Un an.
Il y a un an débutait une journée estivale comme les autres, pensais-je alors.
Le boulot avant la presque quotidienne grande voie post-boulot qui va bien, en plein cagnard comme il se doit. Nous y avions parlé de toi, forcément… Je m’y étais régalée, dans cette fin des haricots, dans ton jardin qu’est le Destel. Comme tu t’étais régalé, la veille, dans les testicules rampants, qui sera ton dernier CR ici.
En écrivant le mien au retour, je reçois des mails, des appels à ta recherche.
Commence alors une longue soirée, une éprouvante nuit.
Le Gillou, avec qui nous échangeons des photos pour le futur topo des calanques, finit par m’avouer qu’il ne voulait pas m’inquiéter. Mais pourquoi s’inquiéter ?
Nous te savons, te pensons invincible.
Nous te croyons toujours là, quelque part, à attendre les secours.
Le Gary est notre lien avec toi, guidant les pompiers sur les lieux, attendant désespérément l’hélico (attendu après la fin du match, faut pas déconner, y a des priorités…).
Une nuit sans sommeil, avec l’impossible message au milieu de la nuit.
Tu es tombé.
Je n’y crois pas.
Tu faich’ quand même, j’avais encore besoin de toi moi, et envie de partager…
Douleur, intense, débordements d’émotions.
Mais pourquoi, au fait ? Pourquoi ça fait si mal ?
Au boulot le lendemain, je me dois d’expliquer pourquoi je pars pleurer un litre toutes les dix minutes.
« Un pote est mort hier » dis-je. Mais non en fait, t’étais pas un pote ! Un gars que je connais alors ? Même pas, j’te connais si peu, qui te connaît, d’ailleurs ?
C’est Ox’ qui est mort, Ox’ qui compte pour moi, fort.
Tu m’as appris tant, avant.
Mais tu m’apprends également tant, depuis (si j’avais eu le choix je m’en serais bien passée hin…
)
Partir dans des voies sans lire tes conseils hyper adaptés, toi qui me connaissais si bien : tu m’obliges à grandir.
Se relever après ta chute, parce que tu n’aurais pas voulu qu’elle nous détruise. Pouvoir penser à toi en souriant et pas en tremblant dans tes voies.
Rencontrer, partager, aussi. Si le micro-monde virtuel marseillo-camptocampien était un chouette délire, aller découvrir les humains derrière les pseudos, ne plus jamais se dire qu’on a le temps, que ça finira bien par arriver…
Rencontrer ta si touchante et douce famille, partager encore un peu de toi, se convaincre que tu n’aurais pas souhaité autre chose…
Aller sur les lieux, se donner des réponses, trouver d’autres questions, avoir mal, mais se persuader que tu n’as pas eu le temps d’avoir mal.
Un an après, moi, j’ai toujours mal.
J’te déteste pour cela !
Mais bon, je t’aime, surtout, tu le sais même si je n’ai pas eu le temps de te le dire.
Emplie de douleur, mais surtout d’amour pour tes proches : t’es vraiment un salopiot de nous faire ça !
Au fond de moi je t’espère toujours un peu à attendre désespérément le courrier des sirènes, dans la Sans-Retour.
XOXO (je te l’avais jamais faite, celle-là, les câlins et les bisous, mais ça t’aurait amusé, sûre
!!!)