Je repensais ces derniers jours à cette discussion.
C’est que : la descente d’Armancette n’est pas en condition, ces temps : le départ est en neige dure, verglacée, travaillée par le vent …etc.
Puis, ceux qui connaissent le savent, c’est tout de même bien raide et exposé.
Tous les avis les plus autorisés concordent : il vaut mieux ne pas trop y risquer ses spatules !
Okokokok !
Je n’soyons point si tant frustré que ça, l’ayant déjà descendu il y a quelques trente ans, avec chaussage au sommet, s’il vous plait, dans une très excellente poudre de cinq centimètres sur un fond stable : tranquille, Mimile, tout de bon !
Avec mon compagnon, nous choisissons donc comme tout le monde, un retour calme et hédoniste, dans une transformée « moquette » sur Tré la Tête …
Poh ! poh ! poh !
Même un skieur médiocre comme moi peut s’imaginer contrôler m’affaire ! Mieux : rivaliser d’élégance avec certaines, qui descendent les marches, dit-on, avec un déhanché sublime de sensualité et d’érotisme !
Coté érotisme, le volume, l’encombrement et le poids du sac gènent un peu, certes, certes …
Hu ! Hu !
Bon.
Le problème est celui-ci : aurais-je été un « vrai » alpiniste, j’aurais bien sûr privilégié « la course », et le trajet exceptionnel traversant les Dômes, constituant un formidable itinéraire, ainsi peut-être que la plus belle descente à ski du massif (A l’exclusion, naturellement, de toutes les autres plus belles descendes du massif !).
Au lieu de valoriser ce trajet, ce cursus, « cette course » superbe … quel minable amateur suis-donc, pour privilégier un banal et convenu aller retour, au bien médiocre prétexte qu’il eu fallu pour traverser un meilleur niveau de ski, aimer avoir les cuisses tétanisées de vibrations … voire : apprécier l’idée de se faire une nécrose du trou de balle à force de serrer les fesses !
Bah …
Je me dis tout de même ceci : en plus d’être un minable amateur d’altitude, je suis aussi un vieil amateur d’altitude.
Ce qui signifie que j’ai beaucoup renoncé, bien sûr. Même à des moments où d’autres, meilleurs, plus aguerris et pointus sont passés.
Et du coup, certainement en guise de réassurance narcissique, je me dis aussi que ce choix de renoncer à ce si beau parcours est lui aussi, en soi, une course, au sens où j’ai essayé de le plaider au dessus.
P’tain : les trésors de casuistique jésuite qu’il faut inventer pour se consoler d’avoir renoncé !