L’autonomie, c’est un continuum.
Pour une couenne sportive P1 française de 10m,
Le degré 0 de l’autonomie, c’est prendre 20 dégaines, 5 mousquetons à vis, 3 maillons rapides, 1 longe double, le téléphone satellite, le casque, le crash pad …
Le degré 1, c’est regarder le topo indiquant peut être nombre & nature des points, et compter soi-même depuis le bas.
Le degré 2, si on s’est planté, c’est de redescendre en moul sur le dernier point mousquetonné pour récupérer du matériel, soit plus bas dans la voie soit en bas.
Le degré 3, si on s’est planté et qu’on arrive au relais, c’est effectivement de maniper sans rien quand c’est possible. Sinon, sauter pour redescendre au dernier point posé (puis voir degré 2).
Savoir bricoler avec pas grand chose en arrivant à poil en haut, c’est quasi obligatoire en trad. Dans les voies nécessitant de se protéger et à moins de l’avoir déjà parcouru, ou d’avoir des bétas très précises, c’est toujours compliqué d’avoir le « bon » matériel.
Dans l’autonomie de Fred V, il manque d’ailleurs la capacité à se protéger et à chercher l’itinéraire.
Un grimpeur de 6a autonome, c’est celui qui sort 80% des voies, mais y compris des voies nécessitant de se protéger. Il y a tout de suite moins de monde sur les forums français. Si ajoute du R ou du X pour le mental, ça va aller vite pour compter.
L’autonomie en couenne sportive P1 E1/E2, ce n’est tout de même pas grand chose, ou plutôt illustre une pratique fondamentalement peu autonome. Il est assez symptomatique du manque d’autonomie de certains, ou plutôt du manque de culture grimpante, d’avoir oublié que l’escalade en falaise ne se limite pas à déléguer sa sécurité à un gentil équipeur.
Question autonomie, mental, stratégie, on en apprends plus en 1 semaine de trad qu’en 1 ans de couenne sportive. C’est par contre beaucoup plus compliqué de pousser le niveau technique.