Digression "Mur de foehn"

Accidents similaires en 2000-2014-2018.
Jouer dans ce secteur par temps de Foehn violent en « imaginant une éclaircie » assez longue c’est effectivement s’exposer à des regrets amers.

5 Likes

Toutes mes condoléances aux familles…

Certes, des forts vents.
Mais aux Vignettes, il y avait eu aussi 2 éléments qui avaient fortement joué : l’impossibilité de creuser un trou (comment alors se protéger du foutu vent ?) et la problématique d’orientation (le téléphone du guide qui tombe en rade de batterie) - si je m’en souviens bien.
Des tragédies qui peuvent peut-être nous aider à perfectionner nos fonds de sacs ? avec un sac bivouac d’urgence pour 2-3 personnes + la couche supplémentaire qu’on utilisera qu’en cas de bivouac forcé (la couche qui ne se justifie sinon pas au vu des T°) + plusieurs solutions d’orientation (téléphoneS+batterieS ; GPS ; carte papier-alti-boussole…) ? Forcément du coup on porte des trucs en +, mais c’est un pack assurance vie…

1 Like

A ce stade on ne sait pas ce qui s’est passé , il faudrait attendre les retours de l’enquête, si on les a un jour, ce qui est toujours un problème : c’est au mieux très long et régulièrement jamais (surtout quand toutes les victimes sont décédées)

Sur l’accident de 2018 au Pigne d’Arolla, le dernier reportage qui est passé il y a quelques mois ne laisse pas de place au doute : l’erreur principale était d’être parti ou de ne pas avoir fait demi-tour quand il était encore temps. Les problèmes d’orientation n’ont fait qu’aggraver la situation : de ce que j’ai compris le seul groupe qui a réussi à passer ce jour là s’était mis en mode warrior : petit groupe rapide, guide au top, reconnaissance la veille avec pointage de la trace GPS, etc… et ça a été chaud pour eux, ils sont passés limite.

Je ne suis pas du tout un spécialiste de ce coin mais j’avais vu les reportages après l’accident de 2000 et ça m’avait marqué. J’avais imprimé que dans ce secteur le Foehn pouvait être hyper piégeux et dangereux et qu’il ne fallait pas jouer à « peut-être que ça peut passer » quand il était annoncé.
J’avais prévu d’y aller à Pâques 2018 et j’ai annulé quand on a vu la météo.

Sinon à part le sac-bivouac d’urgence, le matériel que tu cites me semble être le minimum à emporter, surtout pour le leader ( et si c’est un groupe d’amis on est en principe plusieurs à avoir des solutions d’orientation)
Le sac-bivouac je n’ai jamais testé, ça résiste à 150 km/h de vent ? J’ai des doutes.

3 Likes

J’ai une interrogation sur l’effet du foehn dans ce secteur. Est-ce un phénomène qui arrive ultra rapidement ou bien on a le temps de voir le vent forcir?

C’est très brutal, c’est très bien expliqué ici :

6 Likes

oups, mes excuses aux modérateurs d’avoir dû scinder la discussion

1 Like

Tu peux regarder les mesures du vent à la station du Gornergrat. Samedi à 10h, c’était plutôt calme. À 12h, ça décoiffait. Reste que la prévision météo ne laissait aucun doute sur l’évolution en cours de journée.

2 Likes

44 messages ont été scindés en un nouveau sujet : Fond de sac pour gros temps et sac-bivouac

Merci pour le lien. Ça explique bien la rapidité et la violence du phénomène.

2 Likes

Une nouvelle digression a été créée ici : Fond de sac pour gros temps et sac-bivouac

4 Likes

Le mur de foehn, explications par le nivologue Roberto Bolognesi :

3 Likes

Sur l’extrait vidéo et les propos du secrétaire général de l’association des guides de montagne.

Je trouve irresponsable sa façon de dire avec désinvolture que, en substance, l’alpiniste moyen part en montagne peu importe la météo annoncée ; c’est une vision bien simpliste.
Et puis cette façon de remettre la faute sur une « nature dangereuse incontrôlable » ; la gestion du risque est pourtant une science passablement bien développée… les guides devraient le savoir. C’est dommage de répandre ces fausses croyances. La montagne ne décide rien, c’est nous qui décidons de partir.

7 Likes

Ce n’est pas que simpliste, c’est a mon sens juste faux. La météo (et BERA) sont le critère principale pour moi et pour les gens avec lesquels je sors. Je doute qu’on soit les seuls.

Ah parce que toi tu ne pars jamais par conditions incertaines ? tu ne dois pas bien sortir souvent…

C’est tout le problème du renoncement .
C’est en augmentant la fréquence des petites prises de risques ( condition incertaine) que l’on augmente les chances de subir les conséquences de cette répétitions des prises de risque.

1 Like

Le problème n’est pas les conditions incertaines mais le risque que tu prends si le mauvais temps est un peu plus mauvais qu’escompté ou arrive plus vite que prévu : sur une course tranquille avec de la marge pour faire demi-tour sans se retrouver brutalement bloqué, tu peux prendre une grosse part d’incertitude.
Quand tu as un passage délicat à 3500m ça n’a plus rien à voir.

Je crois que le piège de Tête Blanche et des sommets avoisinants, c’est que le mauvais arrive très brutalement (du beau tu passes à une visi < 2m en quelques dizaines de minutes puis à 100 km/h de vent en une ou deux heures) Comme en plus c’est une zone très fréquentée (Cham-Zermatt, PDG) ce n’est pas trop étonnant que les accidents s’y concentrent. Et c’est difficile de ne pas le savoir vu le battage médiatique qu’il y a eu à chaque accident.

Sur l’accident de dimanche on ne sait pratiquement rien à ce stade et comme il n’y a pas de survivant on ne saura probablement jamais grand chose (à part dans le meilleur des cas, ce qu’on pourrait tirer d’une trace gps si elle a été enregistrée)

Par contre sur l’accident de 2018 qui a été décortiqué par tous les bouts, on sait que le guide a eu faux sur toute la ligne et qu’il n’y avait aucune « fatalité ».

6 Likes

Tt est question de choix, mais il faut choisir une course et un matériel qui permettent de s’en sortir : faire demi-tour facilement si on voit le mauvais temps arriver, ou s’en protéger si on ne peut faire demi-tour (dc avec un sac + lourd).
S’engager ds une course engagée en misant uniquement sur la rapidité serait une forme de roulette russe en cas d’imprévu. C’est valable par des conditions stables, pas si une dégradation est annoncée.

4 Likes

Sur de la rando pas expo tu peux évidemment partir dans des conditions incertaines, en haute montagne et encore plus l’hiver, faut être joueur.

Mathey,le secrétaire général des guides défend la communauté des alpinistes dans les grands médias,c‘est tout à son honneur et ce n’est jamais évident de partir au charbon dans le journal de 20 h. Je n‘ai pas non plus envie de émettre un jugement sur les décisions des victimes,ce que je sais seulement c‘est que moi personnellement ,je n‘ai pris pas que des bonnes en montagne…
Néanmoins : je suis étonné par l’indulgence de traitement dans lesdites médias cette fois . Il a été différent dans le drame des Vignettes et j‘ai l’impression que si les victimes avaient été des parisiens (ou des allemands,italiens ou je ne sais pas qui d’ailleurs) et pas des habitants de la vallée,ça se serait passé différemment)

4 Likes

Peut-être également, le fait qu’il n’y avait pas de guide pour ce drame, contrairement à celui des vignettes.