De l'étymologie de la "course" en montagne

Ca peut venir de là.
Henriette d’Angeville parlait de son « excursion au Mont-Blanc »

Le terme « course » est un rapport au temps. Au temps horaire, et au temps météorologique. Contrairement à des « courses » de type compétitives avec un classement ordonné (athlètisme, cyclisme, trails, automobile, etc…) en montagne il n’est pas question d’établir un chrono (sauf des cas particuliers), mais de parcourir une distance entre deux points dans un temps qui est celui généralement établi par le plus grand nombre, une sorte de « norme », et surtout, d’arriver au point "X’ avant telle heure, avant la nuit, être revenu avant telle heure, de ne pas perdre de temps pour éviter le risque météo, partir tôt pour revenir tôt, etc, etc,… Le rapport au temps conditionne la vitesse de progression et des moyens utilisés pour y parvenir.
La nuance, la différence, entre « randonnée » et « course » est liée à la difficulté du parcours et des compétences techniques, matérielles, physiques et morales que cela demande.
Une balade sur un sentier forestier, sans difficulté particulière hormis le cardio peut être, sera une randonnée, de la marche, par contre le GR20 est considéré comme une « course », bien qu’il y ait le mot « randonnée ». Une GV peut être considérée comme une « course », bien qu’on maintienne prioritairement le terme GV pour préciser qu’il s’agit d’un mode singulier et unique de déplacement sur l’ensemble du parcours, l’escalade.
Enfin, le terme « course » est aussi utilisé en canyoning (liste de courses à présenter au DEJEPS) et pourtant ce n’est pas une ascension…si ce n’est la « marche d’approche ».
Bon par contre, la différence avec le fait « d’aller faire ses courses à carrouf’ » là c’est encore autre chose…si ce n’est ce p… de temps passé à attendre aux caisses…et à ne pas être revenu à temps pour voir le début du match… :stuck_out_tongue_winking_eye:

2 Likes

Je ne vois pas trop la différence entre une course en montagne ou une GV.
Et l’apéro, dans tout ça ? C’est aussi une « dead Line »

1 Like

Y’en n’a pas.
A carrouf’ j’optimise le parcours des rayons, les trajectoires de changement de rayon, et à la caisse je vise la caissière la plus rapide et/ou la queue la plus courte. Le top, la caissière qui va prendre son poste !
Et normalement à l’euro près j’ai le montant de l’addition. Je précise j’ai 3 enfants.
:sunglasses:

4 Likes

Je comprends mieux ton pseudo maintenant!

5 Likes

Tu prends des photos dans les passages clés, rassure moi ? Nan parce qu’un bon compte rendu de courses n’est rien sans illustrations :wink:.
Depuis que j’ai découvert que la livraison était gratuite pour les z’handicapés, ce type d’aventure n’est plus aussi attrayante… Ils ne livrent pas encore la montagne par contre, ou j’ai loupé un truc ?

Sinon c’est intéressant c’t’histoire d’excursion !
Sans prendre le temps de fouiller et en faisant juste parler l’instinct : je l’associe aux vacances de groupes type club med ou club « du bel âge » où
tu vas en « excursion » au village des pêcheurs, etc…
Auquel cas y a une logique pour trouver un parallèle : il s’agirait d’un espace de découverte, de sortie de l’ordinaire, de curiosité pour aller voir d’autres espaces…
L’idée d’excursionner en montagne me séduit bien davantage que celle d’y faire une course.

1 Like

Excursion ajoute simplement la notion externe au territoire.
Je crois qu’il faut se tourner vers l’Italie pour comprendre le sens de course. Corsa veut dire aussi « voyage »," trajet" .
Ou bien vers le langage maritime . « Long cours » par exemple. Ou encore fluvial.
La lecture des récits de montagne anciens pour comprendre comment le mot était utilisé et est rentré dans le langage courant.

2 Likes

Comme une course en taxi non ?

4 Likes

Et tu as une voiture de courses ?

Un copain utilisait une vieille Lada pour aller au supermarché , plus pratique
Quand il l appelait sa voiture de courses, certains ne comprenaient pas

3 Likes

J’ai pris un jour un taxi de cette marque pour un course à un vernissage d’œuvres conceptuelles au Palais de Tokyo. Chauffeur communiste convaincue, l’engin était rouge. Mon arrivée était top avec plein de photos, surtout quand la fille qui m’accompagnait s’est vautrée en descendant. C’est nul les lada.

Au début de l’alpinisme pour aller faire un sommet, tu te réservais les services d’un local connaissant plus ou moins bien les rudiments de l’alpinisme, tu te payais donc une course en montagne… c’est une pure spéculation de ma part.

Pourquoi pas. En tout cas la seule façon de le savoir serait de lire les premiers écrits d’alpinisme pour voir quand apparaît ce mot.
Edit : peut-être de l’anglais « course » dont une des significations est « parcours »

2 Likes

Voir

1 Like

Je ne crois pas car ils parlaient plutôt ascent ( ascension )

:+1: :+1:

apparemment c’est pratique
tu n’avais pas rangé la fille dans le coffre, comme indiqué sur la notice?

Je n’ai jamais lu une notice.

2 Likes

Etymologiquement le mot course désigne un trajet. C’est la même origine que le cours d’une rivière.

6 Likes

Mon petit grain de sel …
Je précise n’avoir aucune qualité ni qualification quelconque pour répondre à la question : pourquoi appelle-t-on « course » une sortie en montagne : je ne donne que mon opinion.
De plus elle recoupe plusieurs avis qui t’ont déjà été donnés. Je voudrais juste apporter un petit complément d’argumentation.

Il me semble que pour bien comprendre un mot, il faut s’intéresser de l’endroit où il vient. Ici, sans doute du latin « cursus », repris tel quel en Français, où l’on peut décrire un cursus scolaire, un cursus professionnel, etc …
Il faudrait donc considérer comme cela a été dit l’idée d’une trajectoire entre un départ et une arrivée, réalisée dans un intervalle de temps donné, et surtout ne pas penser au sens trivial de compétition chronométrée (on sait assez que l’idée de compétition est l’une des plus mortifère qui soit !), ou bien au fait de courir …
Du coup, cela se rapproche de la course du soleil, du cours d’une rivière (comme l’a dit pire), ou bien du cours des astres, comme le dit ici cet excellent monsieur Paul !

Ce qui me semble interessant dans l’affaire, c’est que cette trajectoire, cette course, peut s’entendre de multiples façons, non seulement dans celle d’un déplacement physique dans l’espace et dans le temps.
Mais aussi, par exemple, dans le sens d’'une trajectoire technique (cotations, difficultés particulières, etc - comme cela a déjà été dit)
… ou bien d’un devenir de compétences; « ais-je progressé entre le départ et l’arrivée ? »
… ou bien sur un plan bien plus personnel et intime, parce que bien sûr, on ne contente pas de bouger son cul, on bouge qui l’on est, on le fait devenir autre, on effectue une part de son humaine trajectoire : « En quoi cette trajectoire alpine (plus ou moins) difficile me fait voir différemment le monde et les autres ? », « En quoi moi-même suis-différent à la fin par rapport au début ? »

Enfin bref : une bien intéressante question, tout a fait profonde et féconde, il me semble. Merci de l’avoir posée.

7 Likes

Je repensais ces derniers jours à cette discussion.

C’est que : la descente d’Armancette n’est pas en condition, ces temps : le départ est en neige dure, verglacée, travaillée par le vent …etc.
Puis, ceux qui connaissent le savent, c’est tout de même bien raide et exposé.
Tous les avis les plus autorisés concordent : il vaut mieux ne pas trop y risquer ses spatules !

Okokokok !
Je n’soyons point si tant frustré que ça, l’ayant déjà descendu il y a quelques trente ans, avec chaussage au sommet, s’il vous plait, dans une très excellente poudre de cinq centimètres sur un fond stable : tranquille, Mimile, tout de bon !
Avec mon compagnon, nous choisissons donc comme tout le monde, un retour calme et hédoniste, dans une transformée « moquette » sur Tré la Tête …
Poh ! poh ! poh !
Même un skieur médiocre comme moi peut s’imaginer contrôler m’affaire ! Mieux : rivaliser d’élégance avec certaines, qui descendent les marches, dit-on, avec un déhanché sublime de sensualité et d’érotisme !
Coté érotisme, le volume, l’encombrement et le poids du sac gènent un peu, certes, certes …
Hu ! Hu !

Bon.
Le problème est celui-ci : aurais-je été un « vrai » alpiniste, j’aurais bien sûr privilégié « la course », et le trajet exceptionnel traversant les Dômes, constituant un formidable itinéraire, ainsi peut-être que la plus belle descente à ski du massif (A l’exclusion, naturellement, de toutes les autres plus belles descendes du massif !).

Au lieu de valoriser ce trajet, ce cursus, « cette course » superbe … quel minable amateur suis-donc, pour privilégier un banal et convenu aller retour, au bien médiocre prétexte qu’il eu fallu pour traverser un meilleur niveau de ski, aimer avoir les cuisses tétanisées de vibrations … voire : apprécier l’idée de se faire une nécrose du trou de balle à force de serrer les fesses !

Bah …
Je me dis tout de même ceci : en plus d’être un minable amateur d’altitude, je suis aussi un vieil amateur d’altitude.
Ce qui signifie que j’ai beaucoup renoncé, bien sûr. Même à des moments où d’autres, meilleurs, plus aguerris et pointus sont passés.
Et du coup, certainement en guise de réassurance narcissique, je me dis aussi que ce choix de renoncer à ce si beau parcours est lui aussi, en soi, une course, au sens où j’ai essayé de le plaider au dessus.

P’tain : les trésors de casuistique jésuite qu’il faut inventer pour se consoler d’avoir renoncé !

5 Likes

jolie disgression :wink: mais on a pas beaucoup avancé quant à l’origine de l’utilisation du mot course en montagne …