Merci pour ce compte-rendu.
Je tique là-dessus. 90° c’est vertical, 95 du dévers. C’est pas assez raide pour des piolets tractions ?
Merci pour ce compte-rendu.
Je tique là-dessus. 90° c’est vertical, 95 du dévers. C’est pas assez raide pour des piolets tractions ?
Intéressant.
A comparer à ce qui se faisait dans les années 70 pour le concours de l’aspi.
Une liste de courses (une trentaine, niveau D minimum).
Une épreuve d’escalade, niveau 6 en grosses (dalles des Chésery, Brévent ou Gaillands).
Une épreuve de glace (Bossons ou Taconnaz) technique 10 pointes, l’influence du père Charlet, qui freinait des quartes fers sur les pointes avants, si je puis dire, étant encore très prégnante à l’époque.
Une marche d’endurance dans les aiguilles Rouges à faire en 5 heures, sac de 13 kg. Départ Chamonix, Brevent, Planpraz, lac Cornu, Index, lac Blanc, la Flégère. C’était toujours la même.
Il y avait aussi un certain, disons « a priori positif » pour les candidats « de la vallée « .
Le proba a effectivement un cout important pour les candidats. Les épreuves hivernales (liste, entretien et ski) coutaient cette année 143 euros ; les épreuves estivales (CO/escalade/terrain varié/glace) coutent 245 euros ; la semaine montagne coute 553 euros (en internat obligatoire : repas et chambres a l’ENSA, si montée en refuge les nuitées et repas sont payés par l’ENSA).
En effet, une formation de préparation est très utile mais pas obligatoire, ça dépend des personnes et des qualités personnelles. Une semaine de préparation coute souvent 300 à 500 euros. Certains font plusieurs semaines de prépa pour le ski et 4 semaines de prépa pour le proba estival, d’autres font simplement 1 semaine de « proba blanc estival », voire rien.
La sélection par l’argent, je pense qu’elle se fait bien avant, l’alpinisme étant encore malheureusement un loisir de classe sociale aisée.
Bien sûr que si, mais il ne faut pas raisonner comme ça. Le proba est un examen, où on nous pousse dans des situations « extrêmes » : difficultés élevées, chronomètre, etc., pour voir notre marge. On ne fera sans doute jamais de murs à 95 degrés avec deux piolets droits dans notre vie ; mais ils veulent voir si on en a la capacité. Idem pour la CO, idem pour le 7a (encore que), idem pour les parcours de bloc chonométrés, idem pour le cramponnage dix pointes dans du 70° : Si on sait le faire, alors on a la marge technique nécessaire pour intégrer la formation.
Et puis, c’est un concours, il faut bien faire le tri.
.
Merci pour ce partage qui me ramène 40 année en arrière .
Mais que vous restent ils à apprendre après de telles épreuves de sélection ?!
J’ai un ami qui n’a jamais compris pourquoi il avait été recalé à l’époque ( 25 ans ) uniquement sur l’épreuve du ski. Il m’en a encore parlé il y a peu . Une chose était certaine : il n’était pas né les skis aux pieds
« Être » guide ou ne pas « être » ?
La préparation et la conduite d’une course avec des clients ? (plutôt qu’avec des potes surentraînés comme soi).
Comme dit Sylvain Maurin, « maintenant que vous avez passé la sélection, on va vous apprendre à ne pas vous tuer »
(Je précise que je n’ai pas passé le proba. Dans du 70, en piolet traction je passe tout juste )
En gros la « pédagogie » en direction du client « «néopraticant » Le tonneaux de Danaïde .
Et puis savoir réclamer son dû pour faire bouillir la marmite dans l’âtre du chalet familiale niché au fond de la vallée verdoyante .
C’est parfois une difficulté pour certains quand il s’agit de passer du statut d’amateur à celui de professionnel .
C’est la moindre des choses. Tu travailles gratuitement ?
Salut et merci à Pinguin- teigneux pour cet excellent descriptif …
Il se trouve que j’ai eu mon diplôme de Guide en 1970 et la description des épreuves faites par François est tout à fait exacte …
J’ai toujours trouvé que ce diplôme mettait la barre très haut et le programme 2023 la met encore plus haut …
C’est un peu comme si on formait des cosmonautes pour piloter des petits avions !
Peut être y a t’il toujours un numerus clausus comme cela se disait dans les années 70 ?
Dans les années 70, le numérus clausus (pour parler français: le nombre de places) était de 45, avec une liste complémentaire de 5.
On ne fera sans doute jamais de murs à 95 degrés avec deux piolets droits dans notre vie
Et le jour où tu auras mal évalué la rimaye et que tu n’auras que ton piolet droit et celui de ton client ?
Exact, déjà 50 nouveaux Guides par an, soit 500 en 10 ans, ça fait plus que les clients potentiels ?
S’il y a 50 guides de formés chaque année. Combien meurent, arrêtent ou changent d’activité ? Combien n’exerce pas en pleine activité ?
En 2020, sur un échantillon de 419 guides adhérents au SNGM :
. 34% de guide mono-actif (plus de 50% chez les <39 ans, moins de 30% chez les >59 ans
. 40% des pluriactifs ont leur deuxième activité dans un domaine non sportif.
. Nombre moyen de jour travaillé par an et par guide : 88
Je pense que beaucoup changent d’activité très rapidement, en général dès que vient le 1° enfant
Tout le monde ne s’appelle pas A Robert pour grimper en solo dans du 7A avec les gamins qui jouent au pied de la voie comme à la plage …
Déjà en 70, dans ma promo, nombreux étaient fortement diplômés et n’avaient pas besoin de la médaille pour gagner leur vie : un architecte, un médecin, un journaliste qui deviendra un spécialiste des émissions de montagne, un agrégé d’histoire et plein d’autres talents …
Et chez les profs qui nous encadraient, il y avait aussi des montagnards très diplômés dans de nombreux secteurs autres que la montagne ou l’agriculture …
J’ai le sentiment que la multi activité à démarré en 70 ( j’ai pas dit grâce à moi !)
En 2023 il est probable que 100% des candidats au stage sont super diplômés dans d’autres secteurs …
En tout cas, chapeau pour ceux qui obtiennent la médaille de nos jours vu la diversité et le niveau des compétences nécessaires !
Ah depuis Frison Roche, beaucoup de choses ont changées …
Cela reflète aussi les pratiques modernes des amateurs qui passent l’année en montagne.
Ski de randonnée, cascade, escalade, trad, alpinisme l’été. Avec pour les jeunes parfois moins jeune un bon niveau dans toutes ses disciplines.
Merci pour ce retour d’expérience super intéressant et avec des infos clés qui sont assez difficiles à trouver.
J’avoue avoir pris peut sur la glace, 95° en piolets droits, et pas avec les deux mêmes, c’est dur, va falloir s’entrainer aha.
Bravo pour ton proba, bon courage pour la suite !
Attention à bien s’entrainer de façon pas trop spécifique. En 2022, l’ENSA a proposé une épreuve de traversée en glace avec un seul piolet. Les organismes de préformation (CRET, Compagnie des Guides de la Vanoise ou de Chamonix, corps constitués) ont entrainé leurs stagiaires à cela mais l’épreuve de cette année était de la glace raide avec deux piolets droits !
Salut Pingouin teigneux,
Déjà merci bcp pour ce récit ,très factuel et qui aide beaucoup.
Est ce que tu aurais des conseils en termes de matériel et notamment pour la glace (quels crampons et piolet stp )?
Merci bien
Ghislain
Salut,
Pour les crampons, des sarkens ou lynx bien affûtés (toutes les pointes ! Pas seulement les frontales…), ou leurs équivalents. En état neuf pour l’examen ça fait une bonne différence
Pour le piolet un classique sans fioritures, du type du petzl summit EVO, ce sera parfait.
Et beaucoup d’entraînement car c’est une épreuve un peu particulière, ça ne s’invente pas !