De la performance en grande voie

Parce que c’est le titre de l’article…
A mon sens surtout une réflexion souvent traversée sur l’accent mis à l’individu ou à la cordée ?!..

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Entomophilie ! :stuck_out_tongue_winking_eye:

Quand on a débuté notre cordée avec ma compagne, je faisais tout en tête. Question de niveau et d’expérience à l’époque. Aujourd’hui, on fait le plus possible en réversible quand j’ose aller devant sinon c’est elle qui est en tête, question de niveau d’aujourd’hui ;-). Et je crois que j’ai plus de plaisir aujourd’hui qu’avant. Personnellement, je pencherai donc complètement sur mettre l’accent sur le collectif, la cordée. Mais ceci ne fait guère avancer car nous ne cherchons aucun sponsor, aucune reconnaissance, aucune retombée financière, juste notre plaisir. Que mon éthique personnelle me fasse considérer qu’une voie enchainée en second ou en réversible est aussi une voie réussie ne me permet certainement pas de définir qu’elle devrait être l’éthique pour ces grimpeuses/grimpeurs pro.

Que le sujet soit cependant posé dans Grimper est intéressant car, en effet, il remet la cordée plus au centre de la réalisation d’une grande voie et la réussite pas seulement axée sur le fait d’être avec la corde derrière. Mais serait-ce suffisamment vendeur ?

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Des réflexions et une conclusion intéressantes dans cet article.

Personnellement, je considère que j’ai ‹ fait › une grande voie si on a grimpé en réversible, et si j’ai monté en tête au moins une ou deux des longueurs clés, sans forcement les avoir enchaînés (quelques ‹ secs › et un peu de tire-clou OK selon moi). J’ai l’impression que c’est l’éthique la plus répandu parmi mes compagnons de cordée habituels, au moins dans notre niveau plutôt intermédiaire (petit 6 en grande voie). C’est rare que j’ai envie de refaire une grande voie pour enchaîner une longueur que j’avais raté la dernière fois.

Je n’ai jamais considéré la grande voie (ni l’escalade, d’ailleurs; autres temps, autres mœurs) sous l’angle de la performance. Pour moi, la voie est faite quand j’arrive au dessus. Et quand la voie est faite, eh bien, j’oublie plus ou moins. Ça reste au fond de la tête sous forme de souvenir (on s’est bien marré, tu te souviens de ce passage ? Etc.) ou bien j’oublie complètement et comme je ne note rien…

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Toutafé, les amateurs que nous sommes placent généralement le vécu de la grande voie sous un autre angle que celui de la performance : c’est un partage, un voyage, un vécu, toussa toussa…

C’est d’ailleurs une proposition de l’article, de proposer à la pratique pro de s’en inspirer.

Et si, pour donner à la discipline la cohérence qu’elle mérite, la solution était de l’aborder comme les « amateurs », c’est-à-dire comme un sport collectif ?

Cependant, j’ai déjà pu constater que même au sein des cordées amatrices, il est parfois juste évoqué le fait d’avoir fait telle voie. Point.
Et ça m’a souvent réflexionné, dans la mesure où j’ajoute souvent (plus ou moins oralement !) à cette phrase le « avec un(e)tel(le) ».
Parce que le parcours d’une voie et le vécu et le plaisir (ou le déplaisir, chose fort rare) pris dépendent presque autant du partage que de la qualité du caillou. Pour moi.

Ainsi, j’aime l’idée que c’est avant tout un vécu partagé, qu’il n’y a pas de bon leader sans bon second ou de bon grimpeur sans bon assureur (trop triste si l’autre n’est là que pour « tenir la corde / servir les intérêts de l’un »)…
ça m’arrange aussi vu tous les bijoux que j’ai pu parcourir traînée par les coupains mutants :wink:

Allez, petit extrait du Manifeste pour une escalade poétique, parce que ça matche bien au thème :

Je grimpe mieux lorsque je suis en harmonie avec mon désir. Lorsque je suis en accord avec le désir de mon compagnon de cordée. Mon assureur est un complice. Il ne me dit pas comment je dois grimper, seul avec mon corps et mon être je trouve la solution. Il m’accompagne par sa présence et me porte par sa concentration. La cordée n’a plus d’objectif commun comme un sommet. Le partage est notre sommet.

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Du coup la tarte à la framboise elle était aux myrtilles ?
Sinon c’est quoi une grande voie ? A partir de combien de mètres ?

Puisqu’on en parle… ne pas confondre grande voix et grande gueule. Certains confondent.