Posté en tant qu’invité par Christian:
Faisant suite aux propos de Céline…
S’agit-il seulement de légèreté, ou de la méconnaissance presque totale de l’évolution des compétitions offertes aux jeunes (poussin – benjamin - G&F) ces deux dernières années ?
Le texte mis en cause,
adresse fédérale: http://www.ffme.fr/escalade/competition/reglement/reglediff-enfant.pdf
Evaluation,
Visant l’évaluation de la représentation d’une responsable fédérale, au sujet des compétitions « jeunes », ma question a eu pour « sésame » absolu le « Top Rock ». Cette rencontre populaire propose dans une durée totale de 5mn, la réalisation d’un bloc à l’ensemble des quatre membres d’une équipe jeune … Chacun appréciera la représentation du jeune grimpeur tant du point de vue « sport de masse », que du « sport de haut niveau ».
Etat des lieux,
Depuis quelques temps, bon nombre d’adultes, bénévoles et responsables, ont pris la peine de porter leurs regards entre 1m20/sol et 1m50, et accompagnent spécifiquement la compétition nationale jeunes avec toute la maturité nécessaire… car ils l’adaptent et la font évoluer en lui apportant des mesures correctives reconnues et validées par l’ensemble des organisateurs et accompagnateurs.
La trame du règlement FFME en « difficulté » ou le « Contest » en bloc restant la base de 95% des offres.
Les sites,
Il y a encore trois ans seulement, 4 compétitions étaient proposées aux très jeunes.
Sur la saison 2001 – 2002 se furent 15 opens nationaux qui leurs ont été offerts, avec pour chaque implantation un minimum d’une centaine de participants.
Chamonix, Albertville, Grabels, Privas, Tarbes, Reims, Chambéry, Val d’Isère, Chalon en Champagne, Troyes, Annemasse, Clamecy, Casteljau, Argentière la Bessée, Millau, sans compter une vingtaine d’Open relevant plus spécifiquement d’une large inter-région.
La participation,
Au delà de cette large diversification, l’adhésion du plus grand nombre peut s’évaluer simplement :
Privas 2001, un peu plus de 100 participants. Privas 2002, près de 250.
Albertville 2002, une moyenne de 50 à 60 participants par catégorie, garçon ou fille, pour 8 catégories… faites le calcul… doublé d’une participation de plus en plus internationale.
Vers une évolution de référence,
a - Le Trophée national des p’tits grimpeurs (anciennement TOP des …) est une fête attendue, où le jeune trépigne autant par son impatience à y participer, que par sa motivation à y exprimer son potentiel technique dans des épreuves développées spécifiquement pour eux… et que pour eux.
Le « TOP » est basé sur un principe de « Coupe de France » des P’tits grimpeurs. Il en a tous les arguments, tant du point de vue de la qualité des organisations, que de la pertinence des ouvertures leur permettant d’évoluer au niveau de leur motivation.
Avec le principe de régionalisation des étapes de ce circuit, il ne serait pas « Galvaudé » de définir et attribuer un « titre national » par catégorie. Pour s’en convaincre, il serait élémentaire et pertinent d’aller seulement le constater et d’accorder à l’organisation en place, une délégation de tutelle reconnue, légitimée par la Fédération… que nous sommes… nous aussi !
b – L’Open d’Albertville : Après un détour d’une seule expérience à l’adresse des « poussin G&F », cet Open accueille sur 2 jours, l’ensemble des catégories G&F de benjamin à junior.
Les 400 participants, répartis sur une moyenne de 50 à 60 grimpeurs sur 8 catégories, en font un des événements les plus représentatifs de la grimpe Indoor. C’est aussi le carrefour annuel international des motivations, avec la présence de diverses nations : France, Suisse, Italie, Belgique, … Laissons du temps au temps, il le deviendra encore plus.
c – La dernière née des rencontres compétitives, Millau, propose aux jeunes catégories d’évoluer en milieu naturel, avec pour principe compétitif, la définition personnelle d’un « contrat» visant la réalisation d’un volume de voies proposées à chaque catégorie. Les propositions y sont adaptées, parfois audacieuses, mais toujours accompagnées d’une sécurité maximum.
Un challenge personnel, une mixité technique des catégories, une brassage du sport de masse et de haut niveau, sont autant de paramètres relevant d’une pertinence visionnaire.
L’organisation, d’initiative non directement fédérale, est exceptionnelle. Elle place ce challenge au niveau de l’évolution de la discipline.
Eléments de réflexion,
La compétition, sous une forme ou une autre, a été, est, et sera toujours un élément parmi tant d’autres, constructif d’une progression individuelle et collective. En escalade sur résine, à l’instar de la falaise, le geste n’y est pas moins rond, moins appliqué, moins musclé chez nos masculins et moins félin chez nos féminines… il y est tout aussi exigent et créatif.
Alors,
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Si on se donne la peine de constater l’essentiel des trois items précédents, force est de constater que l’empreinte fédérale n’est qu’anecdotique. La très rapide évolution du nombre des évènements échappe à la connaissance de la FFME en tant que paramètre d’évolution.
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La quantité des offres sur les 2 dernières années permet de constater non seulement l’adhésion d’un très grand nombre, mais tout autant, une pratique de très haut niveau émanant des plus jeunes. Une pratique du « 7a à 7c sur résine » en finale ou super-finale, émanant de « trognon » poussin-benjamin de 8 à 12 ans, ne relève pas d’une discussion de bistrot, mais d’un fait avéré qu’il nous faut constaté, et dont nous connaissons tous l’exigence des tenants et l’incertitude des aboutissants. Nombre d’organisateurs savent accompagner en temps réel l’émergence de ces motivations et de ce niveau, qu’il nous faut prendre comme un phénomène de masse, échappant à l’individualité.
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Chacune des spécificités des trois items précédents place les acteurs de ces organisations sur de vrais évènements qui font l’évolution nationale de notre discipline sportive. Ils en assurent le présent et le devenir.
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L’Open de Millau et l’état d’esprit qu’il porte, est un événement novateur qu’il nous faut considérer comme un aboutissement de la compétition, plus encore qu’une continuité, parce que c’est une approche individuel en milieu naturel, partagé en groupe, tant dans le « challenge jeune », que dans la « voie ultime ».
Cet Open place l’esprit des évolutions du nouveau règlement à l’antipode de la réalité de terrain.
Pourtant,
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La suppression du « à vue » en demi-finale, jusqu’au niveau régional était une mesure nécessaire. Elle devrait être étendue à un niveau reconnu « Open national jeune » spécifique poussin-benjamin…
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La mise en forme d’une compétition de bloc « jeune » s’appuyant sur les principes d’un « Contest » est déjà une pratique de référence. Elle est reconnue et appréciée pour sa mixité des catégories, et la liberté d’évolution qui l’accompagne. Ainsi, la FFME a simplement reconnu et avalisé cette pratique.
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En compétition de « difficulté », l’augmentation du volume de voies (de 4 à 8) pour les poussin-benjamin est une réponse crédible aux motivations du plus grand nombre. Elle ne doit pas soustraire une finale dans la représentation des jeunes qui se construisent parfois de façon plus exigeante.
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Le principe d’une association de performance au sein d’un binôme de grimpeur, doit rester une proposition à expérimenter parmi tant d’autre. Elle n’a aucune légitimité a être érigée comme principe général et doit être facultative.
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Il aurait été très constructif de débattre et surtout de tenir compte des arguments des équipes de terrain que sont les organisateurs de manifestations et coachs de club. Mais à n’en point douter, ce passage en force, aura le mérite de donner du poids à l’expression d’une réaction généralisée et unanimement critique.
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Pour ce que ces modalités ont de positif, il aurait été cohérent que la fédération pense les adaptations liées à la gestion du nombre de voie, dans le support informatique qu’elle propose. ( copier-coller 5 colonnes supplémentaires, et redéfinir la sommation des performances… à copier-coller pour l’ensemble des candidats)
Au bilan : des rejets unanimes à chaud… mais,
Une adaptation élémentaire de ces dernières modalités de règlement consiste à faire une voie ultime de qualification assez peu restrictive, pour permettre aux ex aequo de se départager selon les principes d’une finale traditionnelle. Les quotas s’en trouveront limités au strict nombre des ex aequo, limitant ainsi le temps d’isolement à une période acceptable.
Au delà de cette nuance, et en l’absence d’un classement par binôme, les modalités fédérales se résument à un volume de voies plus important pour les minots… ce qui ne relève pas d’une réflexion TOP inaccessible, et n’est pas un souhait totalement TOP confidentiel.
A défaut, il serait dommageable que « nous », organisateurs, limitions nos demandes d’agrément aux seules catégories supérieures ou égale à minime, et organisions parallèlement des rencontres nationales poussin-benjamin sans agrément, tenant ainsi la fédération à l’écart de l’évolution de notre discipline.
Nous sommes tous « la fédération ». A nous de lui faire accompagner ses évolutions. Elle n’est pas plus, nous ne sommes pas moins, responsables des orientations susceptibles d’enrichir nos courants.
C’est dans la diversité des offres de rencontres, compétitives ou non, que portera notre écho, non dans une négation de certaines de nos pratiques de référence…
Depuis deux ans, soit les responsables d’Open nationaux sont à l’aube d’une tendance nouvelle, et il faut en témoigner, soit ils pallient les carences de regards inadaptés datant d’une époque révolue, et a ceux-là, suggérons-leur de cesser de trop penser avant que de vraiment s’engager à descendre leur regard à 1m20 / 1m30 du sol… ils y enrichiront leurs certitudes.
Allez Fernand (forum de discussion FFME),… chiche … pour la démonstration de ton association binomiale.
A moins que nous choisissions d’associer un Arthur à une Manon, ou autre Christophe, Brice, Tiphaine, Thomas, Camille, Théo, Lisa, Baptiste, Nina, Brieux ou tous les autres qui ne manque pas de s’exprimer dans leur finale avec pour seul langage… l’envie de grimper beau, l’envie de grimper fort, l’envie qu’on les entende.
Christian