Circonstances de l'accident aux Dentelles de Montmirail

Posté en tant qu’invité par jpch84:

un post de 2007 /viewtopic.php?id=21925 sur benedetti, il semblerait que c’était un départ engagé.

[quote=« J2LH, id: 1165842, post:40, topic:109914 »]

Vrai mais ça reste de la théorie, la réalité est qu’on clippe quand on peut. Quand on est mal pour clipper il n’y a sans doute pas grand monde qui monte plus haut voir si par hasard il n’y aurait pas mieux.[/quote]

Surtout quand il y a risque de retour au sol… ou à la dernière terrasse.

Avec un point tous les trois mètres ?
Par contre si le premier point était a 3 m et le second a 6 m, ça veut dire que le premier point ne servait pratiquement a rien, sauf au moral … Il aurait mieux valu 4 et 2.
Si c’est le cas, bien sur …

l’auteur du post n’avait peut être pas emmené son mètre pour être aussi précis?
le premier point à 3 m 50 et le second à 2 m 50 , ça le fait normalement ( si l’assureur à de bons réflexes, et si comme tu le disais, il n’est pas à 5 mètres de la paroi…)

Sauf si le pas dur est en dessous des 4 m…

Non, le post en question dit ceci :

et donc l’engagement (6m entre les points) ne concerne pas le début.

J’avoue ne pas comprendre ces 3 pages. Pour faire simple, on ne connait pas précisément les faits mais on en parle !!!

Je n’ai grimpé Bénédetti que 3 fois. Mais, je ne vais pas m’amuser à faire des grande théories alors qu’on ne connait pas les faits. Comme l’écrit Pierre Duret, il y a probablement eut des milliers de passages dans cette classique.

Bonjour,

C’est moi qui avait posté ce post. A l’époque, j’avais trouvé l’équipement bizarre, voire limite sécurit. Vu que j’avais de la marge par rapport au niveau de la première longueur (elle est côté 5c, mais c’est un 5c raide à l’ancienne dans une fissure dièdre plutot délicate) c’est passé, mais je m’inquiétais de ce qui pourrait arriver avec un grimpeur un peu limite ou tout juste sorti de SAE, le risque de retour au sol étant possible.

Pauvre jeune, je suis désolé pour lui et sa famille, mais il faut savoir que l’escalade, surtout en grande voie, est un sport à risque.

Cordialement.

GBG

Posté en tant qu’invité par Vieux guide:

Et oui, tu as parfaitement résumé le problème actuel, l’équipement IMPOSE par les équipeurs correspond souvent à leur niveau personnel toujours très supérieur aux cotations de la voie et qui ont du mal à se placer dans la peau du grimpeur qui fait du 5C avec un niveau de 6A max, c’est à dire 85% des grimpeurs !
Malheureusement ce type de chute au premier ou second point arrive souvent et manque d’arriver souvent lorsque l’on a pas une marge très supérieure aux cotations du début de la voie. Mais connaissez vous des grimpeurs de 6A qui recherchent des voies en 4 ??? non, on prévoie toujours une voie qui correspond à son niveau maximum ou presque …et je crois que la peur au ventre, personnellement, je l’ai eu des centaines de fois au 1° ou 2° mousquetonnage, surtout lorsque c’est Madame qui assure à 4m du pied de la paroi.
Peut être faudrait-il une nouvelle éthique sur l’équipement des voies faciles ( en dessous de 6B) dans les 3 premiers points afin d’éviter au maximum le risque de retour au sol ?

Comme à Smith Rock…? Ou se munir d’un stickclip, mais ça semble mal vu en France.

:wink: à propos de Smith Rock, il vaut mieux préciser parfois.

Je ne connais pas la configuration des lieux de l’accident, par contre de façon générale il est quand même très fréquent qu’une chute mal parée en début de voie puisse avoir des conséquences très graves voire mortelles pour quelqu’un qui a la malchance de chuter défavorablement au début, ce même avec des hauteurs de chute très peu élevées.

Parmi les voies que j’ai faites hier aucune n’avait à son pied une vaste zone de réception herbeuse exempte de pierres idéale pour amortir les chutes et accessoirement pour pique-niquer et d’autres activités plus ou moins connexes. Je veux dire par là que le risque de chute potentiellement très dangereuse en départ de voie est souvent présent (et souvent sous-estimé?) mais que fort heureusement les accidents graves sont rares parce que qu’on fait très attention. Le poids de la personne qui grimpe joue aussi un rôle, c’est plus facile de parer et d’assurer un poids plume qu’un poid lourd et les cordes s’allongent aussi en fonction du poids lorsqu’on prend un plomb. Les grimpeurs lourds sollicitent aussi plus les ancrages et le matériel.

Ca me rassure de me voir dans les 15% restants car je suis souvent entourée de grimpeurs/euses pour qui le 6c (pas en SAE) c’est juste le minimum syndical. :slight_smile:
En SAE les statistiques ne sont pas évidentes car il faudrait différencier entre les pratiquant(e)s réguliers/ères et les personnes qui ne viennent que très occasionnellement.

Oui, mais cela n’empêche pas de calculer le risque. J’essaie pas en tête une voie trop limite et encore moins si le départ est engagé. Quant à l’assurage, je ne me laisse assurer que par des personnes en qui j’ai totale confiance, on a mieux à faire que de douter de ce point de vue, sinon c’est vite un facteur limitant. Evidemment que le poids joue un rôle mais sur ce point je ne me fais pas trop de souçis.

J’y serais assez favorable, après chacun(e) est libre de sauter quelques points. Par contre faut rester lucide sur l’utilité réelle de certains points. Beaucoup sous-estiment le tirant d’air nécessaire pour éviter un retour au sol, surtout si la personne qui grimpe est lourde.

Allons, tu ne te retrouves jamais dans la situation de te prendre un plomb ?

Benedetti a plus de 20 ans. Les spécialiste des Dentelles préciseront l’année d’ouverture (il n’y a pas la date d’ouverture sur mon topo de 1993). C’est une petite grande voie de 100m passant par une ligne logique. Les Dentelles est un site « historique ». Le nom de la voie l’illustre parfaitement : Benedetti.

De mémoire, l’équipement de Benedetti est relativement cohérent avec les autres voies du secteur. L’équipement se voit bien du bas. Mais, la première longueur est du 5c « historique » en fissure chauffant vite les bras. Le 6a+ de la deuxième longueur peut paraitre plus facile pour un grimpeur n’ayant pas l’habitude du style fissure.

[quote=« J2LH, id: 1166615, post:61, topic:109914 »]

Allons, tu ne te retrouves jamais dans la situation de te prendre un plomb ?[/quote]
Evidemment que si mais je ne vais pas me lancer en tête dans un truc largement au-dessus des mes capacités et surtout pas si le départ est engagé.
Après faut voir de cas en cas, si le départ est engagé ou non, comment sont disposées les protections plus haut et sur ou contre quoi on risque de taper en se prenant un plomb. J’essaie d’évaluer les risques, ce n’est pas prendre un plomb qui m’inquiète en soi mais ses conséquences potentielles, donc d’accord de prendre un plomb mais si possible à condition de ne pas finir à coup sûr à l’hosto… ou au paradis (ou peut-être en enfer, j’en sais rien et je ne bois pas de Nespresso à cause des déchets, là je suis effectivement écolo).

En moule c’est différent, sauf conditions particulières ou départ très engagé on prend évidemment beaucoup moins de risques. Pour essayer de progresser je tente régulièrement des voies au-dessus de mon niveau en moule tout en travaillant des voies en tête d’un niveau inférieur mais à la limite de mon niveau ou juste au-dessus.
De toute façon les cotations sont un peu aléatoires, ça dépend des voies, de la forme du jour, de la forme de l’assureur/se, etc.

du sens du vent, du coefficient de marée, et surtout de l’age du capitaine.

On peut aussi accuser la bêtise de certains qui prônent un rééquipement en respectant l’engagement « historique » …
Perso j’ai fait la Benedetti il y a bien longtemps sans mourir, mais pour autant je suis en guerre contre cette idéologie de rééquipement « à l’identique de l’histoire » … Type les deux Aiguilles !
Après chacun son éthique (perso celle des puristes des forums … je me la colle tel un suppositoire :lol: ), mais aujourd’hui l’escalade ne véhicule plus forcement les valeurs alpinistiques des années 70 … se faire plaisir en faisant des mouvements de gymnastiques est devenu la nouvelle motivation … bien loin de celle qui consistait à montrer sa pseudo virilité en poussant le niveau d’engagement!

Ce sont moins les voies largement au dessus du niveau que les voies à la limite qui sont dangereuses. Le danger n’augmente pas avec le niveau, c’est ce que je voulais te faire remarquer.

C’est un peu comme vouloir refaire la première de la Face Nord de l’Eiger avec le matos d’origine.

Pour les voies équipées chacun est libre de se les rendre plus engagées en sautant de points et au final il y a toujours le solo intégral.