Décider en haute montagne - conférence ENSA

Alors cette question (assertion?), je te la laisse, elle n’est pas dans mon répertoire, pas davantage que toute méthode qui tendrait à donner confiance dès lors qu’on l’appliquerait, faisant oublier du même coup que la montagne est un terrain où l’imprévu domine essentiellement, autant que l’humain qui y pratique une activité.
Je crois davantage en une méthode qui permettrait de débriefer efficacement à l’issue d’une sortie pour alimenter plus souvent la lanterne de l’expérience. D’autre part il est suffisamment établi que les décideurs économiques et politiques (et le grand public parfois) raffolent de ce genre de discours « scientistes » pour justifier toutes sortes de limitations à des libertés individuelles ; ainsi les personnes porteuses d’un virus seront-elles bientôt passibles de sanctions pénales ? :wink:
Reste de mon point de vue qu’apprendre à décider relève de l’école de la vie, une sorte de cours particulier, et qu’il faut savoir accepter la note pour faire mieux la fois d’après.

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Les méthodes de réduction des risques sont des outils. Les outils ne sont utiles que si on apprend à s’en servir et s’ils sont bien manipulés, sinon on risque de se blesser.

L’un n’empêche pas l’autre.
Quant à débriefer « après « … si on fait n’importe quoi sous prétexte que de toute façon « la montagne, c’est risqué « il risque de ne pas y avoir « d’après ».

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Ben non, ce n’est pas du tout ce qui est dit dans la vidéo. Tu n’as pas du regarder assidument les 2h de la conférence.
A la base cette conférence est destinée à des guides, qui ont donc suivi une formation et qui ont une expérience de mise en pratique de cette formation, il y a donc plein de sous entendus qu’il ne faut pas louper si on ne veut pas comprendre de travers quand on est simple amateur.

Alors que les professionnels présents donnent leur avis et que je puisse écouter la messe ! Du coup c’est presque dommage de partager ce fil avec une majorité de simples amateurs ; puissent-ils se sentir plus confiants lors de leurs prochaines sorties. Bonne fin de partie, les amis :wink:
PS. je serais bien curieux de savoir dans quels états de doute ou de sérénité la plupart d’entre-nous se rend en montagne…

Ni doute, ni sérénité. On part en montagne et on résout les problèmes à mesure qu’ils se présentent avec les outils dont on dispose.

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C’est un peu le problème de la méthode Cristal vs méthode Munter et ses extensions (prônées entre autre par Descamps-Moret)
L’approche Cristal m’intéresse mais je trouve très difficile de comprendre comment l’appliquer concrètement (sans même parler de la diffuser en formation). De ce que j’ai lu; à l’ENSA ils y consacrent au moins une journée complète voir plus.

Les méthodes de réduction type MRE/MRP sont assez faciles à appliquer et à enseigner, c’est leur point fort je trouve mais je ne m’y retrouve pas tout à fait et j’ai pu toucher leurs limites la saison dernière… ( cela dit je crois que je me serais fait prendre avec l’approche Cristal aussi… )

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Pourquoi tu est toujours serein toi ?
En ce qui me concerne mon état varie en fonction des situations, mais je préfère nettement me mettre en doute à tort plutôt que d’être serein alors que je ne devrais pas…

PS. J’ai un peu de mal à comprendre ce qui te rend agressif et sarcastique sur ce sujet qui mériterait plutôt écoute et humilité à mon idée.

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Ben oui, plutôt serein ; j’y vois une manière de garder une capacité à réagir avec lucidité le cas échéant. Après, chacun son ressenti. Autant je serais dans le doute d’appliquer une méthode sachant que son auteur ait pu oublier un paramètre ou qu’un mécanisme lui ait échappé.

Le problème est moins de « réagir avec lucidité » que de prendre les bonnes décisions avant d’avoir à réagir.

Je peux te dire que j’étais assez serein l’an dernier en descendant une pente à 35 par risque 2 (sans aucun signal d’alerte visible.)
Quand toute la pente de neige est partie ma « lucidité » ne m’a servi à rien ( ce qui a servi c’est mon airbag et le fait que j’avais demandé d’y descendre un par un…)

Justement, tu aurais été en mode « peur » tu n’aurais peut-être pas écouté à ton intuition et suggéré cette précaution au groupe. Reste que l’airbag est indiscutablement un outil fiable, enfin plus absolu que le BRA… mais au fait qu’aurait dit Munter ? :wink:

Euh pardon, mais là c’est jouer avec les mots car un imprévu (c’est le propre de l’imprévu) peut s’inviter dans une action planifiée, appelant du même coup de réagir.

Ben oui, d’après mes informations, un imprévu est toujours imprévisible. Merdalors !
Il y a qq chose de pourri dans le royaume des gestions de risques.

Je suis convaincu qu’un outil bien fait (en ligne ?) pour debriefer permettrai à tous de progresser dans la prise de décision

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Genre Sérac ?
Si tu as des idées d’amélioration, on est preneur :wink:

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S’il avait vraiment eu « peur », il aurait peut-être fait demi-tour non ?

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Perso, je n’incline naturellement pas du tout à tout ce qui est bilan et débrieffings

Mais je dois reconnaitre, qu’en stage (à la demande des stagiaires …), j’étais passé de deux bilans (un 1/2 temps et un final) à 1 bilan chaque soir et que c’était pas mal …
J’aimais toujours pas plus mais c’était vraiment utile !

J’imagine plutôt un outil plus leger que l’on pourrait utiliser à la fin d’une sortie (sans qu’elle ai forcement donné lieu à un incident ) avec des questions fermées sous forme de check list
qu’est ce qui était prévu ( BRA/Météo/ pente/niveau du groupe…)
qu’est ce qui s’est passé ( signaux d’alerte/ horaire/ itinéraire suivi/ état d’esprit du groupe) conduisant à une auto évaluation des décisions prises (ou pas) : plutôt bien ou j’aurai pu mieux faire …
Serac va très bien pour l’analyse plus fine des incidents/accidents

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Comme le signale Florence_B si j’avais été en mode alerté (pour parler comme Duclos) je n’y serais pas allé.
Et c’est la connaissance des approches (Munter, Cristal) qui m’a poussé à prendre l’habitude de mettre des distances ou d’y aller un par un dès que je ne suis pas en mode détendu. Ca ne coûte rien (sauf par mauvaise visi) à part quelques rappels de temps en temps et ça change complètement les conséquences d’une avalanche.
Donc ça et le choix de trimbaler un airbag c’est du choix rationnel et réfléchi (mode 2 si on se réfère à ce qui a été présenté à la conférence), rien à voir avec l’instinct.

non, il y a la décision d’y aller ou non c’est une chose, et il y a la réaction lors de l’incident/l’accident.
C’est deux sujets assez différents et je trouve le premier plus compliqué à appréhender que le second.

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J’avais mis un pouce au message de Bens mais ça ne suffit pas à la réflexion : entièrement d’accord !!!

Je trouve d’ailleurs que je suis un peu trop souvent d’accord avec toi, ça va pas du tout !!!

Malheureusement la seule chose qui ne « s’apprend pas » est le « bon sens », et aucune formation ne peut l’enseigner…
Or, décider de faire ou de ne pas faire, est aussi et surtout une question de bon sens.

Si tu fais un sondage, le bon sens majoritaire te dira de ne pas du tout aller en montagne non aménagée.
Faire de l’alpinisme, c’est déjà sortir du bon sens.

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