Cotations Artif

Posté en tant qu’invité par Pierre:

Bonjour,
Sur un topo, il y a parfois des passages cotés en A0, A1, A2 (pour des voies bien équipées). Hormis le fait que en A0 la protection est excellente, en A2 moins bonne, comment fait-on pour passer ce passage d’artif?
Simplement avec une sangle utilisée en pédale que l’on récupère une fois passé le point?
Quelles sont les autres techniques pour des pas simples d’artif?
Merci!

Posté en tant qu’invité par hervé:

Si les points sont proches et le passage pas trop dévers, la pédale n’est même pas indispensable. Une petite traction pour clipper le point, passer la corde et se bloquer et on recommence jusqu’à la sortie.
Si c’est plus éloigné et/ou plus dévers, une sangle ou deux comme pédale et une dégaine ou un fiffi pour se vacher. Ca dépend de la longueur du passage, du profil de la voie et du degré de confort souhaité.

Posté en tant qu’invité par marco:

euh, juste pour info, comme ça, si tu as une voie avec de l’A2, prends un petit jeu de friends, et quelques coinceurs et pitons, ça commence quand même à devenir de l’artif ‹ pour de bon ›

Posté en tant qu’invité par cisa:

Les cotations d’artif sont sur http://www.perso.wanadoo.fr/grimpavranches/ à la section « Divers / Cotations »

Pour faire simple en A0 tu tires sur les points; en A1 tu poses des pédales, sangles ou étriers sur les points existants; en A2 tu pose tes protections toi même, pitons, freinds, bloqueurs etc…

Posté en tant qu’invité par hervé:

Attention toutefois à la valeur des cotations car elles diffèrent parfois énormément d’un ouvreur à l’autre. Cela concerne plus les voies de spécialistes que les vieilles classiques et les passages courts mais il vaut mieux savoir qu’en artif les cotations sont très subjectives.

Posté en tant qu’invité par Jerry:

a partir de l’A1 tu pose le matos. Le reste des cotations viens de la difficulté a poser le dit matos et du risque important de chute, voire de l’exposition. A partir de de A2 t’a interêt a être un bon bricoleur ! pour passer du 8c+ de trente mètres il faut de gros biscautos et deux neurônes , pour passer de l’A5 sur trente mètres il faut une grosse paire de couillllles et groooos mental !
adiu

Posté en tant qu’invité par Jerry:

Voilà une échelle de cotation qui fait bien l’affaire …

A0 : Tous les points sont en place et très sur.
A1 : Tous les points sont bons et le matériel exigé est classique. Cela n’empèche pas un débutant de s’inquiéter en se vachant sur son premier point. Deuxième longueur de Pourquoi j’ai mangé mon père.
A2 : La plus part de vos points sont bons, un doublage n’est pas à exclure, voire un passage court sur crochet très bon. Première et seconde longueur de Nagasaki. Seconde longueur de La bande à Baader.
A3 : Les couplages se suivent entrecoupés de très bon points, dans le pire des cas vous tomberez de quelques mètres sans vous faire mal. Première et troisième longueur de Mélodie secrète. Quatrième longueur de Pourquoi j’ai mangé mon père.
A3+ : Les choses sérieuses commencent. Il y a du crochet dans l’air, du plombs et des série de doublages, triplage et tutti quanti. La chute commence à se profiler souvent et il faut tester chaque piton avec un dosage subtil.
A4 : Nous y voila! La tension est presque permanente, restez concentré. Les longueurs sont éprouvantes (surtout à l’ouverture). Les bons points sont rares et éloignés
A4+ : Difficile de passer moins de quatre heure dans une longueur. Dans la castapiagne les exemples de ce niveau sont rares (inexistants?). La fréquentation répétée d’une longueur dure la rend plus "lisible " mais parfois dégrade le pitonnage. A l’ouverture, certains se sont laissés tentés par ce niveau, qui n’est toujours pas consolidé , affaire à suivre.
A5 : Pas d’exemple connu dans la castapiagne. On attend. Il existe une seule voie de ce niveau dans les gorges du Verdon: Mille tonnes accroché à un cheveu (Suchet/? Jardin de Luna Bong) Jamais répétée (ni tentée?), ce n’est pas faire insulte à l’ouvreur que de penser qu’une telle cotation demande une confirmation par répétitions. Avis aux amateurs

Posté en tant qu’invité par Pierre:

ok, merci pour toutes les infos… pas d’inquiétude, j’avais pas l’intention de me lancer dans du A5!

Posté en tant qu’invité par Tof:

pour passer du 8c+ de trente mètres il faut de gros biscautos et deux neurônes , pour passer de l’A5 sur trente mètres il faut une grosse paire de couillllles et groooos mental !

Assez d’accord avec toi. Je n’ai pratiqué que jusqu’à du A2 et donc je ne connait pas le haut niveau mais faire du A5 necessite un état d’esprit particulier avec une aptitude certaine à se détacher des conséqunces d’une chute (0 neuronnes ??).
:-).

Posté en tant qu’invité par tony:

Il faut aussi avoir envie de passer 8 à 10 heures dans une longueur.

Quant à Mille tonnes accrochées à un cheveux, c’est une voie dont l’existence est assez controversée.
D’ailleurs, Suchet lui-même semble avoir oublié jusqu’au nom de son compagnon de cordée, un certain François Daymard décédé depuis au Pilier Gervasutti. Peut-être a -t-il aussi oublié d’ouvrir la voie…

Posté en tant qu’invité par glups:

Apparemment, c’est pas la seule voie de Suchet qui prête à controverse.

Posté en tant qu’invité par Frédérick Cassegrain:

tony a écrit:

Il faut aussi avoir envie de passer 8 à 10 heures dans une
longueur.

Quant à Mille tonnes accrochées à un cheveux, c’est une voie
dont l’existence est assez controversée.
D’ailleurs, Suchet lui-même semble avoir oublié jusqu’au nom de
son compagnon de cordée, un certain François Daymard décédé
depuis au Pilier Gervasutti. Peut-être a -t-il aussi oublié
d’ouvrir la voie…

Qui s’en souvient? Silence complet depuis…
Et pourtant, quelle épouvante et quel desastre!

Posté en tant qu’invité par Benedicte Le Mouel-Bakhou:

Francois c’était l’Arthur Rimbaud de l’alpinisme,impossible de ne pas penser à lui chaque fois que la vie palpite et fait rappel . Presque 20 ans ont passé déjà et on ne sait pas ce qu’il aurait fait de ses élans montagnards à la maturité.Nous reste son rapport poétique à la vie.

Posté en tant qu’invité par herve:

Nous reste aussi de belles images… son regard pétillant quand on parlait d’artif, son inoxydable motivation et le feu qui allait avec, sa générosité, etc.
J’ai toujours l’énorme tricam et le rurp qu’il m’avait offerts. Je relis parfois ses lettres, avec le regret de n’avoir pas eu le temps de faire plus de choses ensemble. Une de mes plus belles rencontres.

Posté en tant qu’invité par B.Le Mouël-Bakhouche:

oui c’est remuant d’évoquer ses lettres car cela convoque son écriture " galopante"sur les pages à la mesure de ses enthousiasmes et de sa générosité vitale ,écriture ornant,corrigeant et sculptant ses topos d’escalade-Son être de lumière reste en surplomb sur ses lettres dans sa correspondance avec chacun-un compagnon de cordée et d’amitié rare pour qui a partagé avec lui.

Posté en tant qu’invité par B.Le Mouël-Bakhouche:

sinon pour en revenir à la discussion sur l’artif en ce qui concerne " mille tonnes accrochées à un cheveu "la cotation de François dans mon topo du Verdon en 1988 était mentionnée
ainsi :ED+/VIb/A4+
J’ai egalement le souvenir d’un toit dangereusement déséquipé avec des clous branlants dans armoiraprods en 1987 dernière voie partagée avec lui dans le Verdon où je lui servais de second mais aurait été bien incapable de passer en tête.Il m’a semblé par la suite qu’il devait à ce niveau d’exposition partager les voies dans une cordée réversible:je me suis sentie très limite à assurer sa sécurité en cas de problème (surpris par la nuit précoce de l’automne on a du bivouaquer dans la voie enfournés dans un nid d’aigles !).Sa force et son talent c’est que chacun de ses pas était sûr et qu’il n’a pris aucun vol sur toutes les voies avalées ensemble de 1980 à 1987