Posté en tant qu’invité par Mic’hel:
Faut peut-être pas exagérer. A choisir, je préfère largement
dormir dans un refuge Suisse propre et fonctionnel que dans un
refuge sale et puant. Quel rapport avec la déresponsabilisation
Je ne parlais pas de l’etat ou la fonctionalités des refuges.
le rapport avec la deresponsabilisation en montagne c’est qu’on tend a ne plus se prendre en charge: la charge du poids de la nourriture, on la laisse aux helicos. La responsabilité (via les reservations) d’avoir un repas et de la boisson, on la laisse au gardien tout come l’assurance (un mot cher à nos sociétés) d’avoir un toit le soir pour pas avoir a dormir de dehors (le bivouac? vous n’y pensez pas!).
C’est peut etre très con mais je trouve que un refuge, c’est un lieu où… l’on trouve refuge! C’est pas hotel où il faut reserver (comme si, dans un raid, on pouvait garantir que l’on va arriver un jour fixe!!!), où il faut verser des arrhes…
Plutot que reponsabilisation, j’aurais peut etre pu dire autonomie ou savoir se prendre en charge.
Je ne dis pas que dormir en refuge et profiter de la nourriture d’une cabane, c’est mal. Je dis que quand la demi-pension, la reservation, le fonctionnement similaire a un hotel deviennent la regle generale, il y a un vrai problème. Je dis aussi, que quand tu regarde l’evolution des activités des montagnes, c’est pas le developpement des hotels/restaurants qui va pousser les pratiquants à se prendre en charge. Les hotels/restanrants ne sont pas les seuls resonsables, bien sur. Mais ils y contribuent.
Moi j’ai eu la chance (ou la bonne idee :o) de faire ma premiere rando sur le GR20. Bien que cette rando soit fort frequentée, tout le monde etait autonome du point de vue couchage, bouffe, boisson. Parce que les refuges ne fonctionnait pas comme des hotels. C’etait certes sympa de parfois profiter des extras au refuge comme un peu de charcuterie corse ou un bon fromage. Mais c’etait des extras. Personne ne comptait dessus. Et chacun etait capable de transporter et de faire sa bouffe ou de dormir dehors s’il n’y avait pas de place au refuge. Je doute que ce soit le cas dans les principaux refuges alpins…
A l’inverse, j’etais une fois faire le Bishorn avec un groupe du CAF auquel je m’etais inscrit. Malgré mon caractère independant, j’ai suivi le groupe pour pas créer de pb. Donc arrivé à Tracuit, typiquement l’hotel/restaurant d’altitude, le gardien nous dit « pour le Bishorn, lever à 5h! ». J’etais sur le cul, parce que l’isotherme du 0 etait annoncé a plus de 400m ce jour là. Le chef de course, habitué au systeme des hotels/restaurants d’altitude, me dit « le gardien a decidé, on ne peut rien faire »…! Voilà ça c’est un exemple de deresponsabilisation du fait de l’evolution des cabanes en hotel. Heureusement, on a été quelques uns à discuter avec le gardien le soir et le lendemain il nous a finalement reveillé à 4h. Parce que meme en se levant à cette heure, y’ en a plusieurs qui ont brisé des ponts de neige, sur des creveasses assez fines par chance.
Dans un « vrai » refuge tu peux aussi faire l’erreur de partir trop tard sur une course, mais au moins c’est TON erreur, c’est toi qui prends TES reponsabilités. Personne ne decide pour toi.
parce que on ne veut plus porter sa bouffe dans le sac…
Et alors, si certain préfèrent skier léger et manger au refuge
comme au resto. En quoi ça gène les autres
on ne veux pas porter sa bouffe, donc ça crée une demande de restauration dans les refuges, donc ça participe à l’hotellisation des refuges. Quand la demande emane d’une seule personne, ça change pas grand-chose (elle peut toujours faire le pique assiette avec ses compagnons de route ;o) Quand tout le monde fait la meme chose juste par souci par confort, on transforme un lieu où l’on est censé trouver refuge en un hotel/restaurant. Supprime la demande et l’offre disparait aussitot.
Le meme souci de confort se retrouve aussi dans des activités comme l’heliski. Bien sur, si le confort est l’objectif premier, alors il faut bien entendu continuer dans la voie actuelle et domestiquer/mecaniser la montagne de plus en plus. Inutile de te dire que ç’est de loin pas la montagne dont je reve.
Le tout c’est d’avoir le choix et de ne pas
se voir imposer une demi-pension comme cela arrive souvent.
T’avoueras quand meme que la tendance n’est pas à avoir plus de choix. Et si la majorité des gens prennent la demi-pension pour ne plus avoir à porter, et bien ça devient la règle generale, le refuge devient un hotel restaurant avec toutes les absurdités que cela entraine (reservations ,arrhes, pas d’accès à un p’tit fourneau, repas a heures non librement chosies, developpement de routes pour ne pas avoir a monter a pied au refuges…), la montagne devient alors un circuit tourisitque amenagé sur le meme modèle que les vallées, et non plus un terrain d’aventure, d’exploration…
M’enfin, je parle des refuges, ça fait un certain que je ne les frequentes que hors-saison (la cabane du Trient un jour d’octobre, quel merveille!) et que je bivouaque l’été.
c’est certains gardiens qui descende dans leur vallée en moto
petaradante (Chambeyron),
C’est quoi le pb si c’est fait avec parcimonie et uniquement
pour monter la bouffe.
ben vu la moto et vu qu’il n’avait meme pas le moindre petit sac à dos, je vois mal ce qu’il pouvait transporter … Un paquet de chips peut-etre…
Toi quand tu as fini ta course, tu
retrouves ta bagnole
oui quand j’ai fini ma course, en bas, dans la vallée. Je ne me sers pas de ma voiture pour aller de la vallée au refuge ;o)
et ton petit confort. Tu suggères que le
gardien vive à la grosse dure pendant toute la saison pour
préserver notre petit espace du week-end ?
Vu les infrastructures des refuges actuellement, vivre à la grosse dure, j’ai des doutes
De plus moi j’habite en ville. Certes j’ai plus de confort qu’un gardien de refuge mais j’ai pas la chance de vivre au milieu des montagnes. On ne peut pas tout avoir. Les cimes et le confort. Quand on veut privilégier le confort, gardien de refuge, c’est pt’etre pas le meilleur choix. Si la seule idee qu’on a des montagnes c’est de transposer les schemas qu’on trouve dans les vallées, c’est franchement affolant. Moi je ne demande a l’administration de ma commune de raser les maison de la colinne d’en face parce que j’ai un besoin legitime de wilderness!!
c’est aussi l’aseptisation de la montagne avec l’absence de
grands predateurs
La disparition des grands prédateurs ne date pas de
l’exploitation de la montagne à des fins touristiques. Elle est
bien antérieure et est liée au (à tord ou à raison) à
l’exploitation des pâturages à des fins agricoles.
c’est vrai mais la non-reintroduction des grands predateurs est egalement entretenue par des peurs ancestrales (le grand mechant loup), par des peurs economiques (ça va faire fuir le touriste) en plus des conflits comprehensibles mais surement pas insolubles avec les exploitants agricoles.
… en même temps, favoriser l’introduction du hors-piste dans
skirando alors que c’est exactment le meme principe…. j’espère
toujours que vous renoncerez à inserer certains itinéraires
e-content
Même principe, ah bon !?
Meme pricncipe entre heliski et HP, bien sur. Tu montes avec moyens mecaniques (moyennant finances, puisque la question de l’argent semble la plus importante pour toi) et tu descends à ski. Meme principe, seuls les moyens different.
Je crois que tu surestimes largement
l’impact de skirando. La montagne depuis les années 80 est
tracée de toute part pendant l’hiver,
Ahah, moi je connais des coins encore fort peu frequentés!!! ;o)
On peut toujours disserter de l’impact de skirando, de toute façon, c’est difficilement mesurable. Mais la remarque que je faisais à âlex quant à l’introduction du HP n’est que le prolongement des discussions qu’on a eu sur la liste moderateurs. Meme si l’impact sur le terrain s’avrait minime, je trouve vraiment dommage qu’on endommage l’esprit original du site avec du ski de consommation.
Le pour ou contre de l’héliski a été débattu et le bon sens l’a
emporté : en France c’est interdit, un point c’est tout, film
ou pas film.
On est d’accord la-dessus. Faut quand meme rester vigilent, un acquis c’est jamais definitif…