Devenir guide de haute montagne

Chers membres de la communauté CamptoCamp,

J’ouvre cette discussion dans l’espoir d’obtenir quelques retours et surtout des témoignages de personnes ayant vécu une situation similaire à la mienne.

Je suis âgé de 22 ans et futur diplômé d’un Master en Ressources Humaines. En août prochain, je prévois de m’installer à Chambéry, venant de Lille, pour entamer un projet à long terme : celui de devenir guide de haute montagne.

J’ai pris connaissance des nombreuses discussions à ce sujet sur CamptoCamp. Néanmoins, ma demande se distingue légèrement de celles que l’on peut habituellement y trouver, d’où ce message. Je suis conscient que je ne deviendrai pas guide du jour au lendemain et, par conséquent, d’ici à ce que cela devienne envisageable, soit dans une petite dizaine d’années, je dois trouver une activité professionnelle en parallèle de mon entraînement.

La problématique est la suivante : ayant fait des études dans un domaine que je ne souhaite pas poursuivre, principalement car la vie de bureau ne me convient pas, je me retrouve à devoir réorienter ma carrière. J’envisage donc de m’orienter vers un métier qui me permettrait d’être sur le terrain et d’avoir une véritable utilité à travers mes actions. Les métiers de la sécurité, tels que l’armée, la police, la gendarmerie, ou encore la sécurité civile, m’ont semblé être de bonnes options.

Cependant, étant donné que je ne connais pas précisément le quotidien de ces métiers, je m’interroge sur la faisabilité de mon projet de devenir guide tout en m’engageant dans ces professions qui, disons-le, peuvent être très prenantes.

Je suis très intéressé par vos retours et conseils. Avez-vous des suggestions ou des témoignages sur la manière de concilier une carrière dans la sécurité et la préparation au métier de guide de haute montagne ? Connaîtriez-vous des personnes ayant emprunté un parcours similaire ?

Je vous remercie par avance pour le temps que vous consacrerez à répondre à mes questions.

Théo

Bonjour
Armée et Police ,tu ne décide pas seul de ton affectation.

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Peut être serait -il utile de connaître ton niveau/expérience/ relation vis a vis de la montagne pour définir ton besoin. En fonction de si tu débute ou si tu es déjà confirmé tu devras t’accorder plus ou moins de temps pour préparer le proba. ( C’est du moins mon ressenti, si quelqu’un pouvait le confirmer)

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Une idée : va te tester en club.
Deviens initiateur et organise des sorties pour des gens que tu ne connais pas. Je ne parle pas de potes, mais bien au départ de gens que tu ne connais pas !
Qd tu auras organisé une 15ne de sorties diverses, tu sauras ce que c’est, tu auras une (petite) idée de ce qu’est le métier de guide, tu sauras si tu dois consacrer temps et argent pour en vivre ou si ce n’est pas la bonne piste pour toi.
Pour une meilleure vision, tu peux varier les activités : rando, escalade, alpi, ski de randonnée.
Le métier de guide est + contraignant qu’être initiateur, ne serait-ce que par tout ce que tu ne pourras pas déléguer à des clients.

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@magne2 @Tony13000 @Paul-G merci pour vos avis et retours ! Il est vrai que je ne suis pas allé plus loin dans ma présentation. Je suis à Lille seulement pour mes études sinon je viens de l’est et ai une famille jurassienne. Donc disons que la montagne, je connais un peu :slight_smile: malgré tout et même si je pratique de nombreuses activités depuis des années (rando & ski depuis petit / alpi & grimpe depuis 2/3 ans mtn) j’ai encore beaucoup de boulot tant le niveau demandé est exigeant.

Bien évidemment, je compte m’inscrire en club, passer les niveaux de la FFME afin d’encadrer, d’initier… bref de me familiariser avec l’accompagnement de personnes que je ne connais pas dans le cadre de ces activités. Selon moi, cela fait partie intégrante du processus.

Je dirais donc que devenir guide (associer métier et passion tout en ayant la possibilité de la transmettre au travers d’un accompagnement est un rêve pour moi) est un objectif, très sérieux, qui me servira de « fil rouge ». Je m’explique… d’ici à ce que j’ai le niveau pour tenter le proba, beaucoup d’événements, de projets et de rencontres seront passés par là et oui peut-être qu’à ce moment mes envies seront différentes, qui sait ? Néanmoins et d’ici là, je souhaite me lancer à fond dans cette voie et ce projet.

Ainsi et je me permets de recentrer la discussion sur mon interrogation concernant l’articulation vie pro / perso en m’orientant dans les métiers de la sécurité. Car oui, il faut tout de même assurer ses arrières avec un métier ! Pour te répondre @magne2, si je pars dans l’armée, je souhaite préparer le concours afin d’entre à l’EMHM en 2025/2026. Pour la police, sais-tu si l’on peut tout de même faire des souhaits d’affectation dans une région ?

Pour la police c’est en fonction de ton rang de sortie et des places disponibles

https://www.devenirpolicier.fr/Glossaire-FAQ/FAQ/formation#:~:text=Gardien%20de%20la%20paix%2C%20officier,postes%20proposés%20par%20l’administration.

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Je ne peux que te conseiller de te tourner vers les groupes jeunes d’alpinisme, FFCAM ou FFME pour trouver des compagnons de cordées motivés à faire la liste ! et après il y aussi la solution de devenir GA ou PA (gendarme adjoint et policier adjoint) en peloton de Haute Montagne…

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Bonjour,
À ta place, je contacterais un PGHM et une unité CRS montagne, ils sauront te répondre sans doute mieux qu’on ne le fera ici ou dans un club. Via ces deux filières, il est tout à fait possible de devenir guide. Ça prend du temps mais certaines choses sont facilitées. Tu peux comme l’a suggéré @Thomaaas, être GA où PA dans un premier temps (pareil, renseignements en PG ou CRS montagne) pour te faire une bonne idée des questions que tu te poses.

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La gendarmerie ou la police sont de bonnes alternatives. À conditions d’apporter un peu d’eau à leur moulin. Je m’explique.
Tu ne rentreras pas directement en unité spécialisée type PGHM ou CRS montagne. Tu devras réussir un concours, suivre une scolarité en école de sous officiers, te faire détecter. Pour les PGHM, étant de la partie et ayant été instructeur au CNISAG, dis toi que si tout se passe bien ( tout c’est tout…) tu peux espérer entrer en PG en 3-4 ans en fonction des dates de sorties de promo. En escadron ou territoriale, tu auras +/- le temps de t’entrainer. En PG plus mais il faudra, prioritairement, que tu réussisse tes formations de secouriste. Ensuite, tu pourras bachoter pour le GHM… Et ce sera facile si tu es dans un massif « approprié ». Si tu es loin des alpes du nord, les sacrifices à faire sont réels et à peser.
Ça, c’est l’hypothèse tout va bien. Le plus crédible c’est 05-06 ans… Et si la gendarmerie te paye le guide, tu lui devras des années de service (05 ans en plus dès le diplôme en poche). Et ça peut être long. D’où ma remarque de l’eau à apporter au moulin de ces administrations: Ne pars pas tête baissée. La pratique fédérale et civile te donnera les clés pour avancer en autonomie. Les UCPA sont de très bonnes alternatives également.
En conclusion, la gendarmerie recrute, mais pas à n’importe quel prix et dis toi que si tu n’es pas dans le moule « bleu » ce sera compliqué et probablement voué à l’échec.

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Sinon une piste de boulot qui te permettrait d’avoir du temps ce serait… d’être saisonnier !
Ca te laisserai beaucoup de liberté pour beaucoup pratiquer en montagne.

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Effectivement, je connais plusieurs guides qui ont commençé par travailler en station en particulier comme pisteur secouriste. Il suffit juste de savoir assez bien skier pour réussir l’examen.

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Salut Théo,
Déjà c’est top, tu te poses les bonnes questions, et c’est un excellent début !
Je n’ai pas de solution miracle ni de vérité absolue à te proposer, simplement ces deux conseils :

  1. assures tes arrières, quelque soit la voie que tu prends pour les prochaines années, il faut compter qu’elle puisse devenir pérenne si tu abandonne le projet de guide (blessure, ras le bol, famille, incapacité à réussir le proba,…), et que tu n’ai pas de regrets !
  2. pour maximiser tes chances de passer le guide, il vaut mieux éviter un métier très prenant… Ce n’est donc pas forcément un mauvais choix d’avoir un CDI de cadre avec de bonnes vacances, RTT, et WE libres. Et d’être frais et dispo sur ton temps libre.
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Bonjour
En ce qui concerne la voie police nationale petite rectification
Oui le rang de sortie de l’école de police determine l’affectation,mais n’a aucune incidence pour les unités spécialisées en effet les stages de sélection, formation au CNEAS des CRS a Chamonix sont ouverts à tous les fonctionnaires titulaires (après une année d’affectation minimum)et pour tous les services de police (PAF,Police parisienne ,CRS etc…) ceci avec l’aval du chef de service du fonctionnaire qui peu s’y opposer pour le bien du service
Cependant les titulaires d’un diplôme d’etat (aspi ,guides,moniteur de ski )bénéficient d’un accès direct au CNEAS ou ils se brevetent en stages de techniques de secours, de secourisme (PSE1)et speleo pendant un an jusqu’à leur titularisation
Ils sont ensuite ventilés dans les differente sections de CRS spécialité montagne
Lanemesan, Perpignan pour les Pyrénées, Nice pour les Alpes maritimes
Briancon,Grenoble ,Albertville pour la CRS Alpes ou rester au CNEAS en tant qu’encadrants
Depuis quelques années ce types de recrutement augmente et limite donc le nombre de places déjà limitees en moyenne une dizaine par an tout au plus pour moins de 200 sauveteurs CRS operationnels au total
Ceci s’explique a mon avis par l’attractivité du métier auprès des jeunes professionnels, une revalorisation salariale grâce a la prime de risque (police et gendarmerie )mérité mais qui detonne par rapport a la grille salariale dans la fonction publique et enfin la possibilité de travailler en liberal sur ses temps de repos. Le niveau scolaire exige comme pour tous fonctionnaire de police est le bac mais force est de constater que depuis quelques années la norme est bac +3 et souvent bac +5 (souvent des diplômes d’ingé) surtout chez les titulaires d’un DE
Enfin il existe la voie officier pour une dizaine de postes (donc un poste tout au plus par an souvent pas )et même s’ils suivent la même formation initiale ils sont destinés à une fonction RH principalement même s’ils sont tout a fait aptes à prendre part à une action de secours

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PS: Comme pour la voie gendarmique compter 4 a 5 ans en service de police après la sortie d’école avant d’espérer intégrer une unité montagne pour un non diplôme d’etat

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@Frankycham deux choses :

  • il me semble que le chef de service ne peut plus bloquer les demandes d’un titulaire souhaitant passer le concours (c’est ce que m’avaient dit des instructeurs du CNEAS il y a deux ans). Seulement on peut facilement imaginer des relations tendues par la suite si le supérieur s’y opposait, que le gus y est allé quand même et qu’il a échoué…
  • ensuite, pour ton deuxième message, le temps avant l’intégration dépend réellement de la forme physique du candidat, de sa motivation, et de son expérience de la montagne. On peut ainsi facilement imaginer une réussite du concours l’année qui suit la titularisation. De plus je pense que tu n’ignores pas qu’il y a un manque de personnel dans ces unités, avec la baisse du nombre de personnes motivées pour continuer à progresser et se former, ce qui facilite l’intégration.
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Pour avoir un solide niveau, et une bonne base sur laquelle progresser en montagne (parce que oui, faut vraiment être bon !), les groupes espoirs ffcam sont top, celui de Savoie recrute sa future promo à la fin de l’année pour 2ans, les guides sont tops, tu vas vraiment passer de supers moments en montagne et tu vas apprendre l’alpi comme jamais ! Renseigne toi :wink:(PS: j’étais dans la promo 2021-22,si t’as des questions, hésite pas)

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Education Nationale aussi.

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Tu as tout a fait raison dans l’absolue
Je donne un avis réaliste, comme gniain au CNISAG j’ai été formateur de nombreuses années au CNEAS des CRS et n’ai jamais constaté d’admissions l’année de la titularisation de mémoire
Effectivement il y a un déficit d’effectif dans certaines sections qui a tendance à se combler par l’arrivée importante de diplômes, ceci depuis un changement des règles de la direction centrale sous l’impulsion du cdt du CNEAS pour récupérer au cneas ces diplômes des leur sortie d’école
Ceci a pour conséquence de fermer encore plus la porte a une spécialité qui a de tout temps été très selective
Je vais te donner un exemple parlant .Une année nous avions une dizaine de postes à pourvoir avec une forte pression des sections concernées et bien a la fin de l’été on a sorti 3 stagiaires et ceci avant les stages hiver
Donc comme gnain je conseillerai d’investir dans de bonnes études, un bon job ,une pratique assidue de la montagne sous toutes ses formes et de bien murir son projet
Après tout est possible si on s’en donne les moyens et si surtout si c’est une passion mais ce ne sera jamais un sport de masse
En espérant éclairer notre ami et pas le decourager

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Le secours en montagne en Police ou en Gendarmerie demeure un vrai bon plan. Mais attention à ne pas idéaliser de trop non plus. Il existe des contraintes qui peuvent freiner. Mais pour préparer les DE montagne, le temps disponible est bien présent. Si tu as un niveau pré existant et un potentiel détectable, ça passera!

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Et le metier est usant. Je connais un CRS montagne qui a démissionné pour ouvrir un restau. Il preferait servir de la viande froide que de la redescendre de montagne.
Et in pompier qui aimerait bien arrêter pour les mêmes raisons.
Et on peut en dire autant des métiers de police.

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