Ce que j’ai compris, c’est que l’essentiel est d’être vivant moyennant quoi tout est possible. Même de changer le sens des crampons et d’inverser la gauche et la droite, ce qui n’est pas bien difficile.
Crampons : mettre le gauche à droite (et inversement)
Bon, j’ai critiqué comme il fallait.
Puis aujourd’hui j’ai quand même essayé (en déreglant mes crampons pour que les chaussures puissent s’enfiler - asymétrie oblige).
Alors pas dans du 5.x, mais du 4.x en neige béton ciré armé. Ça se fait, mais il faut avoir l’habitude à mon avis, car la tendance naturelle est d’écarter alors les genoux, et donc le pied aval chaussé d’un ski à alors tendance à décrocher.
Je préfère ma technique « lolotte », on ne perd pas l’équilibre, le crampon, l’adhérence, et on peut serrer fort. Question d’habitude j’imagine.
Moi ce que je vois surtout, c’est que depuis le temps qu’on fait des crampons, on a toujours pas réussi à trouver une méthode de fixation vraiment pratique. Si les mecs sponsorisés par les marques (et qui soi disant participent au développement des produits) sont obligés de faire contre les recommandations, c’est qu’il y a matière à améliorer, non ?
Moi j’intervertis les skis aussi !
Plutôt les pompes
j’avoue que je vois pas bien comment tu fais…
J’essaierai de te faire une photo demain, sinon sinon ce soir depuis mon canapé (moquette, 5.3 E1).
Bon, on va dire que c’est le soir, et ça me débarrasse d’un truc à oublier en tête.
Mise en situation:
Le truc gris/vert c’est le canapé. Disons que c’est une vire herbeuse, mais oublions la pour la suite du récit (j’ai annoncé E1 aussi, vous étiez prévenus).
La serviette blanche sur le dossier c’est la neige. C’est raide, et tout et tout, que même Bruchez, Bonhomme et Martinez baveraient devant cette pente.
Le pied qu’on voit est le pied amont. L’autre est tellement plus bas, en aval, cette pente fuyante …
Le pied aval ne bouge pas, il sert d’ancre, ainsi qu’un piolet quelque part où ça vous arrange.
Le pied amont est posé semelle à plat sur la pente, orteils vers le bas autant que possible. Il permet ainsi de stabiliser le corps. Ça implique donc que le genou aval rentre légèrement dans la pente, et l’amont s’oriente dans la pente, d’où mon appellation de « pseudo-lolotte » mais qui n’a rien à voir avec le mouv’ de grimpe. C’est juste que je ne connais pas le terme pour ce geste.
Ainsi positionné, on a les bras libres pour manipuler un crampon. Ou pisser.
On place alors le crampon sous la chaussure, et comme le pied est orienté vers le bas et que le corps repose en partie sur le pied, le crampon mord bien dans la neige (qui pour rappel doit être béton, voire même que c’est de la glace, parce-que sinon ben on skierait, on ne cramponnerait pas). Et pas de risque de le perdre puisqu’il est bloqué entre le pied et la pente. Le pied ne bouge plus non plus, calé dans le crampon.
Les boucles de serrage sont accessibles du bon côté pour les tirer avec le plus de force possible, en accompagnant le mouvelent de serrage en tournant les épaules dans la pente.
Repositionner le pied avec une conversion de manière à pouvoir s’appuyer dessus, pointes vers le côté extérieur quand on est face à la pente (donc à gauche pour un pied gauche), puis en se tenant au piolet et porté par le pied cramponné on peut déchausser l’autre ski en sécurité.
Même manipulation pour le 2ème pied, et voilà.
Je n’ai pas de photo pour cette manipulation, une vidéo aurait été mieux mais je ne suis pas équipé. Alors je vais mettre un gif qui va bien:
Et le canap ? J’espère qu’il est béton, lui aussi.
Il n’a pas eu de séquelles. La serviette n’a pas eu le temps de revenir, elle est restée béton.
Bonjour,
Je poste ici, à sa demande, une contribution sur ce sujet de Jean Bouchet, guide de haute montagne plus à l’aise dans un couloir raide et béton que devant son clavier !
Aglarond
Bonjour,
Etant particulièrement sensibilisé par ce sujet à cause de tous les cas de figure que j’ai connus, voici ma contribution en espérant que cela apporte quelques pierres à cet édifice pas si anodin qu’il n’y paraît…
Je crois en effet que trop de skieurs-alpinistes, y compris pros, négligent, voire ignorent trop souvent l’importance de cette méthode, à mes yeux, capitale…
Je pense qu’elle ne devrait pas être associée forcément aux courses dures ou à la pente raide et encore moins croire qu’elle n’est réservée qu’aux « porte-drapeaux » de la discipline car ce sont des situations communément rencontrées dans beaucoup de types de courses.
Je ne rentre pas dans la méthodologie précise pour laquelle il serait plus utile d’avoir un support visuel mais qui restera quand même le résultat de ses choix personnels, son vécu et ses croyances
Je rappelle juste certains fondamentaux qui sont aussi ceux que je m’impose personnellement de façon systématique et que j’essaye de transmettre à mes compagnons :
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Toujours se mettre dans la situation d’anticiper la survenance de ce protocole, de façon à, lorsqu’il survient, ne pas être surpris et avoir à cafouiller en cherchant ses crampons inaccessibles au fond du sac, sous la corde ou son thermos…
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S’entraîner dans les deux sens, des crampons vers les skis (avec ou sans peaux) et des skis vers les crampons, en neige dure, et en situation dans laquelle aucune plate-forme n’est faisable et ni les bâtons retournés, ni les skis ne peuvent être plantés facilement…
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Effectuer d’abord chez soi puis quelques instants avant de se confronter à une situation réelle, un travail de visualisation mentale extrêmement précis de chacuns des gestes formants séquences afin d’atténuer, voire de gommer complètement les mouvements parasites, générateurs de stress, de perte de temps et fatalement de prise de risque inutile pour soi, les autres ou le matos…
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Ne jamais chercher à aller vite dans ces manœuvres mais se souvenir que la vraie rapidité, donc la sécurité, deviendra la conséquence et le résultat normal de l’exercice s’il a vraiment été bien pensé en amont et reproduit au moment opportun.
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Enfin, se formater pour appliquer sa méthode même lorsque les conditions de terrain ne nous y obligent pas (si la pente n’est ni très raide, ni très dure, je n’enlève jamais mes deux skis ou mes deux crampons en même temps) cela permet, lorsqu’une « vraie situation » se présente, de ne pas avoir à hésiter une seconde et à aller droit vers l’exécution des séquences, donc l’essentiel, générant efficacité et sécurité, donc le plaisir et la satisfaction du « travail » bien fait et du " être à sa place " tout simplement…
Bonnes courses,
Jean
Pour éviter cela je le bloque dans le scratch de la chaussure de ski (mon modele en possède. Jamais eu de souci.