A mi chemin entre le grimpeur baba cool et le trappeur, impossible de ne pas avoir croiser ce grand escogriffe en grimpant souvent à Saintes. Un peu bourru de prime abord, c’était un chic type, toujours calme et accueillant, pas du tout élitiste, il faisait corps avec cette gigantesque bête de calcaire, allongée sur plus de 15 km entre Puyloubier et les dalles grises. Une pensée pour son ex-femme Coco, qui fut la cheville ouvrière et la 2e âme d’un refuge qui d’étendait parfois dans leur propre maison au-dessus et pour leur jolie fille Sam que j’ai croisée alors jeune adolescente et bien sûr pour Philippe Légier son si vieux pote, autre « bête » de la montagne, que j’ai vu travailler jusqu’à plus d’heure dans la décontraction et la minutie sur la 1ere version du Topo de Sainte et du pays aixois. C’était depuis l’après incendie, où certaines voies n’avaient pour équipement que des arbustes calcinés qui partaient à la main et où « voie équipée signifiait » qu’il y avait au moins (souvent guère plus) un point de présent et où les 4sup de la Delaripouxdespapiers laissaient bien des grimpeurs a priori à l’aise dans le 6a, en bas.
Je me souviens notamment de ce bon humour noir dont Daniel et ses potes étaient friands. La 1ere fois que j’ai recontré Daniel, je découvrais alors Saintes avec mon cousin Jean-Paul Futin, hélas décédé en canyoning au Verdon en 92 :
- Alors Daniel, pas encore mort ?
- Ca viendra. Je prends mon temps.
Toute une époque de vrais grimpeurs qui ne se la jouaient pas bien qu’étant des bestias.
[modéré]