Choix sacs de couchage

Ah ben ça c’est une info !
Sauf que -28°C au bivouac à plus de 4000m, sur les pentes de l’Elbrus (j’en arrive), c’est « moins froid » que +5°C à 2000m dans les fjords de Nouvelle Zélande avec 99% d’humidité. Et ça, je ne peux pas te l’expliquer, j’avais le même duvet (que j’aurai à Noël au Chili à près de 7000m) !!!

Les fabricants « écrasant le marché » vendent ce qu’ils veulent bien que les consommateurs achètent.
Un « ressenti », par définition, ne pourra jamais se référer à une norme et c’est pour ça que chez Triple Zéro, petite entreprise artisanale, il faut le rappeler, ne veut pas entendre parler de ces normes (différente aux USA et en Europe) où ce sont des mannequins bourrés de sondes et d’électronique qui valident les mesures.

Je ne suis pas frileux, mais sur un tour du MB en juillet (avec bivouac), je n’hésiterai pas à prendre mon duvet le plus chaud ; qui peut le plus, peut le moins et le petit confort de la nuit, lorsque précisément il y a plusieurs nuits, ça compte.

Ma déjà (hélas) longue expérience d’alpinisme sur les montagnes du monde (y compris en tant que professionnel), fait que je possède (ou que j’ai possédé) plusieurs duvets (Ajungilak, Valandré, Triple Zéro). Ma philosophie est qu’il ne faut pas négliger cet achat qui est certes un investissement financier lourd mais durable et qu’en choisissant la plus haute qualité (qui va de pair avec du très chaud), on s’y retrouve à tout point de vue.
Pour le Fitz Roy, l’Islande, les Annapurna, je ne partirai pas sans avoir mis entre 500 et 600€ dans un duvet. Des gens qui se trainent toute une semaine comme des loques, qui ne sont pas capable d’aller valider le petit sommet annexe à l’étape du jour, tout ça parce qu’ils ont passé une nuit de merde avec tous leurs vêtements empilés (et sans pour autant avoir chaud) et donc sans se reposer, il se trouve que j’en ai vu quelques uns, y compris dans le désert libyen !

B.A.

+1 avec B.A.

Je préfère de loin l’empirisme nourri de l’expérience à une norme qui restera toujours…une norme quoi, impersonnelle et froide.

Il y a autant de raisons physiologiques de ressenti du froid que d’individus et de conditions à un moment « t ».

Une norme peu à la limite donner une fourchette indicative de températures.

Le plus important reste les retours d’utilisateurs, et dans une moindre mesure la réputation d’une marque sur le long terme, nourrie en partie par ces retours d’utilisateurs d’ailleurs.
Et passer une bonne nuit à l’extérieur n’a pas de prix pour la sécurité générale et le plaisir.

[quote=« campdedrôles, id: 1517006, post:16, topic:133902 »][/quote]

En ce qui concerne RAB et Lestra, j’ai remarqué de petites variations par rapport aux données des fabricants mais rien de scandaleux. Toutefois, il est vrai que lorsqu’on annonce 0° confort, c’est avec peu d’humidité et à l’abri du vent.

Je suppose que certains fabricants sont moins scrupuleux que d’autres.
On peut alors se référer à deux données plus objectives: le poids de duvet et son gonflant en CUIN (combien 1 once occupe de pouces cubes) , sachant que le CUIN ricain est un peu surévalué par rapport au CUIN européen, il paraît.
Par exemple, 600 grs à 800 cuin, doit offrir une bonne thermicité (-5° facile en moyenne).
D’après ce que j’ai vu, entre un très mauvais duvet et un excellent, il y a un rapport de 1 à 9!

Autres données mais dont la valeur est pour le profane plus compliquée à estimer, la construction et la qualité du tissu (pertex quantum …)

Effectivement, il y deux-trois choses sur lesquelles se renseigner : la qualité du duvet, la construction et le nombre des compartiments qui déterminent la répartition de ce duvet dans le sac et l’absence de ponts froids, le tissu employé, la taille (plus on nage dans le duvet, plus on perd de température)…

Et bien évidemment, en fonction de l’utilisation, ne pas s’étonner de l’inefficacité d’un bon sac de couchage si on dort sur une mousse premier prix destinée au fitness, sur la neige par exemple.

Je vais oser une comparaison avec la bouffe : un grand chef ne fera pas de la grande cuisine avec de mauvais produits ; il limitera juste les dégâts. Un mauvais cuisinier n’égalera jamais un grand chef, même avec des produits de très grande qualité.
C’est un peu pareil avec les sacs de couchages : on a de très bons duvets, issus de productions ancestrales soignées (pays nordiques, Canada, Sud-Ouest de la France) et de très mauvais duvets issus de productions « forcées » d’oies ou canards élevés en batteries (sud-est asiatique).
Ce duvet, il faut le traiter puis le faire rentrer (pas n’importe comment) dans des tissus (pas n’importe lesquels), qui comportent des cloisons et autres astuces d’assemblage. Certains pays font ça très bien, d’autres un peu moins mais ça reste correct (Pologne par ex) et pour le reste, c’est produit, comme chacun sait, là où on peut faire le plus de fric possible… Les différences de prix sont là. L’exemple le plus flagrant peut être donné avec les production de duvet d’eider, ramassé à la main dans les nids de ces oiseaux arctiques qui nichent en Islande.
Sauf que les sondes et l’électronique placées dans ces différents duvets donnera bien les résultats affichés par le fabricant. Or, le ressenti objectif par les utilisateurs A ou Z risque fort d’être bien différent sur le terrain.

B.A.

L’empirisme : ce duvet est sacrément léger.
La norme : vous pesez le duvet avec une balance de précision donnée (2sigma = 10g) … et vous donnez son poid en grammes.

Si moi, qui n’ai pas le duvet en main, je veux me faire une idée de sa légèreté, je préfère un poids mesuré à un poids ressenti.

Pour les températures, c’est la même chose : la norme, décrit un processus de mesure de la thermicité du sac.

Imparfait? Certainement …
Mais les comparaisons objectives deviennent possibles.
5voir cependant ci-dessous l’importance des facteurs « taillant » et « répartition du duvet ».

Pour info, le processus de mesure décrit dans la norme consiste d’abord à mesurer - dans des conditions assez rigides - la résistance thermique globale du sac`.
Cette résistance thermique mesurée sert de base à une indication de températures d’utilisation.
Et la correspondance entre résistance thermique et ressenti de l’utilisateur a été validée sur un pannel d’humains.

Des humains (hommes et femmes) représentatifs du « grand public ». Pour tenir compte des variations possibles de « frilosité » des gens, la norme prend une petite marge de sécurité.

Il est trop facile pour un artisan/fabricant de se débiner devant un processus standard de mesurage sous prétexte qu’il n’est pas parfait.
Valandré l’a fait pendant longtemps, Louis Fernand le fait encore.
Il est vrai que les résultats sont beaucoup moins « hype ».

Il est prudent, aujourd’hui de comparer les performances « annoncées » d’un sac quelconque aux performances mesurées des sacs Valandré, qui ne peuvent être taxés de « seconde qualité ».
C’est psouvent édifiant.

Ceci dit :

Celui qui est à la recherche d’un sac de couchage devrait aussi, sinon d’abord, s’intéresser à la taille (normal, étroit, large) des sacs examinés par rapport à sa morphologie, et aussi à la répartition du duvet par rapport à sa position habituelle pour dormir.

Facile d’annoncer des performances extraordinaires pour des sacs étroits avec une répartition du duvet 60/40, à savoir 60% sur le haut, 40% dans le dos.

C’est parfait pour les tailles « fil de fer » dormant sur le dos avec un bon matelas.
C’est moins drôle si on dort sur le côté, et c’est de toute façon peu pratique si on envisage de dormir parfois avec une surcouche de vêtement et avec un peu de brol au fond du sac.

Il faudrait que je comprenne un jour ce que signifie en absolu « confort », « limite confort » et « extrême ».
Ensuite je connais des gens frileux, ou positionnés différemment, qui avec le même duvet que le mien n’arrivent pas à dormir alors que je ne ressens pas la moindre fraicheur !

Après en relatif, basé sur une même norme de mesure ça devrait permettre une comparaison mais la marge d’erreur est tellement élevée …

Maintenant, on parle ici de produits haut de gamme, donc de fabricants (Triple zero, Valandre, Rab, Cumulus, See to summit …) qui maitrisent la construction : collerette anti-froid, rabat sur le zip …
Donc, comme le dit Oli874, la comparaison du coefficient (poids de duvet) x( gonflant en CUIN) me semble être un excellent critère.

Pour le programme envisagé, personnellement, je prendrais 700g de 800 Cuin (europe) avec une fermeture à zip intégrale pour pouvoir moduler : effectivement c’est cher :rolleyes: …

Faut pas trop se prendre la tête sur l’achat d’un duvet, parce que de toute façon, il y aura toujours un moment, dans tes multiples utilisations, où il sera trop chaud, et un autre où il sera trop froid…
En plus ils vieillissent très bien d’après mon expérience perso (Valandré, mais pas de raison qu’il en aille autrement avec les autres marques).

[quote=« B.A., id: 1517030, post:19, topic:133902 »][/quote]

[quote=« Bis47, id: 1517043, post:20, topic:133902 »][/quote]

En effet, comme la qualité de gonflant et la quantité de duvet ne suffisent pas, il ne reste plus que la t° avec des normes identiques.
Certes ce n’est pas une donnée parfaite, mais grâce à la température donnée avec la même norme, on est malgré tout plus à même de savoir quelle est l’utilisation du sac. Rien n’est pire que pas de donnée t° du tout.
Ensuite, il est bon d’avoir aussi des avis sur les forums.

Posté en tant qu’invité par emilieg:

le combi confort de vertical.
testé à -15, c’est un vrai -15 moins cher que d’autres duvets équivalents.
seul hic, pas de sac de compression, mais la possibilité de pouvoir lire assis dans sa tente grace à un zip pour les bras :cool:

Rentrent ensuite d’autres critères: la durabilité, l’imperméabilité (perte de duvet), la qualité du tissu face à l’humidité et au vent(Quantum pertex est-il un must?), la coupe, la commodité de la « capuche » (avec certaines, on est comme étranglé) …
Cela dit la t° demeure le premier critère. Viennent ensuite le poids du sac et son volume compressé, données faciles à déterminer pour le coup.

Posté en tant qu’invité par serodrig1990:

Merci à tous pour vos retours.

Cependant, si j’en suis arrivé à cette première sélection (cf first post), c’est que j’ai pris en compte tous les critères très théoriques que beaucoup d’entre vous mentionnent plus tôt…

Je sais que les sacs proposés sont très proches sur le papier les uns des autres et c’est la raison poir laquelle ce que je recherche ici, c’est plutot des feedbacks d’utilisateurs de ces sacs qui pourraient me renseigner sur les qualités et défauts qu’ils ont remarqué à l’utilisation de ceux-ci (et encore mieux si ils les ont utilisés dans les pays que je projette de visiter).

Je penche fort vers le Bloody Mary mais j’hésite toujours avec le sea to summit Talus tsii.

Posté en tant qu’invité par Bloody-M:

J’ai un Bloody-Mary.

A -3°C (dans la tente : il y avait un peu de givre sur les duvets, donc il faisait bien négatif) j’ai eu un peu trop chaud sans bien fermer le sac (fermeture pas complètement à fond et collerette et capuche non ajustée) avec un collant fin 1ere couche et une première couche thermique manche longue.

A -15°C sans tente j’étais bien en étant (très) bien habillé : collant polaire + doudoune + gant + bonnet … A -20°C il commence à faire un peu frais même en configuration bien habillé. Mais ça amène la température déjà assez bas …

Ce sac est très bien pour des températures comprises entre +5 et -10°C je dirai. Il est assez large pour dormir avec un confort raisonnable bien habillé. Les collerettes modulables peuvent paraitre gadget mais c’est finalement assez pratique à l’usage. Ce qui demande un peu d’habitude ce sont les scratchs qui ont tendance à se prendre dans les premières couches et à les effilocher un peu si on n’y prend pas garde. Mais une fois installé, c’est tout bon. C’est un sac vraiment polyvalent mais qui n’est du coup peut-être pas le plus léger de sa catégorie (pour ça le Lafayette, si on reste chez Valandré, est mieux)

Quelques considérations générales :

==> Cela a déjà été dit, mais attention au sac de couchage qui paraissent anormalement léger. Ils sont souvent :

  1. Soit moins garnie dans le dos (problématique dès qu’on bouge ou qu’on ne dort pas parfaitement sur le dos).
  2. Soit plus étroit. Ce n’est pas trop grave pour les jambes : le duvet suit les mouvements. Mais c’est problématique pour tout le haut du corps jusqu’au bassin. Et fortiori si on souhaite s’habiller dedans pour gagner en plage d’utilisation (quitte à perdre un peu en confort car effectivement on dort un peu moins bien si on est très habillé)
  3. Soit moins bien compartimenté. Cela se voit peut-être moins mais la façon de compartimenter est importante. Un duvet bien compartimenté gardera son gonflant plus durablement et de façon plus homogène : cela empêche d’avoir des zones qui sont moins chargées en duvet.

==> Je ne connais pas les sacs SeaToSummit avec leur évacuation de l’humidité, mais je n’ai jamais été gêné par ça si on fait attention à ne pas avoir trop chaud dans son sac et si on pense à bien aérer la tente. Pas de soucis à la belle non plus (s’il ne pleut pas) et qu’on prend un minimum soin à son emplacement (par exemple, s’il n’y a pas de vent, privilégier un petit éperon qu’une cuvette, …). Sinon il y a aussi des sursac légers qui sont imper-respirant et efficaces en condition usuelle (genre le A-guru de Vertical qui est très léger). En condition vraiment humide sur plusieurs jours c’est vraiment la question du duvet naturel qu’il faut se poser : le synthétique sera bien plus efficace et confort mais avec un poids/chaleur légèrement moins bon (mais les bons sacs de couchage synthétiques sont plutôt efficace maintenant), mais surtout bien moins compressibles.

==> Perso je n’aime pas avoir trop chaud dans un duvet. On dit qu’on peut l’aérer, mais dès qu’on l’ouvre un peu, et a fortiori si on ne dort pas à plat sur le dos et qu’on écarte la zone ouverte, on peut avoir vraiment trop chaud aux jambes et la partie du corps opposé à la fermeture, et frais (voire froid si on est à la belle et qu’il y a un peu de vent) près de la zone ouverte. C’est peut-être à prendre en considération en fonction de ton ressenti.

Il y a surement beaucoup à ajouter, mais voilà déjà quelques pistes.

Posté en tant qu’invité par serodrig1990:

Un très grand merci pour ce retour super instructif de la réactivité du Bloody Mary en conditions réelles!

Bonne soirée.

[quote=« Bloody-M, id: 1517124, post:27, topic:133902 »]J’ai un Bloody-Mary.

Ce qui demande un peu d’habitude ce sont les scratchs qui ont tendance à se prendre dans les premières couches et à les effilocher un peu si on n’y prend pas garde. Mais une fois installé, c’est tout bon.[/quote]

Ces scratchs c’est vraiment désagréable quand il ne fait pas très froid et qu’on ne les attache pas. Une fois il en a un qui m’a griffé l’oeil lors d’un mouvement et… j’ai pleuré. (non sérieux, ça fait mal, vraiment).

Posté en tant qu’invité par Bloody-M:

Aïe ! A ce point ?? Le mieux si on est sûr de ne pas avoir besoin de la collerette en cours de nuit (on peut jouer sur la capuche pour compenser un peu), c’est carrément d’enlever la collerette. Sinon ce n’est pas ridicule de mettre une bande de « scratch côté poils » pour la neutraliser (il n’y a guère que quelques centimètres qui peuvent poser problème) et se laisser la possibilité de l’utiliser en cours de nuit.

Posté en tant qu’invité par serodrig1990:

Si je go pour le Bloody Mary, la taille regular (jusque 185cm d’après le vieux campeur) est-elle suffisante ? (je fais 181cm pour 76kg).

Oui sans problème (je fais 1m85 et je ne suis pas du tout serré dedans en taille M).
En revanche dans mon cas je suis plus frileux que bloodyM : en dessous de 0 il faut que je m’habille avec plus qu’une couche thermique.

Qu’est ce que tu entends par « regular » ?
taille M ?
Je n’ai pas vu l’info sur le site Vieux Camp… ?

Posté en tant qu’invité par serodrig1990:

Taille M= regular.

Si on regarde sur le vieux, ça équivaut à 185cm max.