Comment financer une expédition

Posté en tant qu’invité par Rama:

Pour donner un terrain plus pertinent à cette question que les autres posts

salut,

Je ne réponds pas à la question que tu poses, mais je souhaite te donner un avis amical sur la contenu de votre site web que je viens d’aller parcourir. C’est truffé de fautes d’orthographe. Alors ça, je peux t’assurer que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour commencer… :wink:

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C’est une vrai question. Difficile d’y répondre (ça c’est une réponse de normand) toutefois je trouve que certaines réponses sont encore plus « à l’emporte pièce » que les miennes.

De tout temps cela a été une difficile question. Les grands explorateurs ont toujours eut des sponsors, mais à cette époque l’exploration avait un sens disons plus évident, la connaissance et « la conquête » de territoire inconnu des grands pays industrialisés ou des grandes puissances.

Certains embrassaient la carrière militaire parce qu’ils avaient le goût de l’aventure, comme Nicolas Przewalski, qui parcouru toute l’Asie Centrale et auquel on doit de précieux renseignements sur la re-découverte du Xin-Jiang et du Nord Tibet. D’autres comme Alexandra David Néel se fit payé tous ses voyages par son riche mari. Un exemple particulièrement précieux d’altruisme domestique.

Plus près les alpinistes Français de l’Annapurna, ont été financé par l’Etat, qui en espérait des retombées médiatique notamment sur la vente du livre mémoire d’Herzog, ce qui a permis un retour sur investissement.

Le dénominateur commun c’est le sponsor prend un risque dans la mesure où il espère un retour sur investissement.

De nos jours où les techniques ont bien avancé, les moyens de communication et de transport plus abordable et où l’organisation « d’expédition » est à la portée de bourses disons plus modestes, il y a pléthore de candidat. Mais il n’y a pas vraiment plus d’acteurs économiques pour le financement. A mon avis ils sont même en voie de réduction.

Les acteurs traditionnels que sont les équipementiers sportifs de montagne, sont en nombre réduit. Ce sont des grands groupes qui se partagent un marché qui n’est plus en progression. Nous ne sommes plus dans les années 80 du boum de la pratique des sports de montagne. Pire les leaders se font tailler des croupières par des mastodontes de la grande distrib, qui commence à leur gratter les pieds voir plus.

Il y a pléthore de bon voire très bon alpinistes. on a que l’embarras du choix. Et Finalement on en choisira une bonne cinquantaine sur le lot. L’himalayisme fait moins rêver. les pays exotiques genre pakistan, ou tout se qui se termine par « stan » a tendance à faire peur. La montagne n’est plus médiatisé comme dans les années 80. Les exploits ne font plus rêver que les mordus que nous sommes. Bref beaucoup se bouscule au portillon, mais peu y entre. C’est même la galère pour monter l’Everest, rien que pour le ticket d’entrée, plutôt réserver aux bourses bien pesantes. Bref c’est un plan galère dans l’absolu, à moins d’être le top du top, le maxi-fortiche (sans ironie), et encore (bien qu’il le mériterait).

Donc constatant cela, comment financer « son expédition », le dénominateur pourrait être de trouver le bon concept, celui qui fait rêver, qui fait partager l’aventure à l’autre. Et pour cela je pense qu’il faut avoir quelque chose à raconter de plus original que les autres. En tout cas qui dénote dans l’air ambiant. Alors peut-être doit-on prendre le risque d’investir, à fond perdu, jusqu’à ce que la mécanique fonctionne. J’imagine que ce fut la démarche de Nicolas Vanier ou d’autres. Evidemment avec la notoriété acquise tout devient facile.

A mon avis, la mécanique ne peut que s’enclencher quand on a déjà un passé, une aventure, un film, un bouquin écrit, quelque chose à présenter. C’est évident que c’est le plus dur. On en revient donc à la question de la prise de risque initial, puis de réunir la masse critique de vécu, de production qui va permettre de réaliser les autres rêves…

Dans le même temps, on peut aussi préparer des « expéditions » avec un budget serré tout à fait compatible avec son salaire. On ne choisit donc pas de vivre totalement sa passion, mais de faire des concessions. Et dans ce cas la notion d’expédition devient relative, perd de son aura. J’ai tendance à penser que c’est un bien grand mot, quand tout simplement il suffit de prendre son sac à dos, son courage et de partir comme ça, sans trop se poser de questions.

Je me rappelle les « expé » sur le Lénine, il faut voir comment elles se prenaient au sérieux, avec un QG hyper sophistiqué, high tech, ordi et tout pour la météo, téléphone satellitaire et tout le bastringue, plus les fringues avec logo customisé pour la circonstance. Tandis que nous autres simples péquins on est monté comme çà, presque comme des fleurs, sans trop stresser. Nul doute que le budget était décuplé dans l’autre cas. Alors j’ai fait l’expédition au Lénine mais j’ai surtout monté sur la montagne qui se nomme le Pic Lénine, pas la peine d’en rajouter…

Et avec un bon matos, de l’expérience personnelle de très haute altitude, un max de courage, j’imagine qu’un 8000 c’est la même chose. Au moins on peut tenter, sans se rajouter les falbala de la super aventure. Tiens encore un exemple le gars du 93 qui monte à l’Everest, finalement il a quelque chose à raconter, par contre ce qu’il a pas dit c’est comment il s’est payé le ticket d’entrée, même s’il a pipeauté son « CV » d’alpiniste. Il était gonflé et grand bien lui en a fait mais je pense qu’il était également tuné à la base !!! et là ça change pas mal de chose. On est d’un coup de l’autre coté de la barrière. Parce que les acteurs de l’alpinisme de haute altitude ils t’attendent au tournant, avec des poches bien remplis de préférences. Normal d’une certaine manière tu rémunères un maximum de gens dans une organisation.

On en revient toujours à l’idée qu’il faut avoir quelque chose à raconter qui intéresse les autres. Mais comme toujours, et je vois où tu veux en venir, il vaut mieux commencer par raconter l’histoire qui s’est déjà passé.

Henri

http://voyages.liberation.fr/montagne/je-ne-savais-pas-grimper-ca-les-un-peu-enerves

/viewtopic.php?id=152526
/viewtopic.php?id=194067

Un crédit à ta banque

Je suis allé sur l’article, le problème n°1 c’est surtout la tune. Il a réussi à économiser 15 000 euros, plus fait de la retape pour 3000 euros auprès de ces potes. Généreux ces potes ! J’en ai pas des comme ça. Tout ca pour dire qu’effectivement le ticket d’entrée c’est 20 000 euros. Après c’est la volonté et certainement qu’à la base il avait les capacités physiques intrinsèques pour le faire, qui paradoxalement n’ont rien à voir avec la pratique de l’alpinisme. Soit qu’il y a des gens qui ont beau avoir toute la technique du monde, il tourne de l’oeil au dessus de 5000. Et d’autres qui font pas grand chose et qui sont relativement bien au dessus 6000. Le monde est parfois injuste ! Mais c’est peut-être une autre forme de justice …
On en revient au nerf de la guerre le pognon !

Nadir Dendoune n’est pas exactement le premier venu. Il est amusant qu’il soit qualifié de « gars du 93 ». Sa fiche wiki est là.
Tiens, le gars du 93 va pouvoir revenir de Bagdad… Et sans ox, hein !

Et un petit lien vers le post d’Henri sur son budget pour le pic Lenine, qui montre qu’on peut quand même faire des trucs sympas sans dépenser (en comparaisant d’autres expés) trop de ronds. Iil faut aussi trouver le matos, mais on est déjà sensé être en partie équipé quand on envisage de partir.

Je trouve que c’est un sujet intéressant. On ne se creuse peut-être pas suffisamment les méninges à ce niveau.

a- ne pourrait-on pas imaginer que l’on se refile les bons plans en matière de petits jobs sur place ? Par exemple, sur une expé de 5 semaines, passer 1 semaine à bosser dans un endroit, sur place, pour se faire des sous

b- j’aime bien l’option « crowdfunding » (je vous laisse aller sur wikipedia) si cela s’insère dans une sorte de financement partagé par la collectivité, la « communauté » des grimpeurs

c- une collaboration avec des personnes qui auraient un intérêt à l’expé : des géologues, qui aimeraient récupérer des pierres dans un coin de la planète ? le test de matériel pour des fabricants ?

d- on peut aussi se dire : « c’est la dernière expé de ma vie » - et on revend tout le matos à l’arrivée :wink:

e- pourquoi des « partenariats » entre particuliers ? certaines personnes seraient heureuses (et auraient les moyens financiers) de payer pour faire un trek jusqu’à un camp, y poirotter le temps de l’ascension par les grimpeurs, puis redescendre avec eux. C’est bien évidemment du cas par cas. Dans certains cas, cela pourrait avoir une dimension pédagogique (pendant leurs retours au CB, les grimpeurs enseigneraient des trucs aux trekkeurs sur comment gérer une expé etc… Les trekkeurs pourraient même aller jusqu’ au C1)

f- …

compliqué !

Posté en tant qu’invité par Contradictor:

Compliqué? Pourtant ça me semble assez simple… Tu bosses, tu mets des ronds de côté, tu te payes ton expé…
Après si y’en a qui arrivent à récupérer du pognon en faisant la manche, je vais pas leur jeter la pierre. S’il y a des gloglos qui en donnent ils auraient tort de pas le prendre.
[Mode miss france ON]
Mais bon je trouve un peu indécent que des gens filent du pognon à des mecs pour qu’ils se payent des vacances, alors que des gaziers crèvent de faim à 200m de chez eux… Ou alors s’ils veulent vraiment sponsoriser des vacances, y’a un paquet de gamins en France qu’ont jamais vu la mer, ni la montagne…
[Mode miss france OFF]

Faudrait demander à Mick Fowler, je crois qu’il se paye ses expés sur ses congés payés et qu’il a un taff à plein temps et des enfants et qu’il arrive à partir une fois par an et à chaque fois il fait des premières, sur des sommets perdus et pas trop chers en Himalaya. Bon à mon avis il doit peut être se faire payer quelques trucs par des sponsors quand même
http://en.wikipedia.org/wiki/Mick_Fowler.
Sinon il y a des bourses, Millet expédition project & Expé, (voir sur leurs sites respectifs)

+1

[quote=« judas, id: 1487616, post:13, topic:131184 »]

+1[/quote]
+2

[quote=« Yann M., id: 1487655, post:14, topic:131184 »][/quote]

  • 0,5

parce que cela reste une solution perso, un peu « chacun pour sa gueule ». Et un peu pénalisante pour ceux qui, pour des raisons sociales, gagnent moins que les autres

il y en a qui vont hurler mais cela ne me choquerait pas que des associations organisent des sortes « d’expés collectives » : en réunissant une quinzaine ou une vingtaine d’amateurs pour aller sur un CB entouré de divers sommets grimpables, ils joueraient sur les prix de gros et feraient diminuer les prix. Une sorte de « groupon » pour les expés ! Faire des expés à la russe ou à la coréenne :wink:
Bon. Dur à organiser. Mais cela nous reviendrait moins cher que d’organiser chacun notre voyage de notre côté.

Évidement, pour les amateurs de trip solitaires du style « moi, mon pote et la Montagne », c’est raté.

Posté en tant qu’invité par pas de soucis:

[quote=« blacky, id: 1487732, post:15, topic:131184 »]

[quote=« Yann M., id: 1487655, post:14, topic:131184 »][/quote]

  • 0,5

parce que cela reste une solution perso, un peu « chacun pour sa gueule ». Et un peu pénalisante pour ceux qui, pour des raisons sociales, gagnent moins que les autres

il y en a qui vont hurler mais cela ne me choquerait pas que des associations organisent des sortes « d’expés collectives » : en réunissant une quinzaine ou une vingtaine d’amateurs pour aller sur un CB entouré de divers sommets grimpables, ils joueraient sur les prix de gros et feraient diminuer les prix. Une sorte de « groupon » pour les expés ! Faire des expés à la russe ou à la coréenne :wink:
Bon. Dur à organiser. Mais cela nous reviendrait moins cher que d’organiser chacun notre voyage de notre côté.

Évidement, pour les amateurs de trip solitaires du style « moi, mon pote et la Montagne », c’est raté.[/quote]
Monte l’association en question. On verra après.
Sinon, je ne vois pas bien ou serait le problème de « chacun pour sa gueule ». Bien évidement que le coût des loisirs possible est indexé, en partie, sur le niveau de revenu. Je ne vois pas où serait le problème. Bien évidement, c’est pénalisant pour ceux qui gagnent moins ! Mais, il s’agit de loisir ! On ne va tout de même pas faire un minimum garanti pour les loisirs.

non bien sûr, c’est juste que l’on peut toujours imaginer mieux, non ? on collectivise bien les campings, les téléphériques, les refuges, les sentiers, l’équipement des parois,… (alors oui, c’est sûr, on peut dormir en dehors des campings, éviter les téléphériques, bivouaquer, ne jamais prendre de sentier, prendre ses coinceurs) Pourquoi pas imaginer des démarches collectives sur les voyages… ?

Tout à fait.

C’est pourquoi, comme Henri, je suis allé sur les 7000 de l’ex-URSS. C’est encore le meilleur rapport altitude/prix.

[quote=« blacky, id: 1487387, post:10, topic:131184 »]Je trouve que c’est un sujet intéressant. On ne se creuse peut-être pas suffisamment les méninges à ce niveau.

a- ne pourrait-on pas imaginer que l’on se refile les bons plans en matière de petits jobs sur place ? Par exemple, sur une expé de 5 semaines, passer 1 semaine à bosser dans un endroit, sur place, pour se faire des sous[/quote]

Le niveau de vie des pays où on va en altitude (je ne parle pas de l’Amérique du Nord) est en général bien plus faible que chez nous. Donc 1 semaine de travail en France => 10 semaines de travail sur place. Et oui, en France on est pas mal …

Il y aura toujours des profiteurs …

Tu es limité à 22 kg dans l’avion. Alors les pierres, en quantité raisonnable …
Pour le test de matos, ça peut être une piste très sérieuse: tentes, matériel léger.

Pas cher, les mecs sur place ils ont pas une tune !
En général tu leur donne ! (des fois en échange d’un service, des fois même pas …)

:lol: :lol: :lol:

[quote=« John D l’aventurier, id: 1487784, post:19, topic:131184 »]

:lol: :lol: :lol:[/quote]

  • tu as des expés où des scientifiques se greffent
  • tu as des expés avec des alpinistes de renom qui ont proposé que des trekkeurs les accompagnent jusqu’au CB
  • quand tu regardes la composition des expés russes, c’est un mélange d’alpinistes + de randonneurs

c’est pas délirant de se « grouper »
c’est juste qu’on en n’a pas (plus ?) l’habitude