[quote=« Bianchi, id: 824469, post:45, topic:82286 »]bon, je ne suis pas spécialiste de la chose, donc j’aimerais savoir pour comprendre :
existe t il des données ( précises, théoriques ou d’expérience ) qui définissent la ( ou les différents ) type de répartition possibles, fréquentes, exceptionnelles, impossibles, etc … d’un gradient thermique dans l’épaisseur d’une couche de neige
par exemple
le sol est à 0°
l’air à - 15°
la couche fait 0.80m
Je pense que la répartition de température à l’intérieur dépend ( + ou - ) de l’histoire des variations de températures subies
mais les échanges de flux de chaleur à l’intérieur doivent quand même moyenner la chose assez rapidement
ceci étant, la neige est un bon isolant, donc peut être que ces échanges sont faibles et lents ??
pourquoi et comment peut on avoir à l’intérieur d’une couche de 80 cm des gradients forts à tel niveau, faibles à un autre ??
sauf si dans une masse de neige restée à température voisine de zéro, un gros coup de gel arrive, et crée un fort gradient en surface ??
Ça me parait important dans la discussion sur les possibilités de formation ou pas de gobelets ou pas …
Merci d’avance[/quote]
Comme il a été écrit, on a en effet en général 0°C à la base du manteau neigeux. Cela est le plus souvent vrai en moyenne montagne, c’est faux en haute montagne et probablement sur les glaciers, où il fait plus froid.
Les variations de température à l’intérieur du manteau neigeux sont lentes (car la neige est un bon isolant thermique). En surface, elles peuvent être très rapides, surtout en neige poudreuse.
La température en surface est assez facile à déterminer quand la neige est à l’ombre (versant à l’ombre, ciel couvert, nuit) :
- Par ciel couvert, si l’air est plus froid que 0°C, alors Tsurface neige=Tair
- Par ciel couvert, si l’air est plus chaud que 0°C, alors Tsurface neige=0°C (sauf à la fin du printemps ou en été si les nuages ne sont pas très épais, dans ce cas la neige est un peu plus chaude).
- Par beau temps (neige à l’ombre) : Surface beaucoup plus froide que l’air (sauf neige gorgée d’eau en cours de regel). En neige poudreuse, compter 10°C à 20°C de moins que l’air. Du coup dans ces conditions et en hiver, la surface de neige reste toujours froide ou très froide, même s’il l’air est très doux (par exemple +4°C en janvier à 2000 m, sans vent au soleil on peut être quasi en T-shirt, à l’ombre la neige est aux alentours de -10°C en surface).
Dans les pentes ensoleillées, c’est plus difficile à déterminer. Il faut tenir compte de l’inclinaison des rayons du soleil par rapport à la pente et du type de neige (la neige fraîche se réchauffe beaucoup moins que la neige de type printemps).
Lorsque les conditions de température de surface sont stable sur de longues périodes (plusieurs jours pour un manteau neigeux très peu épais, plusieurs semaines pour un manteau neigeux assez épais), le gradient devient homogène sur toute l’épaisseur. C’est souvent le cas lors de longues périodes de mauvais temps ou de longues périodes de beau temps (dans ce cas ça ne concernera que les pentes très ombragées).
Les alternances de temps dégagé et perturbé vont créer des profils de température avec faible gradient en profondeur, fort gradient en surface (à l’ombre). Explication : pendant les chutes de neige, en moyenne montagne, en général il ne fait pas très froid, par exemple -3°C. Si on a déjà une bonne épaisseur de neige, avec 0°C à la base et -3°C en surface, le gradient est faible. Le beau temps revient, le ciel se dégage : dans tous les versants ombragés (en début de saison c’est les Nord, Est et Ouest, la température de surface chute très rapidement (en moins d’une heure, phénomène dû à la perte d’énergie par rayonnement infrarouge, la neige fraîche étant un excellent isolant, la perte d’énergie crée une forte baisse de température sur une très faible épaisseur) -15°C par exemple. On obtient alors un fort gradient sur les premiers centimètres mais pas en-dessous. En suite, petit à petit, le froid pénètre vers la bas, le fort gradient pénètre aussi un peu en profondeur (mais du coup il est moins fort en surface).
Quand il y a fort gradient, il est toujours en surface. Si le manteau neigeux est très peu épais, le fort gradient pourra se situer dans toute son épaisseur.
Quand il y a fort gradient, c’est presque toujours par beau temps avec une neige à l’ombre.