Comment s'entrainer pour un 8000 comme le Manaslu ?

J’aimerais échanger avec des personnes qui ont suivi un plan d’entrainement, de préparation physique pour ce style d’ascension.
Cela peut sembler un peu bête, mais je n’ai aucune idée de comment ça ce passe, quand on est en ville. A qui faut-il s’adresser ? Y-a-t-il de la documentation spécialisée ? Des trucs à faire ou ne pas faire… ?
Merci d’avance pour votre retour et indulgence…
Paulo_back home

Niveau documentation, je suis fan du livre « Training for the new alpinism » de Steve House et Scott Johnston. Il aborde énormément de sujets différents (entrainement, acclimatation, nutrition…) de manière poussée et abordable. Il faut aimer lire en anglais, mais c’est une référence.

Paulo Grobel qui demande des conseils sur une expé ?
J’ai du mal à faire passer ça !

2 Likes

Oui c’est étrange on a envie de dire qu’il est mieux placé que nous pour répondre.

Si j’ai bien compris, c’est sur la préparation « en ville » qu’il cherche des conseils, sans doute pour répondre à des clients qui veulent améliorer leurs chances d’y parvenir. Bien évidemment ce n’est pas pour lui !

Je ne suis pas douée pour faire des recherches de topic, mais il y en a déjà eu sur la préparation, avec des conseils tels que s’entraîner à courir en montée, un peu de salle d’escalade, sports d’endurance etc. Ça rappelle quelque chose à d’autres ? Sans doute était-ce pour le mont Blanc ?

En tous cas, je conseillerais de travailler le foncier, un peu de technique et de fractionné, et de prévoir un long temps d’acclimatation ?

1 Like

le plus capital c’est les globules rouges et cela ne s’acquiert pas en ville .

En effet ça se passe plutôt dans la moëlle osseuse…

On pourrait donc conseiller des transfusions et de l’epo ? Je déconne hein…

1 Like

l’entrainement en chambre à basse pression a déjà été fait , Eric Escoffier et Christine Janin face N de l’Everest dans les années 80
Actuellement il y a des Italiens qu’i s’entrainement comme cela à Bolzano/Bolzen pour une hivernale

1 Like

Mouais… pas certain.
En Europe, pas grand monde ne vit en permanence à 3000m d’altitude, à part les gardiens de refuge.
Les personnes qui vivent en montagne (comme souvent les guides) vivent en vallée à 1000-1500m d’altitude voire même plus bas parfois. Je ne pense pas que ça fasse une énorme différence sur les globules rouges.
Par contre ils vont beaucoup en montagne, donc ils ont la caisse et habituent leur corps au changement d’altitude. Là c’est un avantage par rapport à quelqu’un qui va peu en montagne.

Les globules on les fabrique lors de l’acclimatation. Notre corps s’adapte à l’altitude. Certes certains mieux que d’autres.
A mon sens en expé le plus important c’est d’abord l’endurance puis le mental (gestion du stress, de l’inconfort, de l’attente quand il fait moche, …). L’endurance c’e’st facile à travailler même en ville.

N’ayant jamais tenté de 8000, je n’ai malheureusement pas de réponse à donner à Paulo Grobel,

Voici la liste des sorties sur un 8000m sur camptocamp.

@kay74, @mbonnot, @Ximino, @lashemale, @calkul, @Franck_Pitula, @alex_buisse si jamais vous avez des conseils pour Paulo :wink:

Nul doute bien sur que d’autres personnes sur ce forum sont allé aussi haut, ou s’y sont préparé.

Au delà de l’acclimatation (en ville à part les chambre hypoxique il n’y a pas de solution, la prise d’EPO sur le long terme provoque un épaississement du sang et augmente les risques de formation de caillots sanguin donc par exemple AVC, embolie pulmonaire, ect…bref pas top) l’autre problématique en ville c’est l’absence de relief significatif et donc de forte dénivellation.
En courant sur le plat on dévelloppe surtout son endurance fondamentale(faible allure, longue durée) et sa VMA(vitesse maximale aérobie) mais on manquera de « puissance » pour les montées et notamment d’endurance de force. Cette dernière est, je pense très importante pour toute activité de montagne. Le type de contraction où il faut être performant à la montée est donc concentrique(grand fessier, quadriceps, mollet+++) c’est à dire lorsque le muscle se raccourcit.
Quand on vit en ville les activitées qui me semblent se rapprocher le plus de cela sont :
-Vélo d’appartement avec resistance moyenne à importante
-Tapis de course incliné (une marque en propose qui s’incline jusqu’à 40%)

Et biensur si on a la possibilité d’aller régulièrement les weekend en montagne c’est le mieux.

Personnellement j’ai vécu pas mal d’année en région parisienne tout en pratiquant souvent cascade de glace(4/4+) et alpinisme (AD/D) les weekends. Je me préparais uniquement en courant sur piste et en grimpant en salle.
Actuellement je vis dans les alpes. Et la principale différence c’est justement mon endurance dans les grosses sorties (genre entre 2000 et 3000m de D+ à la journée) et/ou avec des gros sacs. Je ne finis plus complètement crâmé à chaque fois, je peux faire la trace dans de la neige profonde beaucoup plus longtemps et accessoirement je n’ai plus de douleur aux genous comme c’était le cas avant au bout de plusieurs heures.

Bref pour un citadins : vélo, tapis inclinable, montagne les weekends

2 Likes

Désolé pour cette réponse qui ne répond pas spécifiquement à la question d’un 8000.
Mais si la condition physique est bonne, l’acclimatation aura de meilleur de bien se passer je pense.

1 Like

la formation rapide de globule rouge dans le sang n’a rien à voir avec la condition physique, tout le monde n’a pas la même réponse à l’altitude

1 Like

Tout à fait.
C’est pourquoi on parle de 2 types d’acclimatation :
À court terme(ex : accélération du rythme ventilatoire, fréquence cardiaque, ect…) et à long terme (production de globule rouge).
Ma réponse concerne donc l’acclimatation à court terme.

De plus je pense qu’au delà de la production de globule rouge un bon entrainement physique est indispensable pour un 8000. Sinon pourquoi se préparer pendant des années pour tenter une telle ascension? Cela ne se limite pas qu’à la production de globule rouge le moment venu.

En ville ni même dans les alpes on ne peut « s’entrainer à s’acclimater » pour un 8000.
La différence entre les candidats une fois acclimatés se fera sur la capacité de leur organisme à produire des globules rouges ET leur condition physique.

Exemple un peu extrême : tout les records de vitesse en haute altitude sont détenu par des alpinistes/andinistes/himalayistes de haut niveau.
Mais ces derniers n’ont pas forcement une meilleur réponse à l’altitude que moi. Passé les 3 à 5 semaines d’acclimatations leur condition physique fera qu’ils iront plus vite que n’importe qui.

Et personnellement à l’elbrouz j’allais plus vite que tout les autres personnes présentent non pas parceque j’étais mieux acclimater(au pied de la montagne depuis 2j à peine…) mais grâce à mes entrainements répété depuis des années.
Il s’agit donc d’un facteur important de la réussite, même en altitude.

Merci d’avoir formuler cette interrogation toute légitime.
Ben en fait c’est tout simple, jusqu’à présent, je ne me suis jamais entrainé spécifiquement, ni dans les Alpes ni pour l’Himalaya. Je ne suis pas vraiment dans la catégorie performer.
Et, à la fois je ressens le besoin maintenant de m’entrainer, et surtout, je ne sais quoi répondre à qui me pose cette question, n’ayant aucune expérience.
Paulo
Et pour répondre à Pierre5232
OUI c’est ça la question… le cardio et le renforcement musculaire. En ville ou sur le terrain en montagne et dans le cadre d’une préparation physique structurée (j’ose pas dire intelligente) et non traumatisante ni pour le physique ni pour le mental ou la motivation…
Merci à vous
Paulo_même pas sur les skis

Oui, je viens de le recevoir et effectivement ça ressemble à une bible sur ce sujet. C’est du lourd !
Mais, je pense aussi qu’un 8000 par une voie normale, même « by Fear means » ne correspond pas a du « New Alpinisme ». Par contre, il y a forcément des choses intéressantes à récupérer.
Et aussi, il n’y a rien d’équivalent en Français. Dommage…

Il y a aussi des infos dans un bouquin de Marc Twight qui s’appelle « Extrem Alpinism, How to climb high, light and fast ». Une partie des points entrainement peut être intéressante pour un alpiniste citadin.

L’aspect « new alpinism » défendu par les auteurs, c’est plus concernant l’utilisation d’un entrainement spécifique et structuré pour l’alpinisme, chose assez nouvelle au moment où le bouquin est sorti (apparement). Je suis convaincu que 90% du livre est valable pour une ascension classique. Notamment sur la partie entrainement, il y a pas mal de variantes en fonction du terrain accessible.

Dans le bouquin « new alpinism », les auteurs sont très centrés sur l’entraînement physique, même si l’aspect psychologique est abordé mais de façon trop courte à mon avis.
Ce que j’ai le plus aimé dans le bouquin, c’est les petits encarts de cadors, le point commun entre tous n’est certainement pas l’entraînement physique.