Posté en tant qu’invité par gégé:
Bon, je suis d’accord : j’ai exagéré, d’autant que la réponse de Did est mesurée. Je vous présente mes excuses.
Ceci dit : s’il a été nécessaire de faire des réserves naturelles et autres refuges pour les animaux et les oiseaux, c’est bien pour quelque chose.
Le dérangement des animaux et oiseaux ne s’arrête pas à ce qu’on voit effectivement : peur, mouvements de panique, etc… par exemple, un oiseau qui constate en hiver qu’il y a du mouvement là où, naturellement, il aurai fait son nid au printemps, ne le fera pas et ira ailleurs. Comment est-ce quantifiable ? C’est impossible. Donc, le randonneur, l’escaladeur, le parapentiste pourra dire, en toute bonne foi : je ne dérange pas, puisqu’il n’y a pas de nid. D’autre part, le dérangement peut être indirect : en volant, marchant, escaladant, roulant, nous « détruisons » ( involontairement sans doute ) un environnement particulier nécessaire aux autres habitants. C’est une atteinte indirecte, mais une atteinte quand même. Et, petit à petit, nous repoussons les limites de leurs territoires.
En résumé, le dérangement, c’est comme un iceberg : on voit la partie emergée, mais pas le reste, et c’est le plus important. D’autant plus que les effets ne sont en général pas immédiats, mais mettent des années à se réveler ( le temps de la nature n’est pas à l’échelle humaine ), alors que les causeurs de troubles sont déjà loin. Dans leur tête, il n’ont rien dérangé, en toute bonne foi. En réalité…
Voilà. La question m’avait parue tellement incongrue que j’ai réagi un peu vite.
Et puis attention aux portes qu’on ouvre : quelle crédibilité pourront avoir ensuite les parapentistes ( ou d’autres amoureux de la nature ) se donnant le droit d’enfreindre les lois ou de trouver des moyens légaux pour avoir des dérogations à ces lois ( en l’occurence : violer une réserve naturelle ) auprès des pouvoirs publics et autres associations ( chasseurs, pratiquants des activités motorisées en pleine nature, etc ) pour contrer des projets néfastes. On leur rétorquera : vous vous permettez d’avoir des dérogations, donc nous aussi.
Attention donc où on met les pieds. On a eu assez de mal ( et on en a encore beaucoup ) pour imposer ces espaces non bétonnés pour ne pas donner le bâton pour se faire battre.
Et en apparté pour Did : non, je n’ai pas lu Nicolas Hulot. « Après moi le déluge » est une expression plus vielle que ça ( elle aurait été prononcée par Mme de Pompadour, donc sous Louis XV ), ce n’est donc pas une question de mode. J’arpente la montagne depuis une quarantaine d’années et c’est l’expression qui, à mon sens, décrit le mieux le comportement de la grande majorité des « consommateurs » d’espace naturels. Mais c’est un autre débat.
Cordialement.