Posté en tant qu’invité par J.Marc:
Dans ma contrée, froide et humide l’hiver, il m’arrive de m’occuper en ouvrant des voies sur la SAE de mon club (mur vertical je précise : ni dalle ni dévers).
Je travaille sur corde fixe (avec un bloqueur), ce qui me permet d’essayer les mouvements tout en équipant. Je pars d’un vague projet dans la tête, je pose quelques prises de pieds, et c’est parti : depuis les prises de pieds déjà posées, j’imagine un mouvement, et je pose les prises de mains nécessaires (en pratique, je démarre le mouvement et je tombe, puisque les prises de mains ne sont pas encore là, mais je repère leur futur emplacement) ; puis j’essaye et corrige jusqu’à satisfaction ; ensuite je monte d’un cran, et je recommence. Arrivé en haut, je refais la voie et procède aux ultimes réglages.
Cette méthode est parfaite pour équiper des voies depuis facile jusqu’un peu en dessous de son niveau max ; au delà, il faut penser le mouvement et l’emplacement des prises dans la tête, poser, puis essayer…
Le plaisir vient quand je regarde les autres grimpeurs essayer ma voie, se résoudre aux mouvements que je voulais imposer, ou tout au contraire trouver une autre méthode qui me stupéfie.
Quelques conseils :
- si ta prise de pieds s’avère un bac supplémentaire pour le mouvement précédent - et donc détruit ton beau mouvement - change-la pour une chiure que les doigts ne pourront agriper ;
- avant le premier clou, des mouvements en dessous du niveau max de la voie (sinon danger) ;
- pense aux mousquetonnages ; équipe dégaines posées (et rien de plus pénible qu’une prise sous le mousqueton inférieur de la dégaine) ;
- si tu est grand, pose tes prises de main un peu en dessous de là où tu les souhaiterais ;
- les grimpeurs n’aiment pas les trop fréquents changements de main ;
- seul, penses à un seau pour monter tes prises ;
- sur mur vertical, les plus jolies voies sont celles faisant appel à plus de technique que de bourrinage ; privilégie les voies « tordues » (mouvement latéraux, traversées,…) et les pas fins (oppos, drapeaux,…).
- ne prévois pas de cotation à l’avance, mais essaye d’homogénéïser à peu près la voie (un pas de 6c dans une 4b, c’est gonflant) ; ce qui n’empêche pas de prévoir un pas de bloc, plutôt vers le haut, un peu plus dur que le reste ; ton talent d’ouvreur consistera alors à amener intelligemment ce pas…
Et j’en oublie !
De toutes façons, tu apprendras en pratiquant ; pas d’inquiétude si ta première réalisation n’est pas un chef d’oeuvre ! Persévère.
Et surtout, écoute les critiques constructives, mais fais abstraction des éternels râleurs jamais contents.
Bon courage.