Continuer à progresser en difficulté via l'outil bloc

Posté en tant qu’invité par Grimpeur:

Bonjour à tous,

Je rentre dans le vif du sujet, je déménage dans un endroit où le seul équipement artificiel de disponible est une salle de bloc.
Hors je suis plutôt un grimpeur de voie (avec bien entendu du bloc une fois par semaine pour progresser).

Je voulais donc savoir ce que vous pouviez me conseiller pour continuer à progresser plutôt dans la filière voie (rési, conti, etc…).
Je sais que le bloc est un outil formidable pour progresser mais j’ai bien peur qu’à faire du bloc tout le temps, je me transforme plutôt en bloqueur qu’en grimpeur de voie (ce que je n’ai pas envie).

je n’ai rien contre les bloqueurs bien au contraire, j’ai aussi envie de progresser dans ce sens, mais je connais pas mal de grimpeur qui ne font que du blocs et qui ne gère pas trop en voie… ce que je n’ai pas envie.

Merci d’avance
Grimpeur

Posté en tant qu’invité par El pitaoui:

ne t’inquietes donc pas , tu ne te transformeras pas en affreux bloqueur poilu , tout simplement parce que dans une salle de bloc , tu peux bosser toutes les filieres .

Continuité : tu fais dix bloc faciles enchainés montée /descente .
resi longue : 20 mouv’ moyen/dur , 2mn repos entre chaque enchainement , 6 enchainements.
resi courte : 10 mouv 'durs , 2mn repos entre chaque enchainement , 5 enchainement.
Force : ben… tu tentes les blocs durs de la salle …

tout ça , c’est des exemples d’entrainement , t’en trouveras tout plein dans le moteur de recherche du site…

Si t’as la possibilité d’aller grimper régulièrement en falaise, tu peux faire 2 séances de bloc par semaine, une orienté force, l’autre orienté rési. Sachant que la séance de bloc prépare la séance de rési, puisque les bloc de rési doivent d’être du « après travail », pour que la chute ne puisse être du, autant que faire se peut, qu’à l’épuisement et non à une erreur technique.

Si t’as pas d’objectif de perf en falaise pendant l’hiver, alors ça peut-être intéressant de ne faire presque que du bloc en automne/hiver, couplé avec pourquoi pas de la muscu, puis de repasser progressivement à la rési pour préparer ta « saison falaise » au printemps.

Posté en tant qu’invité par joshua86:

Bonjour, je me permets de relancer le sujet.

Je grimpe contre mon gré, uniquement du bloc. Seule structure disponible.
J’adore la difficulté, toute la technique associée qui est malgré tout différente de celle du bloc.

récemment je suis allé dansune salle a corde. Avec tout le bloc queje fais, je pensais envoyer du pâté… et non. Difficile de se placer, j’avais l’impression que tout etait grand, de monter les pieds super haut, etc… plus de resi

Est ce normal ? Je sens devenir un bloqueur et je souhaite garder la technici de difficultés que je me sens perdre jour apres jour.

Avez vous vecu similaire ? Des idées ?

joshua D

Ben pour la rési tu peux toujours faire du bloc en enchainant plus de mouvements. Pour les placements par contre c’est sur qu’entre du bloc déversant et du vertical technique ça sera pas la même chose… Essaye de te construire des blocs de type « dalle ».

je trouve un peu dommage que la perspective de notre avant dernier intervenant semble être complètement axée sur la salle, sans même un fantasme de falaise ou grande voie ou bloc en extérieur…

cela me pose aussi un problème dans une partie de ma réponse…
quand il remarque que le style des mouvements de sa salle de voie est différent de celui qu’il pratique dans sa salle de bloc, c’est sans doute vrai mais on en peut pas savoir beaucoup plus.
Travaillant de temps en temps en ouverture de voie en salle, je sais que dans certaines limites on peut proposer un peu ce qu’on a envie…
Et on peut donc se retrouver avec des mouvements qu’on pourrait qualifier de « techniques » à plusieurs titres, ou « basiques », en voie comme en bloc.

le seul conseil que je peux donner en ce sens : la technique en bloc se travaille en essayant des passages où au début on est mal à l’aise…si ça pose des problèmes de souplesse, coordination, équilibre, valorisation de prises de main (et de pied) plates et/ou fuyantes, implication/détermination, alors il y a de quoi apprendre…

pour le reste les conseils axées sur les enchainements longs, circuits, etc sont valides, j’y ajouterais que:
-dans le long terme l’objectif principal pour un bloqueur qui se veut polyvalent devrait être de garder une certaine capacité de relâchement (=minimiser les efforts inutiles dans du relativement facile), sachant que le bloc en soi est peu exigent en ce sens…il faut vraiment un effort conscient en ce sens.

-l’axe « physique » prend le devant de la scène dans le moyen/court terme. On dit que pour un niveau de force donné, il suffit de deux mois pour atteindre son pic de forme quant à tolérance musculaire vis à vis des « bouteilles » et récupération…et peut être moins pour tout perdre, si on arrête net ce type d’effort.

-dans tous les cas, si on a rarement l’opportunité de s’encorder, on perd en gestion du mousquetonnage et surtout en aisance en tête (peur du vol etc). Il faut en être conscient et soit faire avec, soit se concentrer uniquement sur cela au début de ses séances de corde occasionnelles ou de ses trips falaise (faire un peu d’école de vol à l’échauffement, si le profil s’y prête…)

Je suis un peu dans le cas décris ici. A savoir, je fais beaucoup de bloc dans un niveau correct mais mon niveau en difficulté ne suit pas forcément. Je suis dans la même cotation en bloc et en voie.

Le bloc offre une gestuelle très varié mais peut occulter un peu le côté instinctif de l’escalade. A son niveau limite, on doit travailler les blocs, si bien que les mouvements deviennent automatiques, optimisés, et calculés. Ce type de travail n’apporte ensuite que très peu de choses lorsqu’il s’agit de grimper à vue.

La seule solution que j’ai trouvé est de toujours me garder des blocs, avec pour objectifs de les flasher, et de toujours me faire un circuit de résistance ou bien à la rigueur l’enchainement de plusieurs blocs durs sans repos.

tu les « gardes » dans le sens que t’attends longtemps avant de t’y lancer tout en cumulant les informations?
(p.ex tu regardes d’autres grimpeurs les essayer, voir même des vidéos pour les blocs en extérieur)

si oui c’est une excellente démarche…pour faire la croix :smiley: !
Essaye peut etre ex de flasher en autonomie totale et avec un temps d’observation limité et proportionnel à la difficulté?

aussi, une piste de réflexion ultérieure.
Dans des voies bien « bloc », courtes et avec crux marqué et typé, tu te sens quand même aussi limité?
(nb, pour réference très grossière: une section bloc de 6B/C grimpée avec corde sans autres difficultés devrait donner un 7a en cotation voie, un 7B/C un 8a/b, à peu près…)

Oui, j’essaie de ne pas prendre d’information. Le but étant de simuler une grimpe à vue plus instinctive. C’est pas vraiment du « à vue » car devant un bloc, la prise d’information est bien plus facile que sur une voie de 35m.

Moins limité quand même. Intrinsèquement les voies que j’arrive à enchainer (et celles un peu plus dures) ne me posent pas de problèmes techniques mais plutôt un problème de résistance et de feeling une fois un peu fatigué. Difficile de rester détendu et calme lorque la fatigue s’accumule.

Posté en tant qu’invité par Joshua:

Je me rends compte que je suis vraiment dans la même situation.

Je me sens moins limité dans les voies blocs techniquement, mais c’est pas pour autant que je m’en sors mieux car je n’ai pas autant de jus.
Manque fatale de résistance, perte de moyen dès que je suis un peu daubé, précision qui diminue, pose de pied etc alors que chaque mouv’ en soit est beaucoup moins dure pour moi…

Bonjour,

Lorsqu’on s’entraine sur un domaine précis, le transfert sur un autre domaine n’est pas toujours facile.

Je prend un exemple rencontré fréquemment en entrainement: la muscu.

Un grimpeur aux bonnes qualités techniques qui s’entraîne en muscu spécifique pendant une bonne période va avoir besoin d’un temps d’adaptation pour mettre à profit ses nouvelles capacités. Dans un premier temps, on gagne en force mais on ne « sait » pas comment s’en servir, c’est normal.

Pour le bloc et la voie, c’est un peu normal. Je simplifie le schéma: tu gagnes en force, donc tu ne ressens plus le besoin de te placer aussi bien qu’avant (ça passe en tirant un peu sur les biceps…), et donc tu exploses très vite.

Reste ensuite que la rési se perd assez vite, mais se travaille assez bien aussi.

Il faut alors organiser le transfert de compétence vers la voie, en faisant particulièrement attention à tous les éléments un peu délaissés en bloc: mental, stratégie, repos, rési longue, réorganisation, lecture, etc.

Et encore une chose: on ne devient pas nul en voie en progressant en bloc, mais si on fait des mois de bloc et une séance de voie, c’est normal d’être à la rue complet :cool:

Je vais dire des généralités que tout le monde croit connaitre mais qui au final ne sont pas si faciles à surmonter.

il faut travailler spécifiquement ses points faibles. Il est naturel de rester dans une certaine zone de confiance et essayer de progresser uniquement sur des profils dans lesquels on excelle car c’est ici que la progression est maximal. Malheureusement cela entraîne aussi directement des paliers de plus en plus longs à franchir.

Je pense que beaucoup connaissent des voies sur leur falaise préferée ou dans leur SAE qui devraient être dans leur niveau mais surlesquelles on ne grimpe pas car: c’est une voie de bourrins, ou bien on trouve les mouvs retors, ou bien c’est morpho, ou bien j’aime pas le devers, etc… et bien si vous voulez vraiment voir dans le niveau d’au dessus, il va aussi falloir se les taper ces voies et ces blocs qui ne vous conviennent pas et surtout il va falloir finir par les randonner.

C’est pas un processus hyper plaisants car il n’y pas de progression en terme de cotations mais il y a progression, croyez moi!