Devenir Guide de Haute Montagne

Posté en tant qu’invité par Didier:

voilà… Depuis quelques années, je me tâte. Etudiant au lycée, passionné de montagne, je me demande bien, et pourquoi pas moi ?
pourtant, ça me fait peur. Trop long, trop cher, trop dur !
Pourrait-on me préciser quel niveau faut-il avoir REELLEMENT pour avoir une chance d’obtenir l’aspi ?
En escalade, cascade, mixte, course de neige/glace, … ?
Est-ce que l’on peut se permettre d’avoir juste le niveau demandé de la liste de course pour l’aspi, ou faut il impérativement avoir une bonne marge ? L’ENSA me parait vraiment inaccessible, moi petit montagnard de rien du tout.
Merci de m’éclairer sur ce sujet ,sachant d’avance que j’en suis loin d’avoir posé toutes mes questions… :wink:

Posté en tant qu’invité par Tonton:

Ne laisse pas tout tomber pour te lancer dans l’aventure, il vaut mieux avoir plusieurs cordes dans son sac… euh non, à son arc.

C’est sûr qu’il vaut mieux un peu de marge à cause du stress de l’examen. Entraîne toi dans tous les domaines, fais toi plaisir en montagne, l’aisance et l’expérience s’obtient au fil des années. Avant le probatoire, n’oublie pas les entaînements spécifiques demandés à l’examen (cramponnage toutes pointes, « courrir » en terrain varié, escalade en grosses, etc.). Il existe des stages de préparation. Quand tu es prêt, passe le probatoire. Si tu le rate, ça te fera une expérience pour l’année suivante.

Je dis ça mais je ne suis pas guide et je n’ai même pas passé le probatoire, mais je connais tellement de personnes qui l’on fait que j’ai quand même une petite idée.

Bonne chance.

Posté en tant qu’invité par David:

Entièrement d’accord avec Tonton !

L’argent est un vrai faux probléme. J’ai souvent entendu cet argument. Sache qu’il existe de nombreuses combines pour te faire payer ta formation. Dans ma promo (52 personnes), il ne devait pas y avoir plus de 5 personnes qui payaient sa formation. Contacte directement l’ENSA pour te renseigner sur ce sujet.

Pour ma part, j’ai bénéficié du FNDS, grâce à mon club. Au total, cela m’est revenu à 20% du cout de la formation (sans les frais - déplacements etc.)

Trop long … peut-être, mais dès que tu es aspi, tu peux en vivre !

Quant au niveau, tout est relatif … Le mieux est donc d’avoir de la marge.

Si tu souhaites avoir d’avantages de renseignement sur le métier et sur les possibilités de formation parallèles et de stage de préparation, je te conseille de te rendre au FIMM (Festival International des Métiers de la Montagne) qui aura lieu la dernière semaine de Novembre sur Chambéry. Tu auras une mine d’infos et des retours directs de Guidos. Attention, c’est tout les 2 ans … donc, soit en 2002 soit en 2004.

Bonne chance et bon courage !

Posté en tant qu’invité par Didier:

Merci beaucoup pour tous ces renseignements et ces encouragements…
Mais est-ce que vous croyez que je ferai une grosse connerie en arrivant au bac, de tout laisser tomber de me prendre 1 ans à ne faire que de la montagne pour préparer le proba.
Quelle est la moyenne d’âge des personnes se présentant au proba ? suivent-ils des études en parallèle ?

pour parler vraiment très concretement, c’est le niveau demandé en escalade qui me fait le plus peur : j’ai un niveau en falaise de 6c à-vue (pas sur la petite falaise du coin mais sur des sites reconnus comme Céüse, Russan, Annot, …) Cela fait pas mal de temps que j’ai du mal à progresser (je dois être en plein dans un palier, et je n’ai pas trop le temps avec mes études de grimper plus de 1-2 fois par semaine). est-ce que ça suffit vraiment?

Posté en tant qu’invité par Thomas:

Salut, je ne connais rien a la formation de guide mais une chose est sur, PASSE TON BAC...

Posté en tant qu’invité par Renaud:

Absolument d’accord avec Thomas : << Passe ton bac d’abord >> comme disait mon père…

Posté en tant qu’invité par Pierre-Olivier:

Je crois que le niveau pour passer le guide est 6c…

Mais je crois aussi que cela doit être considéré comme du 6c « tous terrains », donc à vue, y compris en altitude, en posant éventuellement ses propres protections et dans des terrains « montagne » (Francois traduirait cela par « globalement pourris » je pense). Cela signifie beaucoup d’expérience de ce type de terrains et pas seulement de la falaise aussi sélective soit-elle.

Amicalement P.O

PS: La moyenne d’âge des lauréats au proba de l’aspi est je crois d’une petite trentaine d’années. Il faut aussi être un skieur toutes neiges très correct.

Posté en tant qu’invité par yeti:

Pour moi ça ne fait aucun doute que tout abandonner pour se préparer au proba serait une grosse connerie.
Plusieurs raisons à ça.
Je n’aborderai pas trop les raisons politiquement correctes du style « passes ton bac d’abord ». Saches cependant que très peu de guides ne vivent que de ce métier, et que très peu également font ça toute leur vie dans la bonne humeur. Sans parler des risques important de blessure, n’avoir que cette corde à son arc est très risqué et à terme pas toujours satisfaisant.
D’ailleurs la moyenne d’age des candidats n’a rien à voir avec ce que l’on voit au monitorat de ski. On est plus proche de la trentaine que de la vingtaine. Entre autre parce qu’il faut du temps pour acquérir l’expérience et la liste de course exigée (à ce propos as-tu déjà ta liste ? elle ne se réalise pas en une année !). Le niveau d’étude est, à la grosse louche, Bac + 2 et pratiquement tous les candidats ont déjà galéré dans un autre job pour être certain de vouloir galérer dans celui de guide (car ça n’est pas une sinécure contrairement à ce qu’on laisse penser parfois).
Concernant le niveau nécessaire, le problème se pose davantage en terme de polyvalence qu’en fonction du niveau en escalade. Très peu de candidats échouent à l’épreuve d’escalade. Car c’est la seule à être ni hasardeuse ni suggestive. Toutes les autres épreuves le sont. C’est à dire, qu’à moins d’être très fort partout, tu peux facilement échouer par malchance : le pied qui zippe au moment précis où le jury fait attention à toi, mauvais N° de dossard (c’est triste à dire mais avec le N°1 tu grimpes alors qu’il fait encore froid, tu skis dans une neige dure, tu cramponnes dans une glace béton et sans trace…), méforme d’un jour, stress etc… Si tu es réellement de niveau 6c à vue, c’est à dire que tu réussis 80% des 6c à vue, alors il ne devrait pas y avoir de problème pour cette épreuve.
Pour les épreuves de glace et terrain varié un bachottage est indispensable. D’une manière générale il faut savoir ce qu’attends le jury (être rapide partout : bourriner dans le cahos de blocs et le névé, skier vite, être tonique en glace, avoir une belle tenue Eider plutôt qu’un vieux survêtement Adidas troué de partout, s’appeler Ravanel plutôt que Dumoulin…).
En faisant un stage de préparation tu peux apprendre tout ça (et avec un peu de persévérance on peut réussir même en s’appelant Dumoulin).
Quoi qu’il en soit, si tu as ta liste, ça ne coûte rien (ou presque) d’essayer. Si tu as tout juste le niveau exigé tu n’as pratiquement aucune chance mais ça te fera avancer dans ta réflexion et comme disait Yeti Premier « On ne peux regretter que ce qu’on n’a pas tenter ».
Par contre reprendre des études après une interruption est compliqué voir impossible pour certaines filiaires.
Donc continue à faire de la montagne pendant tes week-end et tes vacances (on en a plein quand on est étudiant) en orientant tes sorties pour avoir une belle liste qui impressionnera le jury. Laisse de temps en temps tes chaussons au placard pour grimper en grosses. Quand tu passes sur la mer de glace attarde toi pour faire du 10 pointes. Oublie le surf et les remontées mécaniques et ski en toute neige, et même surtout en neige pourrie. Favorises le à vue en 6c plutôt que de travailler des 8a… Ca n’est pas si triste comme programme !
Le métier de guide de haute montagne bénéficie encore d’une certaine aura et ça permet de négocier des congés exceptionnels auprès d’un employeur ou d’une école pour faire les stages et ensuite pour bosser.

Posté en tant qu’invité par eric b1:

Belle synthèse de Yéti en particulier sur les injustices du tout puissant ENSA.
Pour avoir pas mal de copains qui on tentés le concours (dont des bêtes du TA avec des listes …), on peut ajouter que le ski est aujourd’hui LE gros critère d’élimination de masse.
Il vaut mieux assurer sur les piquets …

Posté en tant qu’invité par Thomas:

Salut je rajouterai ceci encore a tout ce qui a ete dit: j'ai connu a l'armee (service national) un adjudent, une vrai bete de sport qui grimpait bien. Il a passe son BE d'escalade qu'il a reussit d'ailleurs. Maintenant il bosse dans les environ de Grenoble dans un bureau des guides ou d'accompagnateurs en falaise (je ne connais pas le terme exact et ou il en est a present). Recemment il m'a explique qu'il devait prendre des cours de gestion pour faire tourner sa boite, bref apparemment son bouleau ne se resume pas a grimper. Pour cela je te conseille vivement encore de passer ton bac et meme un peu plus si possible. C'est jamais perdu et tu en aura besoin un jour pou l'autre. Peut etre qu'un jour tu en aura plein les pattes aussi et la faire une reconversion sans rien en poche bonjour. Ceci dit bon courage. Ciao.

Posté en tant qu’invité par Manolito:

Et fini ton poly (t’as bien le temps de faire de la montagne), bref, tu réfléchiras à 25ans. D’ici là bosse !

Posté en tant qu’invité par alexis:

Salut,

Moi aussi je cherche a passer mon guide. Pour avoir vu beaucoup de gens qui l’ont tente et reussi (souvent), je dirais que pour le guide, avant d’etre fort dans un domaine particulier il ne faut surtout pas avoir de points faibles. Le terrain varie et le ski ne sont surtout pas a negliger.

Bon, concernant ton idee de t’arreter un an pour passer ton guide, je trouve personnellement que c’est une tres bonne idee. Tu peux pratiquement t’arreter n’importe quand, avant ton BAC, juste apres ou encore apres.

Je crois que les jeunes (du moins les plus jeunes que moi :wink: ne prennent pas le temps de se poser pour se dire : « voyons voir, qu’est-ce que je veux reellement faire de ma vie ? ». J’ai fait de tres hautes etudes, et maintenant que je suis doctorant, je me dis que si je m’etais pose un an comme ma maman me l’avais recommande apres mon bac, je n’aurais peut-etre pas fait ca. Je suis moniteur a la fac, et je vois beaucoup de DEUG, licence, maitrise qui suivent des etudes uniquement parcequ’a la fin de l’annee on leur a dit : « OK, tu as reussi, tu passes au niveau superieur ». Ils ne sont en aucun cas motive par ce qu’ils font, ils ne voient pas ce qu’ils font comme un tout inscrit dans un schema de leur vie, mais plutot comme quelque chose de parcelaire ou chaque parcelle est un exam ou une activite extra-scolaire. C’est pas terrible comme developpement personnel.

Prendre son temps c’est important. Et prendre une année sabbatique, contrairement a ce que croient beaucoup, ce n’est pas forcement perdre son temps.

Bon courage, Alexis

Posté en tant qu’invité par Renaud:

Prendre son temps c’est important. Et prendre une année
sabbatique, contrairement a ce que croient beaucoup, ce n’est
pas forcement perdre son temps.

Bien sur, c’est toujours facile de s’arrêter un an pour jouir pleinement de sa passion…

C’est beaucoup plus difficile de se dire au bout d’un an qu’il faut retourner au lycée ou à la fac…surtout si on n’a pas eu ce qu’on voulait

Posté en tant qu’invité par David:

Sur l’âge moyen des participants aux stages de l’ENSA, je dirais, à vue de nez, qu’à l’aspi la moyenne tourne autours de 30ans (nous étions trois à avoir 21 ans et à l’opposé, il y avait une personne de 45ans et un autre de 49 ans !) et au guide, la moyenne tourne autours de 35 ans (tjs 3, agés de 24 ans et 1 de 48ans !!!).

Comme tu peux le lire, ne soit pas pressé, mais n’attend pas non plus. :wink:

De ce point de vue (éventail d’âge), les stages sont très enrrichissants. J’étais, durant le stage d’aspi, souvent encordé avec le senior de la promo => on s’est bien fondu la poire :-))) un sacré déconneur !

Posté en tant qu’invité par alexis:

N’empeche qu’on ne m’otera pas de l’idee (et qui est confirme par les etudiants que je vois chaque annee dans mes TD/TP) que se poser pour se demander ou l’on va et pourquoi on y va c’est hyper important et personne ne le fait reellement au nom de « si tu t’arretes tu pourras pas reprendre ».

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Alexis, tu as raison de dire que le fait de passer au niveau superieur n’est pas un gage de motivation. Mais au bout, cela permet au moins de gagner sa croute. En France, si tu n’as pas le bon papier il est beaucoup plus difficile de trouver du boulot. C’est peut etre con mais c’est une realite. J’ai poursuivie mes etudes (bac, DUT, Ingenieur, Doctorat) parce que je n’etais pas trop mauvais. Au final, je ne fais peut etre pas ce que j’aime, c’est vrai. Mais au moins je gagne ma vie. Au fait est ce que j’aime maintenant, me plaira plus tard, bonne question.
Prendre son temps c’est bien si la famille peut assurer derriere. IL vaut mieux reflechir en accumulant les diplomes. Preparer sa liste de course, essayer le proba, ne me parait pas incompatible avec le fait de poursuivre ses etudes. Il me semble qu’un Lyceen ou un etudiant (sauf Prepa) a l’argement le temps de faire les deux. En tout j’aurais eut le temps si je avais fait moins la bringue ou chasser moins la belette. Tout est une question de priorite

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Parce que les etudiants que tu as en TP n’ont pas le temps de reflechir?
J’ai arreter mes etudes durant 1 an pour raison service national. Le retour a ete dur et pourtant j’etais motive et j’avais regle tout les problemes administratif avant d’aller faire le con en treilli. Par ailleurs mes parents etaient d’accord pour continuer de financer. Ce n’est peut etre pas le cas de tous le monde.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

Au final, je ne fais peut

etre pas ce que j’aime, c’est vrai. Mais au moins je gagne ma
vie. Au fait est ce que j’aime maintenant, me plaira plus
tard, bonne question.

J’te plains, Christophe.

derriere. IL vaut mieux reflechir en accumulant les diplomes.

Aaargh, j’aime pas ce type de généralités qui devraient s’appliquer à tout le monde… Ch’ui plutot d’accord avec alexis quand il dit qu’en france, on a tellement peur de se retrouver sans boulot qu’on fait des etudes sans savoir pourquoi. Faut dire que le système français extremement rigide et conformiste y pousse…
Ce que j’ai noté comme différence principale entre la france où j’ai fait mes etudes (jusqu’au DEA) et la suisse (où je fait ma thèse) c’est l’importance qu’on donne à l’age en france. En carricaturant « si t’es pas ingénieur a 23 ans ou docteur à 26 ans, t’es a chier ». Donc evidement ça pousse pas a prendre un an pour reflechir ou essayer une voie un peu particulière ou aller bosser un an au canada pour apprendre l’anglais…

y’a surement pas qu’une façon de « faire sa vie ». Mais c’est vrai que c’est pas forcément facile de trouver le juste milieu entre faire ce qu’on aime et qui rapporte pas forcément pour vivre décemment et faire ce qu’on aime pô vraiment mais qui rapporte.

A toi de voir, Didier (t’es en classe d’ailleurs?). j’crois que personne ne peux vraiment te donner une reponse définitive. essaie de te renseigner sur la formation de guide (comme tu as commencé à le faire en postant ton message) et sur d’autres formations universitaires (ou autres) plus classiques au cas où… Et pis comme dit Christophe:

Preparer sa liste de course, essayer le proba, ne me parait
pas incompatible avec le fait de poursuivre ses etudes.

c’est un peu en rapport avec cete discussion: pour ceux qui se sentent à « un carrefour » de leur, je leur conseille un bouquin intéressant et très agréable à lire (mon opinion) qui regroupe plein de temoignages de personnes qui ont « changer de vie », d’où le titre « et si l’on changeait de vie », d’Armelle Oger aux editions Lattès. Ou comment prendre une autre voie que celle qu’on croit toute tracée pour son existence.

Posté en tant qu’invité par Mic’hel:

A toi de voir, Didier (t’es en classe d’ailleurs?).

aaaargh, j’voulais dire « t’es en quelle classe d’ailleurs? »

Posté en tant qu’invité par Francois:

C’est avant de l’anvoyer qu’il faut relire ton texte, Mic’hell, pas après.
Pour repartir sur le sujet, je pense qu’il serait intéressant de discuter avec des gens de la profession. Avec des jeunes guides, des moins jeunes guides et des vieux, pardon, des anciens. Car tu n’auras pas toujours 20 ans et il faudra savoir quoi faire quand tu commenceras à tirer la patte.
D’autre part, le métier de guide consiste à conduire des gens en montagne. Tu ne grimpes donc pas pour toi mais pour ton client et tu es donc tributaire des goûts du client.
Concernant la formation, pour l’aspi, c’est un concours. Il ne suffit donc pas d’être bon, il faut être meilleurs que les autres. Ceci dit, la préparation de l’aspi ne paraît pas incompatible avec la poursuite des études. La vie d’étudiant laisse quand même pas mal de temps libre. Il n’est pas rare que des guides soient aussi prof. ou ingénieurs…ce qui semble être une bonne formule, à mon avis.