus haut, ce n’ est pas parce que tu l’auras fait 1 (ou 2, 3/4 ) fois, encadré, « supporté », dans une salle, que tu auras acquis une confiance dans le vol une fois que tu te retrouves sans l’ entourage, sans les"allez, vas y. tu craint rien. le/la BE t’ assure…etc"

et dans la vraie vie en falaise, c’ est encore bien pire. les hauteurs supérieures sont plus impressionnantes, le rocher, les pieds de voies apparaissent moins « safe ».

là je suis d’accord
et reste persuadé que le domptage petit à petit de la peur du vol passe avant tout par la confiance absolue dans l’ assureur.
d’ ou la nécessite d’ apprendre à assurer; plus qu’ à voler.

bien évidement

je serais tenté de dire que l’ assureur doit être vigilant tout le temps :wink: et particulièrement vigilant sur des moments clé