Devenir Guide de Haute Montagne

Posté en tant qu’invité par Yeti:

Petite rectification :
Le probatoire est un examen (très sélectif) et pas un concours. On peut penser que le niveau est ajusté pour avoir entre 40 et 50 aspi par promo, mais ce serait avoir l’esprit mal tourné…
La formation qui suit est heureusement un vrai examen (peu sélectif). Il n’y a aucune compétition entre les stagiaires.
Dans les deux cas tu peux réussir même si la même année que toi se présentent tous les ténors du moment.

Et petit complément :
Avoir fait des études ne peut être que bénéfique pour une pluri-activité, une éventuelle reconversion ou pour le métier de guide lui même.
Surtout s’il s’agit d’étude de langues (préférer l’anglais, l’allemand ou le japonais), sport (STAPS), sciences naturelles (pour parler des petites fleurs et des cailloux), commerce ou communication (à moins d’être né dans la vallée qui va bien, les clients ne te tombent pas dans le bec tout cuit), gestion (pour traiter avec le sourire les rappels de l’URSSAF), psycho (ne pas planter son piolet dans le dos du client qui avance à 2 à l’heure en rigolant alors que la nuit approche et que tu devrais déjà être douché et au tour de rôle). Même Lettres, pourquoi pas : les magazines sont preneurs d’articles de qualité. Et Philo pour épater les client(e)s romantiques et contemplatifs.
Je ne trouve pas de matière qui ne puisse pas être un atout (Théologie peut-être. Et encore… « Plus prêt de toi mon Dieu… »).
Mais surtout, si on n’y porte pas plus d’importance que ça ne mérite, on peut s’éclater en faisant des études. On se fait plein de copain, on a plein de vacances, on a plein de réduc’, on apprend plein de choses, on est au chaud, on apprend à apprendre, on obtient des beaux diplômes qui font le meilleur effet encadré sur la cheminée, on se fait plein de copines…
Alors si on en a la possibilité ça serait dommage de s’en priver. On a toute la vie pour aller en montagne ou passer le proba. Mais pour s’éclater entre jeunes sur les bancs de la fac, il faut être… jeune.

Posté en tant qu’invité par Didier:

Voilà voilà… Après ce long et intéressant débat, il faut déjà en tirer des conclusions. Arrêter les études serait en effet un manque de maturité de ma part, je n’en ai pas douté une seule seconde. Le bac, c’est bien, mais il est vrai que de s’arrêter à ce niveau de nos jours, n’amène pas à grand chose. Je pense tenter STAPS après la terminale S, que je suis avec intêret cette année. La volonté de devenir guide ne me quitte cependant pas, je vais continuer mon p’tit bonhomme de ch’min sur les montagnes et les falaises de la Haute Savoie;
Je voulais juste encore savoir : Quelles sont les tendances de reconversion, soit pendant le métier de guide, soit après ?
puis-je avoir des adresses d’organistation qui proposent des stages pour préparer le proba ? l’aspi ?

Posté en tant qu’invité par Michel (le belge):

Bonjour à tous,

je n’ai évidemment aucun conseil à donner sur la vie de qui que ce soit. Cependant, l’homme possède deux organes de décision : 1 - son cerveau et 2 - ses tripes. La question de fond dans la vie et d’user judicieusement de l’un et de l’autre à bon escient. Je plains ceux qui n’écoutent jamais leurs tripes. Néanmoins, seules des décisions prises sans consulter son cerveau peuvent expliquer le comportement des va-t’en guerre qui n’a aucun caractère rationnel.
Dans ton interrogation Didier, tu as déjà la réponse. Faire l’aspi ne peut être guidé par un raisonnement rationnel (la justification économique d’un tel investissement humain est difficile), mais si tes tripes t’y poussent tres forts, il ne faut pas résister tu retomberas toujours sur tes pattes. L’alpinisme à un certain niveau requiert un engagement et une prise de risques (le 0 n’existe pas) qui ne sont pas « raisonnables ».
Pour ma part, mais ça ne regarde que moi, j’avais le choix il y a 23 ans (autre temps, autre époque) de passer l’aspi ou l’agreg : j’ai choisi le second concours et je ne le regrette pas : je grimpe pour mon plaisir… mais d’autres choix sont heureusement possibles.
L’important me semble t il, c’est que depuis, aussi bien sur le plan de l’alpinisme que sur le plan professionnel, je n’ai pas cessé d’apprendre et de découvrir. Je suis cette année en année sabbatique, c’est vraiment le pied.

A+

Michel,

Posté en tant qu’invité par L’ours:

Tu as oublié le 3ème organe de décision : les couilles.

Mais peut être que c’est ce que tu appelles les tripes ?

Posté en tant qu’invité par Bubu:

Cependant, l’homme possède deux organes de
décision : 1 - son cerveau et 2 - ses tripes.

Quand on reflechit trop avec ses tripes, on ne recolte que des emmerdes… :wink:
Je ne reflechis pas avec mes tripes, car avec l’aide de mon neo-cortex, j’essaye depuis longtemps de me liberer de la tyrannie de l’estomac et du grand colon, et de tous le systeme reptilien en general… (bon je pourrais encore dire autre chose, mais c’est encore plus lourd… a digerer)

Faire l’aspi ne peut être guidé par un raisonnement rationnel (la
justification économique d’un tel investissement humain est
difficile)

Mon raisonnement rationnel abouti plutot a qu’un tel investissement humain n’a pas a rechercher une justification économique (il faut tenir compte de l’aspect economique, mais ca ne doit pas etre le but).

L’alpinisme à un certain niveau requiert un engagement et une
prise de risques (le 0 n’existe pas) qui ne sont pas « raisonnables ».

Pour ma part, plus je progresse, moins je prends de risque (mais je ne doit pas avoir atteint ce « certain niveau »), car je ne suis plus le debutant qui a manquer plusieurs fois de se tuer en prenant des raccourcis dans des terrains raides et glissant, mais qui lui parraissait sans danger car a basse altitude…

Pour Didier :

Quelles sont les tendances de reconversion, soit pendant le
métier de guide, soit après ?

Il ne faut pas choisir une orientation d’apres les tendances ! « Je fais ca car tout le monde le fait », le meilleur moyen ne pas faire ce que l’on veut.
On ne peut pas pour autant faire tout le temps ce que l’on veut, mais l’ideal est de savoir tout faire, ou plutot savoir faire beaucoup de chose, pour pouvoir choisir selon ses envies (qui peuvent changer) et les possibilites reelles, et ne pas etre asservi a ses ignorances.
En gros, il faut etre autonome. Comme en montagne. Et malgre tous les defauts que je peux lui trouver, l’enseignement disponible en France permet de faire des etudes meme superieures quasiment gratuitement. Et il faut plus le prendre comme une chance que comme une corvee (sur ce point de vue, certains profs n’aide pas, mais certains eleves non plus).

Bubu

Posté en tant qu’invité par Yeti:

CRET
36, av de la république
05105 Briançon cédex
tél : 04-92-21-27-33
fax : 04-32-20-10-56
e-mail :formation@cret-cci.com
Organisme sérieux qui te permettra en plus de changer de région.
Il existe aussi un organisme plus prêt de chez toi mais j’ai oublié le nom. Il y a en général des pubs dans les revues de montagne.
Si tu n’a pas le temps de suivre une formation, il est très instructif d’aller observer le déroulement des épreuves pendant le proba. Et de retourner s’entraîner sur les lieux.
Et bravo pour ta sage décision. Sagesse et maturité sont déjà des atouts pour devenir guide (il me fallait bien une petite phrase pompeuse).

Posté en tant qu’invité par Francois:

Bon, finalement, au risque de paraître arrogant et ringard et vieux con, je n’ai qu’un conseil à te donner: finis tes études d’abord.
Après, il sera toujours temps de préparer l’aspi. L’aspi, c’est difficile mais simple et si tu as l’habitude de faire de la montagne, ça ne demande pas un investissement en temps extraordinaire. Les études, c’est une autre paire de manches.

Posté en tant qu’invité par David:

Durant le FIMM, tu auras toutes les infos directement des organismes eux-même.

Posté en tant qu’invité par Michel (le belge):

Bonsoir à tous,

j’ai dit les tripes et pas les couilles parce qu’il ne faut pas perdre de vue que seule une petite minorité d’individus sur la planète ont des couilles (ce qui ne les rend pas plus intelligents, ni moins d’ailleurs) tandis qu’Ellen Mc Arthur ou Catherine Destivelle ont sans conteste des tripes actives…, mais pas de couilles.

salut Bubu,

« Pour ma part, plus je progresse, moins je prends de risque », fais quand même gaffe, la confiance est la pire des ennemies dans nos aventures. Ca aveugle, on a le sentiment d’etre le plus fort,… on se sort des avalanches… et plus tard on prend des regrets pour la vie, on pleure des amis avec qui on a poussé le bouchon trop loin par exces de confiance réciproque.

Salut Mic’hel (—.ethz.ch) le débat philosophique de vient passionant, passe faire un tour sur le liste ITA-escalade@yahoogroupes.fr , y a pas que dans les Grisons qu’il se passe des choses intéressantes,

Sur ce, à demain,

Michel,

Posté en tant qu’invité par David:

Pas d’ac’o’dac …

Je pense que faire les deux en même temps, c’est mieux … Parce qu’une fois qu’il aura un boulot, une femme et des gosses, je pense qu’il lui faudra encore bien plus de volonté et de courage pour se lancer dans l’aventure …

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

y a pas que dans les Grisons
qu’il se passe des choses intéressantes,

Intox!!! ;o)

Posté en tant qu’invité par alexis:

Francois a écrit:

Après, il sera toujours temps de préparer l’aspi. L’aspi,
c’est difficile mais simple et si tu as l’habitude de faire
de la montagne, ça ne demande pas un investissement en temps
extraordinaire. Les études, c’est une autre paire de manches.

Pas d’accord, surtout si tu travailles dans une universite, tu dois savoir que les etudes a la fac ne demandent pas un investissement enorme. Les etudiants ont au plus une toute petite trentaine d’heures de cours sur une toute petite trentaine de semaines. Durant mes etudes, je me suis permis de doubler pratiquement tous mes diplomes et de passer le BE accompagnateur en montagne.

Pour reussir a la fac, il suffit de travailler PENDANT les cours/TD/TP (ce que peut-etre un pour cent de mes etudiants font : ils s’imaginent que c’est chez eux qu’il faut travailler). Le reste du temps (soit tout le temps moins trente fois trente heures), tu peux faire autre chose.

Maintenant, vu que je ne sais plus travailler, je n’arrive meme pas a gerer ma these …

Alexis

Posté en tant qu’invité par Francois:

Je me suis sans doute mal exprimé. J’ai dit par ailleurs qu’on pouvait préparer l’aspi pendant ses études. Ce que j’ai voulu dire dans ma dernière intervention, c’est qu’il fallait donner la priorité aux études. Si on peut faire les deux, tant mieux.
Maintenant, je ne peux pas laisser dire que pour réussir, il faut seulement et uniquement travailler pendant les cours et tp/td et disposer à ton gré du reste du temps. C’est certainement ton cas et tu es sans doute particulièrement brillant, mais ne vas surtout pas faire croire ça aux gars. Ce serait un mauvais service à leur rendre.

Posté en tant qu’invité par Eric:

Doubler toutes les annees pour pouvoir passer l’acompagnateur. POurquoi pas, si tes parents ont le moyen de te payer des vacances.

Posté en tant qu’invité par Patrice:

effectivement tu n’as pas du t’investir enormement dans tes etudes

pour ce qui est de reussir dans les etudes, je m’inscris en faux dans ce qui precede: le but ultime est il d’obtenir l’insigne honneur de ‹ passer › (quel horrible mot)dans la classe (l’année, l’ecole,la preparation) suivante, ou bien d’apprendre des choses?

quand des notions sont enseignées à des eleves ou pseudo eleves, le but est rarement de leur donner des competences qui leur seront utiles par la suite (pourquoi choisir d’enseigner tel theoreme plutot que tel autre? parce que ce theoreme sera utile l’année d’apres pour faire encore plus dur? et alors l’autre theoreme il sert a rien? et si on avait fait le programme différemment en serait il ainsi?)
du moins pas des competences DISCIPLINAIRES (qui a trait à une discipline, il ne s’agit pas ici de ne pas bavarder avec sa voisine, ca me parait clair, mais je le precise quand meme)

apres on obtient des gens qui ne comprennent rien à ce qu’ils font, qui poursuivent des études pour faire joli sur le CV, et qui sont incapables de reflechir

la fac n’est pas le lieu pour recevoir les candidats à l’ENSA

Patrice

Posté en tant qu’invité par Vallée Profonde:

« voilà… Depuis quelques années, je me tâte. »

D’abord arretes de te tater et grimpes. Egoiste!!!

Posté en tant qu’invité par alexis:

Pas doubler les annees, doubler les diplomes (2 DEUG, une licence, 2 Maitrises, 1 DEA, 2 magisteres et l’ecole normale sup de paris) … en 6 ans avec de vraies vacances pour aller travailler en usine, en AMM, ou en colonies de vacances.

Maintenant, tres serieusement, je connais guere d’etudiants qui « travaillent » pendant leurs TD et cours (cad essayer de toujours aller un peu au-devant du cours pendant qu’il se fait (imaginer ou ca peut mener), essayer de resoudre l’exercice plus vite que le prof en TD, ce genre de chose, un peu plus que recopier ce qu’il y a au tableau en discutant avec son voisin).

Reprendre ses etudes apres une interruption, n’est pas plus difficile que finir d’abord ses etudes et reprendre le Guide ensuite. En france, si tu ne reussis pas les années clefs entre le bac et deux ans plus tard, trop de gens considerent que l’etudiant qui ne reussit pas ou qui s’arrete pendant ces années-la est un raté alors qu’avec un peu plus de maturité c’est beaucoup plus facile d’apprendre parcequ’on peut faire des connexions dans le tableau general des connaissances prealablement acquises qu’on ne fait pas si on apprend toujours le nez dans le guidon lineairement. C’est ce que je pense. Aux etats-unis, il est « moralement » plus accepté (mais il est vrai que la selection est encore plus financiere qu’ici) de zigzager un peu durant ses etudes.

Posté en tant qu’invité par Francois:

Je maintiens ce que j’ai dit. L’énoncé de ton cursus confirme ce que je pensais, cad que tu es un élément particulièrement brillant, avec des facilités intellectuelles certaines. Il n’en est pas de même de l’étudiant lambda qui sera obligé (le pauvre) de travailler pour réussir et qui va tout simplement ramer pour peu qu’il ne sorte pas d’un milieu adéquat.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

n’en est pas de même de l’étudiant lambda qui sera obligé (le
pauvre) de travailler pour réussir et qui va tout simplement
ramer pour peu qu’il ne sorte pas d’un milieu adéquat.

ouais, moi j’ai fait beaucoup d’aviron pendant mes etudes. Et pourtant, je n’ai ni étudié à cambridge, ni à oxford!

lambda

Posté en tant qu’invité par Pierre-Olivier:

Putain, c’est une colonie de thésards,ingénieurs, montagnards de haut niveau et tout le toutim par ici!!!

Moi j’ai foiré 2 fois normale sup à l’oral, j’ai repiqué ma licence, j’suis arrivé à peine au DEA,…j’grimpe du 3+, j’ai du bide, j’ai peur quand la pente devient raide.

Qu’est ce que je suis? un con!

y’a d’autres types qui sont pas thésards,prix nobel et qui tapent pas du ED entre la poire et le fromage?

J’sais pas moi…

Des p’tits fonctionnaires,des cadres inférieurs, du lumpen prolétariat, des ratés, des sans grade, des gars qui en chient pour faire du 400m/h de dénivelée, qui tremblent 2m au dessus d’une broche…

Que j’me sente moins seul, qu’on puisse se serrer les coudes et entonner l’internationale: A plusieurs on se sent moins nigaud.

Bouhouhouhou…Snif…j’me fais honte.

Tiens j’vais de ce pas foutre le feu à mon matos…J’vais dire à ma chérie que j’la quitte…j’la mérite pas…Une cagoule et une crécelle comme les lépreux…Voilà mon avenir…Pour que les gosses puissent me jeter des pierres dans la rue.