Compagnie des guides et éthique éco-responsable
Les effets rebond sont souvent cités dans ce contexte mais ne s’appliquent pas toujours. Je suis pas convaincu que la conducteur lambda (qui s’en fout pas mal de son bilan carbone) va faire beaucoup plus de bornes juste parce qu’il a acheté une voiture electrique.
Bonne question… certainement bien moins que tout ce qui nous vient du bout du monde (fleurs coupées, panneaux solaires, ordis, matos alpi, vêtements, légumes… participants aux COP )
Ouais… bon il y a quand-même plusieurs ordre de grandeur en termes de cout CO2, et suite à deindustrialisation de la France/l’Europe, il n’y a pas trop de choix local, alors que pour faire de l’alpi, pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour la plupart des gens.
Oui c’est rigolo ce mot d’anachronique.
L’heliski est anachronique, mais encore d’actualité, avant-hier nous avons croisé 4 Italiens qui se sont fait posé au col du Verraz, peinards…
Nota pour les modos de C2C, héliski est signalé comme faute d’orthographe quand on le tape dans le forum
Oui tu as raison, l’hélico va monter 800kg de provisions. Ta demi pension +/-500g + 1.5litre d’eau soit 2kg par personne => 1 rotation d’hélico = 400 demi-pension.
Si tu heliskies : 1 rotation d’hélico = 4 pers
=> héliski = 100 x plus de carbone que la version CAF demi-pension. (A qq chose près)
Oui, et c’est encore la fourchette bas, car beaucoup de refuges n’ont pas besoin d’héliporter l’eau, et en général, on fait plus qu’une seule descente lors d’un jour d’héliski…
pour ces questions d’éco-responsables, je fait souvent l’exercice de me dire, si le pétrole était à 100€ le litre, qu’est ce que l’on ferait ?
nota, 100€ / litre, ça devrait être son vrai prix.
beaucoup de choses changeraient, personne n’habiterait à plus de 20km de son travail, les dépenses de gazole seraient plus parcimonieuses, les gens bougeraient beaucoup moins, ou plus lentement (tu partirais à Chamonix pour 2 mois), probablement en train, les montagnes seraient peut-être aussi fréquentées, l’été, mais les gens s’y prendrait autrement pour venir et rester.
Si tu te mets déjà dans ce schéma de déplacement (avec pétrole à 100€/litre) et de consommation de la montagne, en anticipation, oui tu es éco-responsable. Comme le dit très justement Eddy 7374, si tu te penses eco-responsable en mangeant un poke-bowl saumon (de norvege), et avocat (d’afrique du sud), avec riz-thaï, tout les midis, pour prendre ta voiture quotidiennement pour aller au boulot, boire des litres de café de colombie, et reprendre ta voiture pour aller faire une vallée blanche en mars, les calanques en mai et les drus en juin…ben là c’est plus discutable.
Certes. Je remarque par ailleurs que le débat sur le « bas-carbone » est souvent circonscrit à une quantité de CO2 émise par un individu, là où il se trouve et lié à une activité considérée. Au-delà du simple fait de brûler des hydrocarbures, cela exclue par exemple toutes les consommations intermédiaires de matières fossiles, rien que le pétrole servant à fabriquer tant d’autres substances (fibres, revêtements, gommes, additifs divers, résines, cosmétiques…) . On ne prend pas non plus en considération l’ensemble des consommations liées aux productions, dont délocalisées ( l’export de nos pollutions vers d’autres pays ), sachant que les émissions polluantes ne connaissent pas les frontières.
Alors qu’en est-il vraiment d’un séjour alpin ou d’une pratique bas-carbone et en quoi un professionnel plutôt qu’un autre serait de nature à influer sur le changement global observé ?
Hormis se donner bonne conscience, cela ne serait-il pas une sorte de green washing ?
Bah si on utilise les hydrocarbones pour fabriquer quelque chose (au lieu de les brûler) à priori c’est pas grave pour ce qui concerne le réchauffement climatique.
Cette remarque mise à part on peut constater deux choses:
- Notre société/modèle économique est polluant en général.
- Certains activités (par ex. le heliski, voyages lointaines) sont très polluantes même par rapport aux standards de notre époque.
Le fait qu’on participe à la pollution à cause du point 1 n’empêche pas d’éviter de participer (même indirectement) aux activités concernés par le point 2.
Le label idéologique ‹ eco responsable › gangrène tous les secteurs. C’est un argument de vente. La structure qui s’affiche pas ça sur sa publicité perd peut être des clients.
Pour répondre au tout premier post, la nature est bien plus défigurée par tout ce monde, surtout avec une accessibilité accrue avec les télécabines, celle des grands montets qui va ramener bientôt des milliers de skieurs sur glacier uniquement par gravité, l’extension du télécabine du montenvers où n’importe quel clampin peu mettre le pied sur la mer de glace sans aucuns efforts. Les stations de ski sont blindées même l’été avec le VTT, la nature est défigurée par les structures et par cette population qui l’a consomme. Récemment une espèce de concert [Modéré : terme injurieux] sur la terrasse de l’aiguille du midi avec un boom boom constant pendant toute l’ascension de l’arête des cosmiques, comment dire à mes clients que la montagne est préservée. Au sommet un DJ avec des [Modéré : terme injurieux] à bonnet qui se trémoussent quasi ibiza. Honteux. Si vous voulez être eco responsable, c’est pas l’activité de guide eco friendly feministo vegan qui va sauver la Terre mais d’autres enjeux géopolitique biiiien plus important.
mais la vraie question est : "sauverons-nous le monde, nous Français, à être éco-responsable ? "
(traduit dans ma tête : « à économiser le pétrole comme si il valait 100€/ litre »)
A : faut-il l’être individuellement, en anticipation, pendant que d’autres (des pays entiers, plus de la moitié de la terre), ne le sont pas du tout ?"
B : faut-il l’être individuellement, en anticipation, pendant que d’autres (la moitié du pays, juste les français), ne l’est pas du tout ?"
J’avoue ne pas avoir de réponse toute faite à cette question épineuse.
Mais je respecte ceux qui, vertueux, ont envie de l’être et de montrer que c’est possible de vivre comme ça.
Quelques éléments de réflexion :
- alimentation électrique de l’ile de saint martin (antilles), des bateaux entier de pétroles brulés
- consommation énergétique annuelle ou quotidienne de qq d’arabie saoudite (35Millions de personnes), ou même plus largement toute la péninsule arabique (80 millions) 5 fois plus que la tienne mini
- consommation énergétique annuelle ou quotidienne d’un péruvien, 5 fois moins que la tienne mini
pour élargir le débat :
https://www.indexmundi.com/g/r.aspx?v=91000&l=fr
=> je rejoins une fois encore Eddy7374, que ton guide s’affiche ecoresponsable ou pas …pffff…c’est de la foutaise pure et dure, du micro,micro,micro détail. Il faut réfléchir collectivement, mondialement, prenons nous le virage ? si oui quand ? si oui tous ensemble, les micro-choix individuels de 2025, ne soulageront pas grand chose à part ta conscience.
OK, et on fait quoi pour ça ? On attend que les autres veuillent bien s’y mettre ?
La réponse est clairement non.
Mais si tout le monde s’y mettait, les choses pourrait changer.
Donc il faut bien le dire, si on ne le fait pas, on sera clairement complice du désastre probable.
Un rappel : c’est au Bistrot que l’on peut tenir des considérations sur l’écologie en général qui n’ont pas de rapport direct avec la montagne, mais pas sur ce forum, consacré aux liens entre montagne et environnement.
Bonjour sylv72,
Il existe cette volonté chez certains guides de proposer des séjours avec accès à la montagne en transport en commun ou vélo.
Je ne la retouve plus mais il y a une liste de professionnels sur le site de Mountain Wilderness normalement.
Pour notre part Alternacime est une association de guides et moniteurs près à encadrer en utilisant train + bus ou vélo. Notre structure est encore à son début car nous nous voulons pas créer une entreprise, pas de professionnel en com et nous avons perdu notre site internet.
Il nous reste de nombreuses idées de séjours variés, une banque de professionnels motivés, et ça nous fait plaisir de voir qu’il y a bien une demande qui existe.
N’hésitez pas a nous envoyer des message en privé pour voir ensemble vos envies et pourquoi pas participer à la création de cette association.
Une vidéo créée avec Protect Our Winters
https://stream.42videobricks.com/ZXJEa1RCSVYxS2VDQ2JsRw==/player?autoplay=0&controls=1&loop=0
Les séjours proposés l’année dernière :
… ne soulageront pas grand chose à part ta conscience
D’ou l’utilité d’avoir une conscience
Bonjour,
Quel sujet intéressant! Il y a tant à faire pour progresser dans ce domaine, et vite! Pour répondre au sujet de « l’épouvantail », notre demande n’émane pas d’habitants d’une grande métropole, ni de Paris, ni de conducteurs de voiture électrique, trop cher pour nos budgets familiaux Il y a des amoureux de la montagne, alpinistes hors des villes. Mais, les citadins y ont droit comme les autres. pas de stigmatisation svp.
Le but est de tendre vers une pratique responsable de la montagne pour les générations futures, y compris par des « gestes de colibri », sans être sûr de leur impact à l’échelle mondiale. Pierre Rabhi. responsabilité individuelle, oui. Tendre vers le rythme du pas. Un-e guide ou accompagnateur-se se doit, étant donné son domaine professionnel, le territoire de montagne, de tendre lui aussi vers une cohérence respect montagne durable et pratiques pro, tout comme le pratiquant. Effectivement, lire dans les réponses qu’une seule rotation en hélico pour pratique de l’héliski équivaut à 400 nuitées DP, ou je ne sais combien de traversée de la France en voiture, ou une année de consommation carbone d’un citoyen africain…pour un loisir de luxe. Qui peut payer ces séjours? Quelle est la rémunération réelle de ces guides?
Un client héliski équivaudrait à 620 kg CO2 par jour… Cela laisse pantois.
On aimerait qu’à l’instar d’Alternacime, des séjours de de type soient proposés. les avancées des structures les plus connues restent trop timides, au regard de l’avancée inexorable du réchauffement. En parle-t-on dans les comités d’éthique de ces compagnies? Sûrement.
ça nous fait bien réfléchir en tout cas en amont, pour notre séjour. Je ne trouve aucun site clair référençant des professionnelles-els émancipées-és de la pratique à haute dépense carbone. Ils-elles devraient se valoriser. Dans les clubs provinciaux, beaucoup sont en recherche de cohérence, essayent de s’améliorer. Plus largement le spectre des pratiquants. ca, c’est positif.
Comme souvent sur notre forum dès qu’il s’agit de l’écologie, je sujet est parti un peu en digression. Mais j’espère que tu as eu au moins quelques pistes.
Une dernière question, est-ce qu’il y a besoin d’une « structure » pour faire votre sejour? Vous pourriez juste choisir un guide en privé, puis dormir en camping, et en tente en altitude (hors Vanoise) ou encore en refuge (le refuge est plus couteux en CO2, mais minimise l’impacte sur l’environment local en concentrant les gens dans une structure permanente), en allant en venant en velo/TC…