Posté en tant qu’invité par Christian:
L’article mentionné ne donne pas assez d’éléments pour décider de la pertinence du jugement mais il faut partir du principe que les juges sont des gens formés et intelligents et que leurs décisions sont le résultat d’un très long processus d’enquête et de réflexion.
Ce cas qui peut paraître de prime abord simple est juridiquement assez compliqué car les responsabilités de chacun doivent être clairement établies. L’une des parties étant décédée, il est difficile d’émettre un jugement totalement objectif en son absence. C’est le travail des juges d’être le plus juste possible.
Ensuite, un jugement entre parties ne condamne pas forcément un coupable et blanchit une victime. Les responsabilités peuvent être partagées ou attribuées à l’un et l’autre.
Il convient notamment de savoir si le jeune homme a commis une faute intentionnelle ou pas. A priori, la faute du jeune homme n’est pas intentionnelle car il n’a pas délibérément décidé de provoquer un accident.
Cet accident tombe sous le coup de la négligence. En droit suisse, on distingue la négligence de la négligence grave. De l’auteur d’une négligence on dira : « Il aurait dû faire plus attention ou se montrer plus prudent »; en revanche, en cas de négligence grave on s’exclamera généralement : « Mais comment a-t-il pu faire cela ? » La négligence grave s’applique à celui qui viole les règles de prudence élémentaire que tout homme raisonnable eût observée, dans la même situation et les mêmes circonstances, pour éviter des conséquences dommageables prévisibles dans le cours naturel des choses.
Il y a ensuite l’entreprise téméraire, et celle-ci s’applique autant au jeune homme qu’à la jeune fille. Par entreprise téméraire on entend un acte qui comporte une probabilité d’accident particulièrement forte car la personne accepte sciemment de prendre des risques trop élevés.
L’alpinisme, pour une personne sans expérience et sans formation, peut être qualifié d’entreprise téméraire. Dans le cas présent, le jeune homme et la jeune fille semblent s’être livrés à une entreprise téméraire car ils n’avaient pas les aptitudes requises et donc, une partie de la responsabilité en incombe à la jeune fille.
D’autres aspects peuvent encore modifier un jugement.
Bref, tout ça pour dire qu’un jugement n’est généralement pas émis à la légère et que c’est le résultat d’un long processus d’enquête et de réflexion.
Je trouve juste un peu déplacés les messages lapidaires des gens qui, uniquement à la lecture de l’article cité et sans connaître la réalité du cas, prennent parti sans nuances pour la victime ou le coupable. C’est trop simpliste.