Chroniques coups de gueules. « La Sud de la Noire »

Posté en tant qu’invité par laurent13:

Salut,

Tiens ça me rappelle vaguement qqchose, ces débats c’est un peu les maronniers de camp to camp, un peu comme les sujets fleuves des magazines du style perdez 10 kg avant l’été, réussissez votre rentrée, ou le marché de l’immobilier ville par ville…

Après avoir lu le bouquin de Lynn Hill, qui parle beaucoup "d’« éthique de l’escalade » enfin c’est un bien grand mot pour définir comment grimper des tas de cailloux…je me dis que ces débats sont intemporels…

Le bouquin de Steve Roper camp IV est assez instructif aussi à ce sujet.

Mais bon finalement ce qui reste c’est de se faire plaisir, et d’essayer de faire plus avec moins…

Posté en tant qu’invité par pierre:

Il n’y a pas que les croisements des voies classiques par des itinéraires spités qui pourrissent l’escalade et l’alinisme engagé : il y a aussi l’éuipement de lignes de rappels dans des faces qui enétaient dépourvues.
Cest quand même pas comparable de faire une classique avec sac et grosses pour la descente, et sachant qu’il faudra sortir en haut, et la faire sans sac, cool, à partir du moment qu’une super ligne de rappel toute neuve t’attend.

Il faudrait réagir pour sauvegarder la notion d’engagement.

Posté en tant qu’invité par Little Carlesso:

Pierre à écrit:
<Il n’y a pas que les croisements des voies classiques par des itinéraires spités qui pourrissent l’escalade et l’alinisme engagé : il y a aussi l’équipement de lignes de rappels dans des faces qui en étaient dépourvues. >

Les lignes de rappels ont effectivement porté le coup de grâce à nombre d’itinéraires d’ampleur. Et celle qui a vu le jour sur la face du Grépon Mer de Glace (en bordure de la voie historique), n’est pas la moins pire… On dirait vraiment que c’est fait pour emmerder celui qui cherche l’authenticité! Car de toute façon, celui qui va à l’Envers des Aiguilles pour le « soft climb » n’ira pas faire cette voie (plus de 20 longueurs et autant pour les rappels…). Et ceux qui aiment le goût de l’original iront davantage au Bec d’Oiseau, au Cordier ou à la classique du Grépon…
Voilà… c’est con. Et c’est tout.

[%sig%]

Posté en tant qu’invité par Alex:

Je rappelle que la Madier est sur la droite de la face, sans communication possible (ou alors un gros pendule pas très pratique) avec V.O. avant la vire Boell (qui constitue déjà une bonne échappatoire !)

Je ne pense pas que V.O. soit l’archétype du « conflit » qui peut parfois exister quand des voies sont trop proches…

Mais il y a d’autres exemples ou certains montagnards sont plus des « équipeurs » de falaise de haute montagne que des ouvreurs au sens propre… notamment quand ils ouvrent depuis le haut…
De mon côté, un meilleur exemple

  • Inoxydable / voie des Gapençais à la Rouye : la voie moderne coupe la voie traditionnelle à deux endroits, et finit même sur 50m sur la même ligne… L’ouvreur (JMC pour ne pas le citer) avait cette fois-ci fait peu de cas de la voie traditionnelle, pourtant pleine d’intérêt… avec une descente « montagne » intéressante…

Alex

Lucio a écrit:

Nicolas, peux-tu me décrire l’éthique du grimpeur-type de
Visite obligatoire ? Ne penses-tu pas qu’il se contrefiche de
l’éthique (à part tirer au clou ou négliger le milieu naturel)
? Pour lui, la face Sud de la Dibona est-elle autre chose (de
plus) que le Rocher de l’Homme à la montagne ?

Posté en tant qu’invité par gaston:

Bon, voila une question toujours passionnelle, et elle est débattue à l’infini, et depuis longtemps .

Il y a beaucoup d’avis et de bonnes raisons pour dire qu’il faudrait sauver l’authenticité de la pratique, des voies classiques, de l’engagement, et je partage ces opinions.

J’ai posé un post plus haut, pour engager la discussion sur « que font (et qui sont) les fameuses autorités ? »
Personne n’y a répondu directement, On a continué à glauser sur la vampirisation des voies classiques par les nouvelles lignes, la plupart le regrettant, quelque uns n’y voyant pas de problêmes.

Alors, faudrait il une concertation « officielle » sur cette question, par qui, et comment ?
J’ai mes idées, … si le sujet démarre.

Posté en tant qu’invité par JMC:

eh ! Lucio !
J’ai pas compris, pourquoi le paysage est plus beau quand la voie n’est pas équipée ?

Statistiquement, il y a plus de jours ou le temps est incertains que de jours ou le beau temps est sùr. Donc il y a logiquement plus de voies où des rappels sont en place que de voies sans rappel.
Donc en fait le probleme, c’est que toi, tu ne grimpe que les jours de beau temps (d’où ton niveau) alors que moi j’aime partir dans une grande voie même si des averses sont peut être prévisibles. Mais parfois …
Non ne me frappez pas, oui j’avoue, j’ai craqué, et je n’ai pas toujours osé sortir coute que coute par le haut en remontant la fissure dégoulinante façon Reinold afin de pouvoir au moins dormir sur un replat au sommet.
Parfois j’ai même osez mettre un prussic sur ma corde telement je suis une lavette.

Parc ontre, je sais aussi rester garant d’une certaine étique.
Quand je descend en rappel, je ne passe jamais ma corde dans le maillon, mais directement dans la cordellette ou la sangle. Comme ça, quand je ravale ma corde, je brule l’anneaux et au mions les suivants pourront vivre la GRANDE aventure …

Posté en tant qu’invité par Lucio:

JMC a écrit:

eh ! Lucio !
J’ai pas compris, pourquoi le paysage est plus beau quand la
voie n’est pas équipée ?

Euh… tu m’as peut-être mal compris. Quand je parcours une voie TA cernée par les spits avec des gars qui grimpent en slip à 3 m de là, j’ai un peu de mal à m’imprégner de l’ambiance « aventure ». Ce n’est donc pas parce que les spits m’éblouissent et m’empêchent de voir le paysage…

Statistiquement, il y a plus de jours ou le temps est
incertains que de jours ou le beau temps est sùr. Donc il y a

Ca c’est si tu restes autour de Grenoble ou si tu ne tiens pas compte de la météo (ah oui j’avoue que mon éthique a certaines lacunes).

logiquement plus de voies où des rappels sont en place que de
voies sans rappel.

Je ne crois pas à cette logique. Avec de tels raisonnements, on peut en écrire de belles. Remplace les chaussons par les skis, les jours de pluie par les années peu enneigées et les voies en spit par les stations, et lis ceci :

Avec le changement climatique, il y aura statistiquement plus d’hivers peu enneigés que d’hivers bien enneigés. Donc construisons de nouvelles stations de ski dans le Vercors ! Car, grâce aux canons, on pourra skier même quand un trop faible enneigement n’autorise pas la pratique de la rando ! Et là, tu fais quoi du gars, qui, une « bonne année », souhaite sortir les skis de rando (alors que son couloir chéri est désormais occupé par une remontée mécanique) ?

Donc en fait le probleme, c’est que toi, tu ne grimpe que les
jours de beau temps (d’où ton niveau) alors que moi j’aime
partir dans une grande voie même si des averses sont peut être
prévisibles. Mais parfois …

Comprends pas la référence au niveau, ou alors peut-être qu’on progresse plus en ne grimpant que sous la flotte…

De toute façon, je ne grimpe pas que les jours de beau temps :
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie5924.html
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie5590.html

Simplement, quand il pleut ou neige, je regarde la météo et choisis le bon massif, la bonne exposition, le rocher qui va bien, le bon créneau et une difficulté raisonnable. Eh ouais je déteste me prendre un but, surtout quand c’est un but météo (le comble du Lucio).

Je connais des gens qui ne grimpent que quand il fait beau (et c’est bien la preuve qu’il fait plus souvent beau que moche) et je trouve dommage qu’ils ne souhaitent pas faire du mixte pourri dans Belledonne un jour de neige. Car c’est là que les souvenirs se font :
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie4685.html
http://alpinisme.camptocamp.com/sortie3832.html

Non ne me frappez pas, oui j’avoue, j’ai craqué, et je n’ai
pas toujours osé sortir coute que coute par le haut en
remontant la fissure dégoulinante façon Reinold afin de pouvoir
au moins dormir sur un replat au sommet.
Parfois j’ai même osez mettre un prussic sur ma corde telement
je suis une lavette.

S’il pleut, pas besoin d’une voie équipée pour la descente en rappels, il suffit de choisir une voie qu’on est sûr de pouvoir sortir (par le haut) - et ça marche même pour les lavettes ;-). Mais forcément, le grimpeur « moderne » n’y voit aucun intérêt, vu que, si par malheur il ne pleuvait pas, ce serait techniquement trop facile pour lui.

Parc ontre, je sais aussi rester garant d’une certaine étique.
Quand je descend en rappel, je ne passe jamais ma corde dans
le maillon, mais directement dans la cordellette ou la sangle.
Comme ça, quand je ravale ma corde, je brule l’anneaux et au
mions les suivants pourront vivre la GRANDE aventure …

Il existe des noeuds pour ne pas laisser de sangle :wink:

Posté en tant qu’invité par Alexis:

Jo a écrit:

Je ne partage pas l’avis de ceux qui pensent que l’alpinisme
part en vrille à cause du suréquipement. Je pense au contraire
que dans les vieilles classiques il y a moins de pitons qu’il y
a 20 ans. Les alpinistes plantent de moins en moins de pitons
et quand il en reste ce sont soit des pitons de but soit des
vielles rougnes que personne ne veut s’emmerder à récuperer.
Comme beaucoup de grimpeur quand je vois un piton récent qui
brille encore il fini sur mon porte matériel, les pitons
pourris je les laisse.

C’est assez bien dit. Je procède souvent de la même facon, mais beaucoup trouvent qu’il s’agit d’une démarche égoiste, voleuse, mesquine, ne respectant pas l’éthique (« tu ne peux enlever que le piton dont tu ne t’es pas servi », etc …).

Bon après faut que les pitons vaillent le coup aussi et surtout qu’ils aient une chance de sortir vite. Je rammasse beaucoup plus de vieilles cordelettes : znap, un coup de couteau, c’est vite fait.

Alexis

Posté en tant qu’invité par Alexis:

oim a écrit:

C’est sur, y a un moment il faut choisir, briller au bar (ou
sur c2c, ita… ) apres avoir repeté la voie MAJEURE - ou que
tout le monde dit majeure, c’est ce qui importe après tout…-

Non, pas forcément la voie majeure, mais une belle voie à laquelle je n’aurais pas forcément pensé tout seul si on ne m’avait pas indiqué qu’elle était belle. Je remercie Christophe pour la voie Coupé au Rochers du Midi en Chartreuse à ce titre.

Alors, des candidats pour aller grimper dans des voies oubliées
et eviter qu’elle diparaissent de la mémoire collective, et
finissent éffacées par une voie moderne ?? non ?? ah, c’est
moins marrant que d’aller tout casser…

Ben si, il y en a des candidats pour aller en face ouest du Bec du Canard en Oisans (rien que le sommet est inconnu !), ou à la Charbonnier-Lainez à la Crête des Bergers dans le Dévoluy (rien que pour trouver un tracé de la voie (LMA 1971) ou des infos, c’est du TA !) ou à la traversée du Rateau Ouest-Est en Oisans par les arêtes (pas de descriptif dans le topo Labande) et dans des tas d’autres voies que je ne connais certainement pas (et c’est tant mieux) !

C’est bien de farfouiller dans les topos exhaustifs type Labande pour trouver une vieille voie potentiellement belle et sauvage ou de mater aux jumelles des coins où l’on pourrait ouvrir, (cela permet de beaucoup rever, d’aller grimper dans des coins sauvages où l’on se sent seul, de faire de belles sorties parfois, de se prendre des buts parfois aussi (surtout lorsque j’ai cherché à ouvrir, mais ce fut instructif), mais il me sied de partir dans des voies que l’on m’a indiqué comme étant belles, même si c’est de l’escalade très classique avec force piton ou une voie moderne à Presles avec trois étoiles.

Autant je n’aime pas manger le même plat tout les jours, autant je souhaite ne pas répéter le même type d’escalade à toutes mes sorties.

Alexis

Posté en tant qu’invité par Alexis:

JMC a écrit:

Par contre, je sais aussi rester garant d’une certaine étique.
Quand je descend en rappel, je ne passe jamais ma corde dans
le maillon, mais directement dans la cordellette ou la sangle.
Comme ça, quand je ravale ma corde, je brule l’anneaux et au
mions les suivants pourront vivre la GRANDE aventure …

De la part d’un enseignant, une remarque de ce type dans ce débat est un peu basse. On aura évidement compris qu’il s’agissait de second degré destiné à agacer les protaves. Le terrain d’av aujourd’hui, ce n’est pas de l’alpinisme héroïque des années 50, ce n’est pas une recherche du risque ou du danger, ce n’est certainement pas une démarche sucidaire.

Faire du terrain d’av, c’est rechercher une escalade autre, différente, de celle purement gestuelle de l’escalade sportive. C’est chercher la maîtrise de la gestion du matériel, de l’itinéraire, du rocher, du temps, de ses sentiments, peurs, et autres situations psychologiques bien au-delà du simple geste sportif sur du beau rocher, ou de la performance corporelle. Et le mot « Aventure » n’est pas exactement ce que cherchent à faire croire les JMC, oim, et autres, la définition est « une entreprise remarquable par le grand nombre de ses difficultés et l’incertitude de son aboutissement (l’accent est mis sur la participation active de la pers. intéressée, qui sollicite et conduit les événements, tout en les subissant partiellement dans leurs imprévus) » (dictionnaire de l’Académie française). Et les événements en question sont plus ou moins imprévus ou normalement imprévisibles selon le même dictionnaire. Le pratiquant d’escalade en terrain d’aventure recherche l’incertitude pour pouvoir y faire face et la maîtriser. Comme il s’agit d’une activité pratiquée par des hommes, elle est forcément polymorphe entre ceux qui veulent simplement goûter dans « Point trop n’en faut » et ceux qui veulent s’empiffrer au comme Lionel Daudet au Mont Combattant ou au Burkett Needel. Un panel de gris du blanc au noir.

Et heureusement que c’est comme cela, car comme le fait remarquer Nicolas : « Depuis mon demenagement outre-atlantique, je n’ai plus que des voies non equipees a mettre sous la dent. L’escalade est donc devenue plus un probleme de materiel (comment placer les points pour qu’ils tiennent, quel type de coinceur pour quel type de fissure, est-ce que je dois amener le tri-cam de 6 kg) que de technique de grimpe (vu qu’on grimpe en-dessous de son niveau, l’escalade entre les points ou en second n’a pas beaucoup d’interet). ». Dans une zone, où il n’y a pas ou peu d’escalade sportive purement gestuelle, le grimpeur fini par s’emmerder. Il faut conserver la diversité, c’est le seul point important. Et ce qui fait rager les grimpeurs amateurs d’autres pratiques, c’est de voir que leur terrain de jeu diminue dans les Alpes (il n’a absolument pas disparu pour autant) : il me semble important de bouger avant sa disparition, avant, il est encore temps de changer, après il ne sera plus nécessaire d’en discuter.

Alexis

Posté en tant qu’invité par gaston:

on peut vérifier une fois de plus que le marteau-piqueur ébranle la cervelle.
je plains sincèrement tous ces pauvres manoeuvres, qu’ils bossent dans les travaux publics ou sur les paroies.

Posté en tant qu’invité par Francois:

On peut vérifier, une fois de plus, que les sujets de discussion ne changent pas beaucoup au cours des ans!
Ce sont des sujets récurents comme on dit, quoi, en quelque sorte.

gaston a écrit:

on peut vérifier une fois de plus que le marteau-piqueur
ébranle la cervelle.
je plains sincèrement tous ces pauvres manoeuvres, qu’ils
bossent dans les travaux publics ou sur les paroies.

Posté en tant qu’invité par gaston:

François a écrit :

On peut vérifier, une fois de plus, que les sujets de
discussion ne changent pas beaucoup au cours des ans!
Ce sont des sujets récurents comme on dit, quoi, en quelque
sorte.

Ni même au cours des décennies !
années 60 : on pitonne
années 70 : on dépitonne
années 80 : on spite
années 90 : on déspite et on broche
années 2000 : va t’on « débrocher » : il reste 5 ans ! ou ferratiser ? qui vivra verra.

Posté en tant qu’invité par Guidepro:

Sud de la Noire… et toutes les autres.
Comment concilier l’évolution, et l’aspiration de liberté individuelle revendiquée par de nombreux alpinistes, avec l’intervention d’une association sportive, d’un groupement professionnel, ou de quelques pratiquants d’excellent niveau ?
Tous ceux qui parcourent les montagnes du Monde depuis très longtemps, savent bien, qu’il y a quarante ou cinquante ans (et avant), le premier de cordée mettait en place les points d’assurage et les relais jugés nécessaires (un tous les 20 ou 30 ou 40 mètres), et que le deuxième les récupérait à grands coups de marteau (quand c’était possible).
Cette manière de procéder était en vigueur en haute montagne et en falaise. Il n’était pas rare que le premier dise à son second : « Tire pas au clou, il ne tient pas ! » C’était bon pour le moral.
Lorsque que j’ai équipé une falaise très connue de ma région, dans les années 1960 (d’une broche scellée au ciment tous les quinze mètres, environ), j’ai l’eu honneur d’être cité en justice (j’abîmais la nature). Aujourd’hui, mes voies sont équipées d’un spit tous les 1,5 m.
Et le Miroir d’Argentine ? (Je l’ai parcouru plus de 60 fois, par 6 voies différentes). Ouvert, dans les années 1960 également, en lourdes chaussures d’alpinisme, avec quelques clous de forgeron, il est aujourd’hui spité du bas en haut.
Et l’Arête du Meitin, au Grand Combin (plusieurs comptes rendus sur ce forum), actuellement équipée de 60 broches (j’ai gravi vingt-et-une fois cette voie, souvent par ‘mauvais temps’, avec la neige, la glace, et un client en second de cordée), elle ne comportait alors pas un seul point d’assurage.
A un moment ou à un autre, j’ai connu des phénomènes proches au Grand Cap, au Pilier Gervasutti, à la Walker, à la face W des Drus, et ailleurs.
Toujours en activité comme équipeur et comme guide, sous la pression d’excellents grimpeurs (ce qui se fait de mieux actuellement, le top du top), j’ai fait évoluer l’équipement de plusieurs dizaines de mes voies, d’une protection tous les 5 à 6 mètres environ, selon le terrain, à un point tous les 1,5 m. « Pense à nos gamins ! » fut la phrase qu’on me servit pour m’inciter à changer de style.
L’esprit sécuritaire qui prévaut est transposé des falaises vers la haute montagne, jusqu’à l’Everest, ses cordes fixes, ses échelles, l’oxygène en bouteilles, etc.
Pour mémoire, le Cervin a ses cordes fixes (les pionniers faisaient sans, il y a plus d’un siècle).
Que peut-on en conclure ?
Essai : d’une activité réservée à une toute petite élite (habileté, force morale, force physique, etc.), on a passé à une activité ‘grand public’.
Aujourd’hui, plus que jamais, la bonne question à poser à celle / celui qui parle d’une de ses ascensions pourrait être : « Comment l’as-tu faite ? en tête ou en second ? en ajoutant des points ? en te tirant aux points ? avec oxygène en bouteilles ou sans ? en portant ton matériel ou en le faisant porter ? »
Pour ce qui me concerne, je veux croire en la sagesse des hommes, sur le long terme. On reviendra naturellement en arrière, pour la beauté du geste et de notre formidable passion, la montagne (je suis de l’époque où on ne différenciait pas l’escalade de l’alpinisme, l’une servant de préparation à l’autre).

Posté en tant qu’invité par Christophe:

Je suis assez d’accord avec toi mais j’ai des doutes sur la sagesse des hommes.