Compagnie des guides et éthique éco-responsable

S’intéresser à l’ensemble de la pratique d’un professionnel de montagne (dans un contexte d’écologie) ça me semble pas mal, par contre fouiller dans la vie personnelle des guides pour voir où ils ont passé ses vacances ça me laisse un peu mal à l’aise.

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Oui, c’est toute la limite des listes comme proposée plus haut… Ou de l’affichage « écolo » d’une structure.

Mais pour quelqu’un pour qui c’est très important, la relation en directe est un bon moyen d’aller sur ce terrain et de répondre à ses attentes.

Après les séjours en mobilité douce, pour l’instant, sont plus compliqués à organiser et moins bien rémunérés (malheureusement), donc il y a beaucoup de chances que les guides qui sont investit professionnellement dans cette démarche, fassent attention dans leur vie privée. (sauf si c’est uniquement pour soulager leur conscience)
Si ça ne les intéresse pas ils vont travailler sur des produit plus facile.
L’héliski ça fait des belles descentes sans effort physique, et ça paie généralement très bien.

Pour ce qui est de l’impact, si un guide qui faisait 3 séjours en avion par ans, et qui travaillait sur des séjours uniquement carbonés (petit ou gros impact), décide de proposer de la mobilité douce pour faire un effort, et de réduire son nombre de voyage en avion à 1 par an, je pense que c’est une démarche que l’on doit motiver.

Bien sûr, les personnes qui sont plus strictes sur la réduction de leur impact devraient être mises en avant également.

Pour notre part, nous ne prenons pas ou peu l’avion (1 vol tous les 3 ans), mais j’aimerais dans la démarche Alternacime qu’il y aie une motivation de transition du carboné vers décarbonné et non pas une punition de ceux qui font déjà des effort pour en demander plus.
Je trouve bien de prendre un guide qui faisait de l’Héliski et qui propose un raid à ski en faisant l’effort de se déplacer en train (à mon avis c’est très rare). ça fera se poser des questions à ses collègues

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En écho aux messages de Eddy et de noname : oui on peut toujours penser que ses émissions perso sont une micro-goutte d’eau dans l’océan, relativiser les efforts qu’on peut faire à son niveau en les comparant à ceux dont les émissions sont bien pires.
Ou lancer des incantations « agissons collectivement » sans la moindre idée de comment faire ça concrètement.
Ou penser ( ça commence à être mon cas depuis 1 an ou deux…) que les carottes sont cuites et que ça sera la cata quoiqu’on fasse, sauf découverte technologique majeure qui parait à ce jour totalement illusoire.

Voilà on peut se servir de tout ce catalogue pour faire comme on a toujours fait et polluer sans se poser d’autres questions.
Perso dans ma tête je n’y arrive pas, et finalement je préfère me mettre des contraintes sans prétendre du tout être exemplaire et sans être intégriste. Juste mettre en balance mes choix et toujours essayer de privilégier la solution la moins émettrice sans que ça me coûte de trop.
Finalement la seule chose dont je me sois vraiment privé c’est les voyages lointains. En contrepartie je retire une certaine satisfaction à avoir fait une activité sympa en privilégiant une approche responsable.
Je suis bien conscient que l’impact est infinitésimal mais je le vis mieux comme ça.
Et voir que d’autres font mieux que moi (au travers des CR C2C par exemple) m’incite à continuer modestement dans cette voie.

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Il me parait que ton approche n’est pas vraiment la même que ceux que tu sites ? Tu as fini par faire quelque chose de non-negligeable (à l’echelle personnelle) tout en restant conscient que ton comportement n’est pas irreprochable. C’est d’ailleurs ce que je fais moi aussi, et ça va direcement dans le sens de la demande de @sylv72, dont l’intention est claire :

Pour l’activité des guides, pour moi l’héliski n’est pas défendable, même indépendamment du problème des émissions liées au kérosène : un lieu de dépose héliski pourri la vie de toute une vallée les jours de beau temps. On peut toujours ergoter sur le volume de CO2 par rapport à la voiture, etc… La nuisance sonore elle est prégnante et incontestable et touche tous les usagers de la montagne, faune comprise !

J’étais dans le Valgrisenche l’hiver dernier, ça tournait de 9h du matin jusqu’à 13-14h sans discontinuer.
Il y a une journée où nous avons croisé plusieurs groupes pendant qu’on montait, je les ai arrêté pour provoquer la discussion, les réactions étaient intéressantes, entre les clients français (skieurs de station) ne se rendant absolument pas compte des nuisances qu’ils provoquaient, le pur guide valaisan hautain et méprisant dans le style « je suis un professionnel moi », le guide italien « c’est ma montagne ici, tu n’as qu’à aller ailleurs »…
Ces discussions ne servaient probablement pas à grand chose mais ne rien dire serait bien pire.

Je fais rarement appel à des guides mais quand c’est le cas, hors de question de faire appel à quelqu’un qui a l’héliski dans ses activités, on n’a pas les mêmes valeurs et la même approche (peu importe qui a raison et qui a tort)

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Tout à fait d’accord
L’impact réel de l’usage des engins à moteurs - sur terre, dans les airs … - sur l’environnement, la nature, la bio diversité, la pollution générale, les humains qui doivent supporter cette engeance … ne se mesure pas au CO2.
Oui évidemment l’helico est nécessaire dans des usages d’intérêt général, à gérer avec rigueur, pas dans des usages récréatifs, privés, inutiles sauf pour certains qui en font simplement du pognon

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Mais si à coté on fait déjà toutes les accès au sortie en bus et en vélo, on à pas de 5G et déjà on utilise la 4G pas si souvent, on boit pas de café (mais que de la bière locale :laughing:) et on à pas de bagnole parcque en vraie le réseau de bus fonctionne ok (près des agglo) ça passe non ?

Bon je dis pas que c’est totalement mon cas, parcque de temps en temps j’emprunte une voiture pour aller faire des départs de rando là où y’a pas moyen d’y aller autrement, et quand c’est des lieux fréquenter je fais du stop. Bon le stop c’est toujours une voiture, mais avec ou sans moi elle circule.

Tous ça pour dire que c’est genti de traiter de bobo qui réfléchise pas, et c’est le cas pour certain, mais peut être que je donnais juste une recommendation parmis les nombreuses autres que je pourrais donner et que j’applique…

voila désoler si c’était hors sujet et par le ton un peux aggressif de ce message mais je me suis mis au niveau, alors que je proposais juste quelque chose de bonne enfant pour montrer le décalage entre notre monde (le coca) et le vraie monde (qui n’a pas de coca à 2000 au fin fond des vallé sauvage et sans réseau…)

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Sans vouloir digresser, mais la 5G ou la 4G sont vraiment anecdotiques à l’echelle des emissions d’une personne habitant en France, même les plus attentifs.

D’ailleurs, pour les refuges, il y en a pas mal qui sont ravitaillés avec une grue monte-charge, où un 4x4, ce qui est bien moins polluant qu’un hélico.

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tous à fait d’accord

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8 messages ont été fusionnés à un sujet existant : Postécolo 2 (ouvert par Oli974)

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PS1 longue distance : plus de 80 km.
PS2 La majorité (90%) des déplacements de plus de 80 km sont des déplacements de loisirs en France

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l’alpinisme fait-il parti des activités de loisir des 10% en question :wink:?
PS3 10% les plus riches : pour la France c’est plus de 43 000 euros par an de revenu soit 1/3 des salariés selon les explications données ici :


[Edit modération : réduction de la seconde image, pour une meilleure lecture]

Un rappel sur ce forum :

En lisant ton post, je pense à un article publié sur Libération en février 25.
Il traite d’héliski et croisières de luxe pour des guides de la Compagnie. On n’imagine pas à quel point il peut y avoir des dérives dans ce domaine.

Tout a fait d’accord. ne pas prendre de guides qui pratiquent cela. Il serait bien que les professionnels publient leur désaccord à ces pratiques-là.

Lire les post intéressants aussi de Résilience montagne qui traitent parfois de ces sujets, et plus généralement de l’avenir de la montagne hors de ces dérives.

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Merci pour la référence.
En tant que pratiquant de ski de rando, Je m’interesse à la question de la poursuite de la pratique de l’Héliski en général, et en particulier par des guides.
Cette activité est interdite en France. Des guides suisses lanceraient une pétition en ligne pour cesser l’héliski chez eux sur l’incompatibilité entre une profession se réclamant proche de la nature, et une pratique scandaleuse par son empreinte carbone, son absence d’éthique.

Je viens de lire l’article de Libération de février. Dans ce cas précis, aller polluer un autre territoire, au régime autocrate, grâce à des clients locaux et autre, tout en se réclamant appartenir à la compagnie française, changer le nom de son agence, pour poursuivre cette activité de manière plus discrète, nom qui serait devenu Elysium escape, (D’où vient ce nom?), semble inconcevable.
Ces guides seraient-ils climato sceptiques? Seulement interessés par l’argent facile, séjour à 15000 euros!
En période électorale tendue, il serait temps, avant les JO en outre, dans les Alpes, que les acteurs politiques locaux s’emparent de ce sujet et affichent clairement leur position.
Quid de la formation des guides à ce sujet? Rien ne leur est interdit?

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Salut,

Je ne sais pas ce qu’est « la compagnie française » des guides pour toi, mais ça n’existe pas :wink:
L’article en question traite de quelques collègues qui agissent en leur nom et en leur responsabilité au sein de leur agence, ils ne sont heureusement pas représentatifs de la profession :slight_smile:
Il y a toujours trop de collègues qui pratiquent l’heliski, et trop de clients qui paient pour ça… Mais ça reste très minoritaire en France d’un côté comme de l’autre.

Pour ce qui est de la légalité de la pratique pour des guides français : oui c’est légal du moment que le pays autorise l’exercice pour un guide français (en gros tous les pays membres de l’UIAGM plus ceux qui n’ont pas de législation spécifique concernant le métier de guide) et la pratique de l’heliski …
L’état français pourrait effectivement exclure cette pratique du DE guide, mais ce qui fait vraiment du sens c’est surtout que tous les pays interdisent la pratique chez eux :slight_smile:

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leur page Instagram a moins de 100 publications, 1000 abonnés donc c’est vraiment une niche microscopique me semble-t-il (mon guide local préféré a 1800 publis et autant d’abonnés)

Donc pour moi ce genre de message est presque de la pub !

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La loi française interdit " la dépose hélico " ( à titre de loisir )

Mais une loi française n’est pas extra territoriale, donc un guide français peut malheureusement faire ce qu’il veut dans un autre pays en respectant la loi et règles de ce pays ( ? ), ce n’est qu’un ob d’étiquette perso
La loi étant ( volontairement ?? ) mal rédigée n’interdit pas sticto sensu les reprises, ce qui permet à certains d’aller se poser à qqs 10aines de mètres de l’autre côté de la frontière, de descendre côté France et de se faire récupérer en bas par hélico
Des associations de protection environnementales essaient depuis longtemps de corriger cette rédaction bidon, je crains qu’ils n’aient pas abouti

Bonjour,

J’ai lu aussi l’article.
Il semble que cette entreprise soit listée dans celles, françaises, qui continuent à travailler sur le sol russe, malgré la guerre en Ukraine.
Plus largement, la question est aussi de savoir, si une entreprise française, travaillant sur un sol qui a engagé un conflit, paye des impôts sur ce sol; contribue indirectement à l’effort de guerre.
De fait, il est question de responsabilité morale à l’égard du pays attaqué. Mais, on s’éloigne un peu du sujet montagne et pratiques.

Sur le dernier site noté, il y a peu d’abonnés. Mais, sur le précédent nom de l’agence, site toujours actif, il y a des milliers d’abonnés. Le nom Elysium escape semble faire référence à un film délétère, une dystopie imaginant que les riches auraient tout sur une planète loin de la terre, tandis que les autres crèveraient de faim, etc…; le ton de cette activité est donné.
Tout à quelques privilégiés, en dépit d’une quelconque éthique.

Concernant la formation des guides, je me demandais où apparait dans la formation de l’ENSA, pour les guides, l’UV dédiée à l’Héliski? Ce serait intéressant de le savoir. cela signifierait qu’avec l’argent public, l’Etat forme des professionnels de la montagne, à cette pratique? Je suis surpris.
L’idée d’une liste de guides, sorte de charte, répertoriant ceux qui refusent cette pratique apporterait plus de transparence aux clients qui ne veulent pas payer un professionnel sans savoir comment il pratique la montagne.
Est-elle au goût du jour?

Il n’y a évidemment pas d’UV heliski, comme il n’y a pas d’UV téléski et télécabine. Le guide ne pilote pas l’hélicoptère, il encadre en ski « tout terrain »…
Le diplôme n’est pas le bon levier, ça ne résoudrait pas grand chose (l’heliski continuerai de se pratiquer avec des guides locaux ou d’autres pays) et je ne sais même pas si l’introduction dans le DE guide d’une interdiction de pratiquer l’heliski aurait une grande valeur juridique…

Le vrai levier ça reste quand même l’interdiction par tous les pays de cette pratique… Et continuer à lutter pour que cette pratique ait une mauvaise image afin de dissuader un maximum les clients comme les pros en attendant…

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