Des témoignages suite fracture de cheville tri-malleolaire?

Bj
Je suppose que tu marches normalement désormais. Pense néanmoins à bien recourir aux bâtons mode nordique, en utilisant le plus possible les bras.
Si jamais tu béquillais encore, (pour ma part j’ai lâché la dernière béquille à M+11), fais un max de béquillage et de muscu du haut du corps. C’est un excellent moyen pour se valoriser là où on peut.

Comment va Marion après un an ?
Je peux simplement te dire que notre corps fait des miracles et que tu vas complètement récupérer ou presque !
J’ai fais 50 m de chute en paroi en janvier 1979 : fracture bi-malleolaire, le pied explosé et rentré a 90° à l’intérieur de la jambe…
Je te raconterai dans le détail si tu le souhaites, mais sache que avec la volonté et nos capacités sportives, la récupération et la guérison sont bcp plus rapide que pour d’autres
J’avais repris l’escalade, l’alpinisme et la randonnée dans les 6 mois et tu vois, à 68 ans, malgré une cheville qui n’a pas retrouvé 100% de son amplitude, je continue à marcher, grimper et pédaler !

J’espère qu’il en est de même pour toi !

Merci pour ta reponse

50 m et vivant ! Peux tu nous en dire plus? tu as pris un arbre au passage d’une chute plein vide? Car direct au sol on va chercher dans du choc à plus de 10 tonnes, il faudrait toutes les données pour calculer (les éventuels points intermédiaires, les eventuels rebondis sur une paroi pas totalement vertical etc…) mais à la louche on est dans cette échelle. J’ai fait une chute directe au sol dur comme du béton les pieds à 8,50, on avait calculer une force dans les 1t, 5., tout sur un pied. Explosion du pilon tibial. 3 opérations dont la dernière par mains de maître, 6 mois d’immobilsation 5 mois de réeducation pour lacher les 2 béquilles et reprendre la grimpe 3 semaines après (j’avais fait 9 mois de muscu du haut dès que mon bras gauche etait apte au bequilage). Mais en dépit de tout, pied en équin (110/115 ° au lieu de 90 posé au sol), pied pratiquement en arthrodèse naturelle, retraction du tendon plantaire (pouce impossible à plier au bout de 2 ans de kine, idem pour le 3e orteil) et arthrose précoce à M+20 : plus possible de courir, de sauter sur le pied blessé et surtout de porter de la charge et de cramponner. Conséquence, j’ai pu refaire du TD/TDsup en falaise et refaire du 6a bloc au bout de 6ans et monter jusqu’à un 6c bloc un an après, mais finie la montagne, finies les grandes marches d’approche et de retour. Comme quoi hélas, la volonté ne peut pas tout, surtout quand il y a eu longue immobilisation. En revanche j’ai plus de chance avec une chute libre de 10 mètres, atterrissage sur une vire de granite sur le dos. 5 ou 6 vertèbres fracturées mais pas besoin d’être opéré, 2 mois de corset sans rééduc becoz covid, no kiné. j’ai compensé par beaucoup beaucoup de musculation du dos mais le rachis est en compote. Nous avons le même âge, je ne grimpe plus pour n’avoir plus de partenaire et j’ai horreur des salles et fini le bloc (trop de blessures en 30 ans de Bleau et ailleurs qu’à Bleau, c’est du MacDo de bloc !) et j’ai dû arrêter la montagne à 35 ans…sans y rester mais souvent je me demande en paraphrasant le général Lassale : un grimpeur qui n’est pas mort 35 ans est un jean foutre …bof. C’est incroyablement beau et libérateur la montagne et la haute falaise, mais quand on se retrouve sur la touche, c’est une façon assez terne de mourir.

A mi hauteur de ma chute, j’ai croisé un autre itinéraire pas surplombant et mon pied a tapé grave…j’ai finit à 25 m du sol et à 5 m de la paroi, j’avais arraché tous les clous et ceux du relais, sauf un coin de bois et un exentric où mon ami pendait dans le vide saucissoné par les brins de corde…

J’ai eu bcp plus de chance que toi, depuis, mon niveau a baissé (6b max en 1978) , j’ai des douleurs supportables et surtout je me suis marié, (3 petites filles) ça calme les grosses prises de risques !!