Coup de gueule, traileurs cochons

Posté en tant qu’invité par DidierC:

Et même en "compet’ ": dans 10 jours je pars pour 30-32h de trail, j’ai bien l’intention de regarder un peu le paysage sinon je me demande bien ce que je fais faire… (surtout que je joue pas le podium, ou alors en partant de la fin :smiley: )

Posté en tant qu’invité par lido:

Quand je participe à une course populaire sur route ( je ne parle même pas d’un trail), je n’ai pas l’impression de profiter du cadre et cela, je le sais avant le départ: il faudra se concentrer sur le rythme, la respiration, la fréquence, être à l’écoute de l’organisme, regarder sa montre si on veut faire un temps, etc Marseille-Cassis: je ne vois rien du paysage ou très furtivement. Il me faudra revenir sur les lieux dans un tout autre contexte pour apprécier le paysage…

En suivant le marathon féminin ce matin, ils en sont venu à parler de la course et de l’éventuel paysage que l’on pouvait admirer.

Diagana pensait qu’on pouvait organiser un marathon pour le paysage alors que l’athlète française qui commentait la course voyait cet événement uniquement en terme de performance. Elle tenait donc à ce qu’on ne modifie pas trop le parcours d’un marathon, comme là à Zurich avec la montée qui a calmé la Turc Abeylegesse.

On voyait bien que la française Daunay et l’italienne Straneo regardaient le plus souvent par terre et non pas le « paysage ».

[quote=« lido, id: 1650277, post:59, topic:145230 »]

Hé. …à d’autres mais pas à moi :wink: …pas dans le cadre d’un trail.[/quote]
Bien sûr que si !

Quand je cours en montagne, je passe effectivement moins de temps à contempler avec mes yeux.
Je profite autrement, d’une façon moins tangible que ce que les les cinq sens nous font percevoir.
Ca tient plus à un tout immatériel dont mon esprit se nourrit, une sorte d’onde indescriptible que tu ressens, qui s’appuie sur le paysage que tu traverses et dont tu perçois l’ambiance du coin des yeux, sur l’empathie dans le cadre d’une course organisée, sur des souvenirs personnels se greffant et donnant une atmosphère à l’instant, également sur la souffrance et sa gestion, la lumière, l’après-course qui s’annonce etc etc…

Des choses très personnelles donc, mais pour les éprouver il faut évidemment en faire l’expérience en courant la montagne.

Posté en tant qu’invité par DidierC:

[quote=« Dek, id: 1650358, post:63, topic:145230 »]En suivant le marathon féminin ce matin, ils en sont venu à parler de la course et de l’éventuel paysage que l’on pouvait admirer.

Diagana pensait qu’on pouvait organiser un marathon pour le paysage alors que l’athlète française qui commentait la course voyait cet événement uniquement en terme de performance. Elle tenait donc à ce qu’on ne modifie pas trop le parcours d’un marathon, comme là à Zurich avec la montée qui a calmé la Turc Abeylegesse.

On voyait bien que la française Daunay et l’italienne Straneo regardaient le plus souvent par terre et non pas le « paysage ».[/quote]

Déjà qu’on a bien dérivé par rapport au sujet de départ, mais là je vois plus du tout le rapport avec le trail :confused:

Posté en tant qu’invité par DidierC:

+1. Moi qui n’ai jamais fait de dry-tooling par exemple, je me garderai bien d’émettre un jugement a priori sur cette activité.

Posté en tant qu’invité par lido:

[quote=« Dek, id: 1650358, post:63, topic:145230 »]En suivant le marathon féminin ce matin, ils en sont venu à parler de la course et de l’éventuel paysage que l’on pouvait admirer.

Diagana pensait qu’on pouvait organiser un marathon pour le paysage alors que l’athlète française qui commentait la course voyait cet événement uniquement en terme de performance. Elle tenait donc à ce qu’on ne modifie pas trop le parcours d’un marathon, comme là à Zurich avec la montée qui a calmé la Turc Abeylegesse.

On voyait bien que la française Daunay et l’italienne Straneo regardaient le plus souvent par terre et non pas le « paysage ».[/quote]

  • 1000
    Ca crève les yeux et je ne comprends pas la propension de certains à vouloir prouver l’inverse, ce qui démontre une incompétence à traiter ce sujet.

Posté en tant qu’invité par DidierC:

[quote=« lido, id: 1650367, post:67, topic:145230 »]+ 1000
Ca crève les yeux et je ne comprends pas la propension de certains à vouloir prouver l’inverse, ce qui démontre une incompétence à traiter ce sujet.[/quote]

OK donc si on est pas d’accord avec toi on est incompétent. Même si,contrairement à toi, on connaît et pratique la discipline en question. :rolleyes:
D’ailleurs le fait que plus haut tu parles d’une course sur route que tu as fait montre bien que tu confonds tout: il y a autant de différence entre un 10 km sur route et un trail en montagne qu’entre l’alpinisme à la Rebuffat et la grimpe en SAE…
Bon cela dit je m’arrête là, je te laisse le dernier mot, je suis sûr que tu vas trouver pour conclure une des sentences lapidaires dont tu sembles avoir le secret…

Posté en tant qu’invité par ultracon:

+100000000 avec la problématique soulevée par ce forum. Trop de Cons qui polluent … Sans penser au reste…

Posté en tant qu’invité par lido:

Certes, chacun a son propre vécu.Pour autant, tu n’es pas dans une démarche contemplative et c’est bien ce qui fait la différence avec d’autres disciplines à la finalité et au caractère davantage montagne (comprendre « montagnard ») (rando, alpi, via ferrata).

Posté en tant qu’invité par Olafgrosbaf:

[quote=« campdedrôles, id: 1650362, post:64, topic:145230 »]

[quote=« lido, id: 1650277, post:59, topic:145230 »]

Hé. …à d’autres mais pas à moi :wink: …pas dans le cadre d’un trail.[/quote]
Bien sûr que si !

Quand je cours en montagne, je passe effectivement moins de temps à contempler avec mes yeux.
Je profite autrement, d’une façon moins tangible que ce que les les cinq sens nous font percevoir.
Ca tient plus à un tout immatériel dont mon esprit se nourrit, une sorte d’onde indescriptible que tu ressens, qui s’appuie sur le paysage que tu traverses et dont tu perçois l’ambiance du coin des yeux, sur l’empathie dans le cadre d’une course organisée, sur des souvenirs personnels se greffant et donnant une atmosphère à l’instant, également sur la souffrance et sa gestion, la lumière, l’après-course qui s’annonce etc etc…

Des choses très personnelles donc, mais pour les éprouver il faut évidemment en faire l’expérience en courant la montagne.[/quote]
+1 et bonne course DidierC!

Posté en tant qu’invité par lido:

Il y a surtout de nombreux points commun et le sujet initié par Quentin qui exprime son exaspération en est la preuve irréfutable :lol: :lol: :lol:

Oui, chacun son propre vécu. Je n’ai jamais trouvé qu’une grande course engagée et à ma limite de niveau soit une expérience contemplative …

[quote=« campdedrôles, id: 1650362, post:64, topic:145230 »]

[quote=« lido, id: 1650277, post:59, topic:145230 »]

Hé. …à d’autres mais pas à moi :wink: …pas dans le cadre d’un trail.[/quote]
Bien sûr que si !

Quand je cours en montagne, je passe effectivement moins de temps à contempler avec mes yeux.
Je profite autrement, d’une façon moins tangible que ce que les les cinq sens nous font percevoir.
Ca tient plus à un tout immatériel dont mon esprit se nourrit, une sorte d’onde indescriptible que tu ressens, qui s’appuie sur le paysage que tu traverses et dont tu perçois l’ambiance du coin des yeux, sur l’empathie dans le cadre d’une course organisée, sur des souvenirs personnels se greffant et donnant une atmosphère à l’instant, également sur la souffrance et sa gestion, la lumière, l’après-course qui s’annonce etc etc…

Des choses très personnelles donc, mais pour les éprouver il faut évidemment en faire l’expérience en courant la montagne.[/quote]

Voiléà qui résume joliment ce qu’on est sans doute nombreux à ressentir, n’en déplaise à ceux-qui-savent-tout…

Posté en tant qu’invité par lido:

« sans doute » est révélateur du doute manifeste qui s’empare de celui qui rédige ces lignes et qui ne supporte pas qu’on exprime une opinion et un " ressenti" différents des siens :slight_smile:

[quote=« lido, id: 1650581, post:75, topic:145230 »]

« sans doute » est révélateur du doute manifeste qui s’empare de celui qui rédige ces lignes et qui ne supporte pas qu’on exprime une opinion et un " ressenti" différents des siens :)[/quote]

La différence est que ceux qui plaident pour le trail et autres formes de compétition en montagne disent ce qu’ils ressentent eux personnellement au cours desdites compétitions ; et que ceux qui défendent une idée d’Épinal de l’alpinisme hédoniste soutiennent que ceux qui font des compétitions ne ressentent
pas ce qu’ils disent au vu des images qu’ils voient ou imaginent …

À la lecture de tout le post, je ne sais donc pas vraiment qui ne supporte pas qui …

Pour des grandes courses engagées à ma limite de difficulté (ma limite à moi j’entends …), je ne suis pas sur que l’aspect contemplatif soit vraiment là …
l’horaire à tenir, le stress de la sortie, des difficultés à venir, l’attention à porter au leader, la recherche de cheminement … c’est super. Mais je n’ai pas l’impression d’en profiter tellement plus qu’en course.

J’ai fait de l’alpinisme, de l’escalade et du ski de randonnée très classiquement pendant près de 20 ans avant de goûter (juste goûter, ce n’est pas ma passion de courir, organiser plus) à la compétition de ski-alpinisme. Les images et les impressions que j’en garde sont les mêmes qu’en grandes courses. Je ne vois pas bien la différence. Mon épouse, plus coureuse que moi, choisi ses courses (Pierra Menta ou d’autres) aussi en fonction du parcours, de ses compagnes et compagnons de course, de la météo éventuellement lorsqu’elle le peut … La démarche est bien aussi contemplative …

Lorsque j’ai croisé des gens hagards et désorientés sur des « hautes randonnées » que sont le Mont Blanc ou l’Aconcagua, je ne suis pas sur que ce fut un moment hyper contemplatif pour eux …

À sens, le trail est une forme de pratique de la montagne comme une autre, et comme pour toute forme de pratique de la montagne, chacun y vient chercher (et trouve parfois) ce qui lui convient. C’est ce qui me plaît le plus dans ce(s) sport(s) … Relisez Pierre Allain …

Posté en tant qu’invité par lido:

[quote=« Alexis, id: 1650586, post:76, topic:145230 »]

[quote=« lido, id: 1650581, post:75, topic:145230 »]

« sans doute » est révélateur du doute manifeste qui s’empare de celui qui rédige ces lignes et qui ne supporte pas qu’on exprime une opinion et un " ressenti" différents des siens :)[/quote]

La différence est que ceux qui plaident pour le trail et autres formes de compétition en montagne disent ce qu’ils ressentent eux personnellement au cours desdites compétitions ; et que ceux qui défendent une idée d’Épinal de l’alpinisme hédoniste soutiennent que ceux qui font des compétitions ne ressentent
pas ce qu’ils disent au vu des images qu’ils voient ou imaginent …

À la lecture de tout le post, je ne sais donc pas vraiment qui ne supporte pas qui …

Pour des grandes courses engagées à ma limite de difficulté (ma limite à moi j’entends …), je ne suis pas sur que l’aspect contemplatif soit vraiment là …
l’horaire à tenir, le stress de la sortie, des difficultés à venir, l’attention à porter au leader, la recherche de cheminement … c’est super. Mais je n’ai pas l’impression d’en profiter tellement plus qu’en course.

J’ai fait de l’alpinisme, de l’escalade et du ski de randonnée très classiquement pendant près de 20 ans avant de goûter (juste goûter, ce n’est pas ma passion de courir, organiser plus) à la compétition de ski-alpinisme. Les images et les impressions que j’en garde sont les mêmes qu’en grandes courses. Je ne vois pas bien la différence. Mon épouse, plus coureuse que moi, choisi ses courses (Pierra Menta ou d’autres) aussi en fonction du parcours, de ses compagnes et compagnons de course, de la météo éventuellement lorsqu’elle le peut … La démarche est bien aussi contemplative …

Lorsque j’ai croisé des gens hagards et désorientés sur des « hautes randonnées » que sont le Mont Blanc ou l’Aconcagua, je ne suis pas sur que ce fut un moment hyper contemplatif pour eux …

À sens, le trail est une forme de pratique de la montagne comme une autre, et comme pour toute forme de pratique de la montagne, chacun y vient chercher (et trouve parfois) ce qui lui convient. C’est ce qui me plaît le plus dans ce(s) sport(s) … Relisez Pierre Allain …[/quote]

J’entends ton message.
Si ce n’est donc la motivation qu’il faut remettre en cause, on peut s’interroger sur la finalité (opposition entre la quête d’un sommet et la lutte contre le chrono).
Il faudra quand même bien accepter que certains écrivent que lorsqu’ils courent en montagne dans un contexte « course à pied » (c’est bien de cela dont il s’agit), l’attention est davantage accaparée par le fonctionnement la machine humaine que par le cri d’une marmotte ! (pour faire simple et bucolique).

Qu’on s’entende bien : je profite et j’ai bien profité de tous les moments passés en montagne, quelque soit la pratique, mais cela va bien au-delà du paysage et de la contemplation !

Lorsque j’ai croisé des gens hagards et désorientés sur des « hautes randonnées » que sont le Mont Blanc ou l’Aconcagua, je ne suis pas sur que ce fut un moment hyper contemplatif pour eux … Et pourtant, il avaient payés souvent très cher pour cela, à leur unique initiative pour leur « plaisir ». Personnellement, j’ai toujours du mal à comprendre ce qu’ils cherchent (et trouvent visiblement) mais je ne juge pas que ce soit naze ou que ce ne soit pas de la montagne … Grand bien leur fasse !

Maintenant, ces gens hagards, par méconnaissance ou bien justement parcequ’ils ne sont plus tout à fait là pour en profiter ne peuvent plus gérer leur rapport avec l’environnement correctement et laissent bien souvent des déchets à ce moment. Pour les traileurs, c’est pareil.

Posté en tant qu’invité par lido:

Dans un autre sujet de discussion, Alexis a écrit avec beaucoup d"humour et de justesse (et d’ironie), je le cite: « Tout à fait KJ: l’important n’est pas le sommet mais de courir pour y arriver. Et le plus vite possible ».

Cette citation est-elle transposable aux trailers « du dimanche » (et les autres) ?

Moi, je dis oui, à 200 %.Elle résume parfaitement l’état d’esprit qui règne dans la discipline du trail. Elle est respectable mais très éloignée de la philosophie de la montagne qui rassemble les esprits et les coeurs…

[quote=« lido, id: 1650636, post:79, topic:145230 »]Dans un autre sujet de discussion, Alexis a écrit avec beaucoup d"humour et de justesse (et d’ironie), je le cite: « Tout à fait KJ: l’important n’est pas le sommet mais de courir pour y arriver. Et le plus vite possible ».

Cette citation est-elle transposable aux trailers « du dimanche » (et les autres) ?

Moi, je dis oui, à 200 %.Elle résume parfaitement l’état d’esprit qui règne dans la discipline du trail. Elle est respectable mais très éloignée de la philosophie de la montagne qui rassemble les esprits et les coeurs…[/quote]

Ah, je comprends mieux ce que disait DidierC ou Bertrand CH. On parlait des traileurs en disant qu’il était anormal qu’« ils » laissent des détritus derrière eux. La conversation a ensuite dérivé sur le fait que ces guignols ne faisaient pas partie des montagnards car ils ne savaient pas l’apprécier.

La montagne ne rassemble pas les esprits et les cœurs, il suffit d’aller faire une arête courue en Suisse pour s’apercevoir des vacheries que sont capables de faire les guides suisses pour empêcher (voire les perdre comme au Cervin) les sans-guides et les guides d’autres nations pour comprendre que la montagne et ses acteurs n’est pas, ne sera pas et n’a jamais été le monde des bisounours que tu crois. À La Meije aussi, il fut un temps ou avant le couloir Duhamel c’était la curée. Et le nationalisme en montagne, celui qui ne rassemble pas les coeurs et encore moins les âmes, il suffit d’aller en Hymalaya, voire même en Amérique Latine pour le constater. Des vols de matériel au sein des grimpeurs ? Exit la communauté des montagnards ! La guerre au Gouter pour un départ tôt ? Exit la communauté des montagnards ! L’exploitation des domaines skiables et les guerres entre paysans, entre paysans et autres professionnels de la montagne, c’est sur que c’est hyper rassembleur la montagne. Je ne sais pas quelle montagne tu fréquente, mais la mienne est moins bisounours. Certes, ce n’est en aucun cas Beyrouth ou une banlieue (et encore, ces milieux rassemblant les individus en bande, peut-on considérer qu’au sein de la bande ce soit « qui rassemble les esprits et les cœurs » ?). Ce n’est pas que « qui rassemble les esprits et les cœurs ». Du moins pas seulement, loin de là. Attention, ce peut-être le cas.

Comme en compétition, quand un coureur s’arrête pour aider une personne en difficulté. Elle bénéficie d’un bonus à ce titre (jaugée par les arbitres). Ah merde, mauvais exemple, c’est en altitude dans des pentes et avec de la neige, mais ce n’est pas de la montagne.

Je ne sais pas de quelle philosophie ni de quelle montagne tu parles. Je constate juste que si je te comprends bien, je n’ai rien à faire sur ce forum et ce site, car je ne suis pas un montagnard au sens où tu l’entends. Pourtant, je suis né dans une commune du parc du Vercors (d’en bas il est vrai), je la pratique depuis que je sais marcher, j’ai eu une carte professionnelle sur laquelle il est inscrit professionnel de la montagne (à une époque lointaine), mon métier de tous les jours concerne la neige et le transport par câble, et mon lieu d’habitation est dans une commune dite « de montagne » …

J’arrête donc là, n’étant pas un montagnard, je m’aperçois que je ne le serai jamais.