Posté en tant qu’invité par Phil:
Excellents ces échanges, la dernière répartie d’Alex m’a beaucoup plu…
Je pense que la description de la chute de Lucio et de la nature de ses lésions, peut faire envisager simplement un excès de contraintes articulaires au moment de la compression dans le trou de neige sans que la fixation ne soit elle-même sollicitée.
Je m’explique :
une simple réception de saut avec un alignement de genou et de cheville imparfait entraîne du fait des forces verticales une désaxation de ces articulations qui va léser la chaine ligamentaire du côté de l’ouverture de l’interligne articulaire. (LLI du genou dans ce cas).
comme la réception est quasi-verticale, les contraintes entre le ski et la chaussure sont purement une compression entre le ski et la chaussure ce qui n’est pas un facteur de déclanchement de l’ouverture de n’importe quelle fixation à ma connaissance…
Ceci, bien sûr, n’est qu’une hypothèse sur ce qui a pu arriver…
Pour la copine de Marco, soit la fixation était trop durement verrouillée, soit la chaussure a encaissé suffisament d’énergie pour empêcher la butée arrière de se déclancher (ce qui est le problème à des vitesses lentes), et cette même chaussure, a restitué cette énergie au point de faiblesse des deux os de la jambe, et provoquer la fracture…
Les contructeurs de coques de chaussures de ski connaissent bien ce problème de report de contraintes lors de chutes à basse vitesse et qui dans des cas malheureusement nombreux retardent l’arrivée des forces sur la fixation et par là provoquent son absence ou son retard de déclanchement.
Je ne fais, personnellement, pas du tout confiance à la Diamir qui se révèle encombrée de sécurités qui peuvent se bloquer à cause du gel ou de simples graviers, ou qui casse parcequ’elle est dotée d’allègements qui la fragilisent, la Tech possède tous les axes de déclanchements connus et ceux-ci sont mis en oeuvre de la façon la plus simple qui soit… Buttée avant : 4 ressorts qualibrés, buttée arrière : deux ressorts à règler, tout cela avec un minimum de relais et des bras de leviers directs ce qui simplifie les calculs théoriques du constructeur.
Dernière remarque : lorsque je skie en loisir avec un gros sac et lentement, je ne resserre pas mes buttées : au contraire, et le meilleur test que je connaisse, peu importe les échelles de valeur données par les constructeurs, est que je dois être capable de déchausser l’arrière d’un coup de talon ! Et le réglage n’est pas le même à droite qu’à gauche car rares sont ceux qui ont la même puissance des deux côtés !
Ce que je dis là me paraît important à transmettre à ceux qui débuttent le ski (piste aussi) et la saison… Et de procèder par tatonnements si la fix déchausse trop facilement, bien sûr, cela ne s’applique pas en pentes raides, haute vitesse et neige dure, je parle bien pour débutter. Une fixation révisée et graissée fonctionne mieux, la Tech est très facile à entretenir et à vérifier, la Diamir est une usine à gaz cachant très bien ses éventuelles zones de rupture… Je ne parlerai pas de votre squelette, articulations et autres ligaments ou muscles… ça aussi c’est une sacrée usine à gaz, et difficile à évaluer.
Bien à vous…
Phil