Déséquipements des voies TA

Posté en tant qu’invité par misa:

Le terrain d’aventure, je trouve ça très bien. C’est une autre façon de grimper qui procure bien des plaisirs.
Le premier de ces plaisirs c’est de gérer sa sécurité et son itinéraire, c’est aussi de se faire (un peu) peur sur du rocher moyen avec plus d’engagement…

Le fait est que les belles voies classiques de TA ne sont pas hyper nombreuses: quelques unes ont été réequipés dans une optique moderne (c’est à dire avec des tiges de 12) donc inutile de s’encombrer des coinceurs; quand aux autres elles sont souvent prises d’assault par les amateurs du genre.

C’est là qu’arrive le problème, sous les assaults des nombreux prétendants les voies ouvertes avec une économie de moyen se transforment au fil du temps en échelle à pitons…

Plus besoin de chercher l’itinéraire, ni de poser ses protections (de toute façon y a plus de place pour les coinceurs :slight_smile:

Face à cette évolution je pense qu’il faudrait dépitonner de temps en temps; histoire qu’on garde du plaisir et des émotions à parcourir ces vieilleries…

Amateurs du Caroux, du Vercors, des Calanques et de St Guilhem; à vos marteaux.

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Le probleme que tu evoques est bien reel.
Pour s’en rendre compte, il suffit de comparer le nombre de pitons dans le topo de Coupe avec ceux trouves (pitons ou spits) dans les voies.
La solution n’est pas simple et n’est probablement pas universelle.

Posté en tant qu’invité par Baltardive:

Oui, il faut répondre à ces questions au cas par cas.
En gros, il faut déjà différencier :
1° Le terrain d’aventure de basse altitude (>1000 m d’altitude et moins de 100 m de haut) là, personnellement je n’aime pas car l’herbe et la végétation ont vite fait de te transformer en sanglier. Mais il existe des exceptions.
2° Les Préalpes calcaires (genre Chartreuse Vercors) offrent une multitude de voies non équipées : lire le guide de Coupé. Mais attention les pitonnages-dépitonnage dégradent le rocher et puis pitonner dans des trous de pitonnage n’est pas très élégant. Quant aux coinceurs toutes les structures de rocher ne le permettent pas (il y a des exceptions : les fameuses fissures du Verdon…)
3° La montagne et la haute montagne : c’est vrai que l’on tombe parfois sur de vrais cimetières de pitons, anneaux pourris, et surtout des coins de bois. Il faut penser qu’ils ont été laissé par des cordées peu expertes ou obligées de sortir par mauvais temps. Certains équipement ontété laissé en place par des guides pour se faciliter le travail (exemple arête des Cosmiques, arête des papillons…). Là je te laisse mener le débat.

Posté en tant qu’invité par misa:

Effectivement Baltardive a raison de distinguer plusieurs terrains de jeu.
Moi je différencie alpinisme (ta version 3°) et TA (1° et 2°).

Dans les falaises de TA (Vercors, Calanques,Caroux Espagne) on devrait essayer de pitonner le moins possible; en laissant la priorité au libre sur coinceurs. Bien sûr ce n’est pas toujours possible:
*si le passage en tire clou est court par rapport au reste de la voie, on peut y laisser quelques clous bien utiles…
*si on rencontre du vrai artif, alors le déséquipement doit primer.

Le problème c’est que le libre déséquipé n’est pas rentré dans nos moeurs: on part pour faire une voie et pas pour la nettoyer.
Cet état de fait arrange la plupart des cordées (performantes ou non) mais le caractère intrinsèque de la voie en prend un coup…
Au lieu de batailler pour s’assurer correctement, on clippe un piton tous les deux mètres presque comme en salle: l’engagement présent à l’ouverture est annihiler!

Posté en tant qu’invité par alex:

Salut misa

Oui c’est vrai que c’est en artif que le surpitonnage dénature le plus les voies. Ainsi un passage de A3 va devenir progressivement du A2, puis du A1, puis du A0 pour grands gabarits (dont je fais partie)…

Aussi dans le Vercors, peu de voies sont réalisables en libre sur coinceurs, et il est d’autant plus important à mon avis de les maintenir en l’état « terrain d’aventure ».

C’est dans ce sens qu’un certain nombre de grimpeurs (ITA) a décidé de s’unir pour mettre en valeur ce patrimoine et aussi le protéger de rééquipements excessifs (les rééquipements « école » sur goujons sont fréquents chez nous).

Je t’invite à consulter notre page d’accueil où tu trouveras plus d’informations.

Posté en tant qu’invité par Marc:

Sans vouloir rentrer trop dans le débat du respect du rocher ou encore la lecture de la voie, qui est important mais sur lequel vous avez déjà suffisament parlé, qu’est qui empèche un grimpeur qui se sent à l’aise de sauter des points quand il les trouve trop rapproché (je parle du coté engagement)? C’est tellement fréquent de voir ce comportement en mur, pourquoi pas en falaise…

je sens déjà poindre la foudre de vos réponses

Posté en tant qu’invité par alex:

Bien sûr on peut grimper en solo, ainsi l’engagement est maximal. Mais le fond du problème n’a rien à voir avec l’engagement :

En TA et en artif, une partie de l’intérêt de l’escalade réside précisément dans le placement des protections : tu dois chercher le meilleur ustensile adapté à cette fissure humide ou à ce trou biscornu, tu dois gérer le matos pour qu’il t’en reste encore un peu au relais, etc … Et c’est un plaisir de savoir que ton coinceur est bien verrouillé, que ton relais est solide, et c’est toi qui les a placés. Donc si les protections sont déjà en place ce n’est plus du TA ni de l’artif, il y a erreur sur la marchandise.
Quant à placer des coinceurs entre les spits c’est mentalement très différent car la présence du spit rassure. Cela dit on trouve bien des anglais qui rajoutent des coinceurs parce qu’il n’ont pas confiance dans les spits :wink:

Après je ne comprends pas ta phrase « C’est tellement fréquent de voir ce comportement en mur » : tu veux dire en SAE ??

Posté en tant qu’invité par Pierre:

je suis tout à fait d’accord avec Alex.
Par exemple, installer un relai solide dont on a choisi l’emplacement est un plaisir en soi.
Si on pouvait éviter de toujours se vacher sur une chaine …
Le suréquipement a appauvri la compétence technique des grimpeurs. Amusez vous sur un itinéraire fréquenté, quand le relai est occupé, à installer le votre à coté, selon les possibilités et regardez les réactions. Beaucoup n’en croient pas leurs yeux ! Est ce bien homologué ? est ce bien légal même ?
Je pense que l’assurage naturel devrait être prioritaire en falaises quand il est possible, et que les goujons sont à réserver aux passages non protégeables naturellement. Un peu dans l’esprit des voies piola.
Pierre.

Posté en tant qu’invité par seb:

en passant, pourrait on me dire dans quels conditions je peu apprendre le TA et le libre.