Débat cotation Mayer-Dibona / Dôme de Neige des Écrins

La cotation dans la case est une chose ; les remarques à formuler dans le topo peuvent être plus importantes en cas d’avis divergents et d’interprétations, pour éviter aux cordées qui ne sont pas sûres de passer de vouloir faire cette course.

Une phrase du genre « la difficulté de cette course semble changer avec l’évolution climatique, le changement de période propice pour réaliser cette course, l’évolution du passage clé en mixte plutôt qu’à mains nues ; et ceci donne un ressenti (bien) supérieur à D+ pour plusieurs cordées actuelles » sera plus explicite que de se « battre » à changer la cotation.

Vin.20 ne devrait pas autant s’obstiner sur ce fil car il n’y est pas retourné depuis 20 ans (avis perso).
C2c a l’avantage de faire vivre les topos plutôt que de les figer comme un topo papier.

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Ce que je ne comprends pas c’est pourquoi, en admettant que le créneau change, vous maintenez que le moyen le plus adapté de faire cette voie n’a pas changé. A changement de créneau on associera potentiellement de nouvelles pratiques afin de passer. C’est la mon avis et je trouverai dommage que cette voie soit dorénavant effectuée en artif/escalade libre plutôt qu’en libre et en mixte…

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Le moyen reste le même. Les bonnes conditions sont constituées d’un crux raisonnablement « sec » et pas trop froid pour pouvoir y grimper, un bon regel pour limiter les chutes de pierres, une rimaye raisonnable, un couloir pas trop goulotté et pas trop en glace.
Avec le changement climatique, c’est juste que tu y vas plus tôt en saison. Le changement climatique ne rend pas mixte un passage habituellement gravi en rocher. Bien au contraire.
Néanmoins en 2024, il faudrait probablement y aller un peu plus tard car il y a beaucoup de neige en altitude et que les températures ne montent pas.

C’est d’ailleurs assez marrant d’évoquer le changement climatique pour les conditions de cette fin de printemps 2024 alors que nous avons des conditions météos plutôt à l’ancienne en altitude.

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Il y a 1 seul pas de V en cheminée.

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Ça n’empêche en aucun cas que de l’artif soit nécessaire, cela a été évoqué dans un des comptes rendus.

J’évoquerai Théophile Bublot qui a eu le même ressenti en faisant cette course l’année dernière.

Les deux ne doivent pas être incompatibles mais sûrement compliqués à trouver ces dernières années…

J’ai beau être de l’ancienne génération et ne plus être capable de m’engager aujourd’hui dans ce genre d’itinéraire, mon vécu dans l’Arc Alpin et sur quelques autres montagnes de la planète, me laisse pantois qu’on puisse affirmer, comme en se référant à un tableau Excel, que s’il n’y a qu’un pas de V, ça ne peut pas être TD !
Je ne serai jamais choqué qu’un itinéraire en (haute) altitude ne comportant pas plus que des passages de III ou de IV puisse être côté TD ou plus. Il me semble avoir appris que la cotation obligatoire d’un passage donne une indication MINIMALE de la cotation globale qui ne se résume pas à ça, loin de là ?

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Tu pourras effectivement toujours trouvé des exemples contraires par exemple en haute altitude ou avec un très fort engagement (éloignement de la civilisation). Mais j’ai bien précisé 4 000m et le sujet concerne les Ecrins, pas l’Antarctique.

Dans les Ecrins, une pente de neige à 50°, skié régulièrement, suivi d’1 seul pas de V puis une arête facile n’est généralement pas coté TD, à fortiori avec un accès et une descente facile. La proposition d’augmenter la cotation correspond à un parcours mixte, et donc logiquement plus difficile.

Mayer Dibona est très esthétique. L’équation pour y trouver les bonnes conditions n’est pas simple, la fenêtre est courte … Mais ça reste une pente de neige à 50° suivi de quelques pas d’escalade dont 1 seul pas en V.
En mauvaises conditions, la difficulté peut augmenter significativement. Mais la cotation se donne habituellement en bonnes conditions et au plus facile.

Compte tenu de l’évolution du niveau en dry/mixte, de la pratique et du matériel utilisé couramment, il devient « plus habituel » d’aller dans des itinéraires en conditions mixtes, avec donc une difficulté accrue. On choisit de compliquer le jeu et la difficulté monte donc logiquement. En plus de toutes les autres cotations, faudrait-il rajouter une nouvelle cotation globale prenant cela en compte ?

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Mon critère de difficulté (et d’engagement) est tout autant dicté par la capacité que j’ai de pouvoir potentiellement m’en sortir si je me fais chopper par LA grosse tempête, ou si un évènement imprévu survient (casse d’un crampon, chute de pierres qui bousille ma corde, etc).
Il y a des endroits où dans ce cas je ne ferai pas le fier, les Ecrins (Dôme et Barre en sont, comme l’Olan par ex.).
Il m’est arrivé de me retrouver en paroi sous des orages terribles avec son et lumière sur la tronche et 10 cm de grêle en 20’ et m’être fait cette réflexion après coup : 1000 m plus haut, ou avec un isolement plus grand, l’issue aurait été bien différente, et sans aller en Antarctique.

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C’est pour cela que Mayer Dibona est coté IV en engagement. La même cotation engagement que le Z à la Meije (D+), le Pilier S de la Barre (TD) …

Je sais bien que le débat sur les cotations en alpinisme et en escalade est un puits sans fond qui date de la nuit des temps.
Mais avec l’explosion actuelle de la pratique, et des gens qui passent de la SAE à la grande voie, voire aux grandes courses, coter engagement IV ces itinéraires, c’est aussi les proposer de facto à des alpinistes en herbe qui vont de toute évidence s’y balader si les conditions sont bonnes, mais qui vont appeler leurs mères dans le cas contraire.

C’était D+ ? Passez-la à TD- !
Il faut 650 échanges pour statuer sur cette cotation ? :rofl:

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Ce n’est pas le sujet.

Il s’agit de pratiquants avertis parcourant un itinéraire dans des conditions différentes de celles servant à définir la cotation globale. Ils n’y vont pas avec les « bonnes » conditions pour le crux en rocher et ne passent pas avec la technique la plus facile (car les conditions ne sont pas « bonnes » pour grimper et qu’ils ont le niveau en mixte). Ils passent en crampons/piolets avec des conditions terrain de rochers enneigés & de froid, là où la plupart des pratiquants passent/passaient en grimpant sur le rocher après avoir recherché & attendu les conditions le permettant.

Ils souhaitent donc que la cotation reflète le surcroit de difficulté provenant de ce changement de pratique.

La question n’est donc pas tant la cotation du Mayer Dibona que l’adaptation des cotations à l’évolution des pratiques.

Mayer Dibona, ça a tout de même beaucoup de sens de le faire intégralement en crampons & piolets, même si c’est plus difficile. Monter là haut par une pente de neige facile mais dangereuse pour grimper 1 longueur et 1 un seul pas de V en rocher n’est pas le plus « excitant » même si c’est une course très esthétique. En plus, les conditions d’un parcours intégral en crampons/piolets sont probablement plus faciles à trouver et exposent moins aux chutes de pierres.

Par contre, ce n’est pas pris en compte dans les cotations. Tout comme la cotation globale ne prend pas en compte les parcours hivernaux d’itinéraires rocher parcourus habituellement à la bonne saison. La cotation globale est donné au plus facile, sous-entendu en rocher quand on peut grimper en rocher. La cotation globale est également donné avec des chaussures d’alpinisme au pied (pas des chaussures de skis), sans skis, parapente et autres enclumes dans le sac à dos … grosso-modo en configuration « classique ».

Là ou ça devient compliqué, c’est que les conditions mixtes & froides 2024 sont en juin, sous-entendu alors que le changement climatique devrait plutôt les avancer dans la saison. Le sujet n’est pas l’adaptation des cotations au changement climatique mais l’adaptation des cotations à l’évolution des pratiques.

Concernant l’évolution des pratiques, Mayer & Dibona sont passés par les rochers en évitant une grande partie du couloir empruntés depuis que les piolets et crampons permettent de ne pas s’y faire peur. L’évolution des pratiques et l’adaptation des cotations qui en découle est donc un vieux sujet.

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Si les gens s’ obstinent à vouloir faire des longueurs en dry tooling par conditions moyennes qu’est ce que j’y peux ?
C’est évident que si je vais faire des trucs en conditions pas optimales avec skis sur le dos je vais moi aussi trouver ça dur mais je saurais pourquoi et ne viendrais pas ici pour demander à changer une cotation.
Je continue la pratique et désolé ça n’est pas fondamentalement différent en l’espace de 20 ans.
2001 était également une année exceptionnelle en neige.
2003 une canicule.
Les 4 dernières années plutôt canicules.
Etc…
Ça va ça vient. Il faut juste trouver le bon créneau la bonne année.

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Engagement IV est correct, et ce n’est pas à sous-estimer justement :

  • IV : L’itinéraire (les difficultés) s’étale sur une journée complète. Il n’est pas accessible directement depuis une vallée, un refuge ou une remontée mécanique. Le parcours est long et n’est en général pas visible depuis la civilisation. La retraite est délicate. Un point de non retour peut être rencontré. En cas de mauvais temps, l’itinéraire peut s’avérer très dangereux et les secours ne peuvent intervenir. Exemple : Les Courtes : Voie des Suisses

Dans les Ecrins, la plupart des classiques « pour tout le monde » est engagement III maxi, et les grandes courses sont en IV pour la plupart.

D’ailleurs, il y a peut être des corrections à faire, il y a même des engagement VI dans les Ecrins maintenant :sweat_smile: (pour rappel, ça n’existe qu’en Himalaya et massifs de ce genre, bien que le massif des Ecrins travaille ces jours-ci pour augmenter l’engagement de ses itinéraires) : Camptocamp.org

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Il y avait d’ailleurs eut une collective en avril 2001 au Mayer Dibona : Camptocamp.org

Ca relativise également la difficulté du couloir à la montée (quand il est en condition). La cotation « piste de ski enchainée d’une cheminée avec 1 pas de V » reste à préciser. :slight_smile:

Tu fais bien de citer la voie des Suisse ( D+ également parcourue) et qui me semble plus technique en glace (souvent des passages à brocher) et une descente moins debonnaire ( pente NE ou voie normale côté couvercle).

Donc si je resume les anciens passaient avec du matos pourri et cotaient D+ et maintenant avec 2 pioches faites pour le mixte et des crabes qui vont bien on cote TD … soit!

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tu as des exemples?

Le premier qui me vient à l’esprit (même si ce n’est pas coté TD), c’est l’arête NE de l’Usba dans le Caucase (Géorgie) qui est cotée D- et ça ne dépasse pas le III en rocher et une goulotte pas extrême avec le matériel actueL L’isolement est par contre conséquent.

Deja c’est pas dans les Alpes donc je ne suis pas sur que cela soit tres comparable.
Ensuite c’est D-, on est quand meme loin de TD :wink:

La différence est comparable. Avec du ||| on a généralement du PD, (quelques AD mais pas tant) pas du D-, donc l’ordre de grandeur reste comparable.

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