Posté en tant qu’invité par laurent13:
CHAMONIX 2025
12 juillet 2025. J’ai 46 ans et ça fait un bail que je ne suis pas retourné dans cette vallée de Chamonix.
Elle a bien changé.
Faut dire qu’avec le réchauffement climatique, les glaciers ont pas mal remonté : Le glacier des bossons est remonté jusqu’au grands mulets et la mer de glace s’arrête sous la dent du Géant. Sacré Jacques Ch… ces promesses de réduire l’effet de serre à horizon 2020 n’ont pas vraiment porté leurs fruits, m’enfin comme il le dit lui même les promesses n’ engagent que ceux qui les écoutent…visionnaire ??
De toute façon depuis que la société Mumur (pionnière dans l’aménagement de salles d’escalades privées)s’est associé avec la compagnie du Mont Blanc pour acheter le massif entier il a subit quelques aménagements :
- on peut descendre la vallée blanche jusqu’à Chamonix même en été grâce à un revêtement artificiel.
- Les quelques séracs (si si il en reste encore) menaçants sont dynamités pendant la période de maintenance
- Les crevasses ont été aplanies avec des tracto pelles et dameuses dernières générations. …
Le bureau de guide a lui aussi été racheté et toute incursion dans le massif suppose que l’on engage un guide agréé.
Les hébergements ont poussé un peu partout dans la vallée et un hôtel grand luxe panoramique s’est installé près de la combe maudite avec vue sur le grand capucin ! (suite à quelques menus aménagements.) D’ailleurs on peu maintenant observer les grimpeurs sur la via ferrata du grand capucin en dégustant son caviar !
Cela attire les touristes du monde entier, particulièrement les chinois qui disposent maintenant de revenus supérieurs aux occidentaux.
Il va sans dire que les revenus générés ont été à la hauteur des investissement consentis, la compagnie cotée au cac 40 et à la bourse de New York est devenue l’un des leaders du tourisme outdoor permettant à ceux qui en ont les moyens d’ accéder aux sommets sans trop d’efforts.
Bien sûr cela ne s’est pas fait sans quelques heurts, en raison de l’opposition du bureau des guides et de certains barbares qui revendiquaient une montagne non aménagée, sauvage une sorte de wilderness pour doux réveurs…
Mais bon, afin d’éviter tout débordements du côté des guides le consortium a décidé de les engager au triple de leurs tarifs tout en leur offrant un chalet de fonction et du matériel dernier cri. Puis il faut bien dire ce qui est, le métier est maintenant bien moins éprouvant qu’auparavant. Les risques ont quasiment disparus grâce à un balisage adéquat et l’on ne peu encadrer que dans les voies décidées par le consortium. Ils travaillent maintenant 35 heures par semaine et peuvent partir en vacances à la mer comme tout le monde…
En plus les médias se sont mis à s’ intéresser à cet engouement pour la montagne en créant des émissions de télé réalité en montagne : survivor et loft story version refuge ont fait un tabac sur plusieurs chaînes du satellite
Le clou du spectacle étant quand même le khoa lanta des grandes Jorasses ou après un casting hilarant des apprentis alpinistes ceux ci étaient filmés dans l’ascension de la walker. On pouvait décider d’éliminer certains candidats en envoyant un texto : « chutes de pierres » « séracs » et « pitons qui lâchent » ….
Bien sûr le gagnant se voyait offrir un récompense à la hauteur des risques consentis. C’est d’ailleurs Lionel Daudon célèbre pour ses enchaînements de faces nord dans les années 90 et ses expéditions qui a gagné à plusieurs reprises avant d’être éliminé par Isabelle Pâtisserie (qui s’est mise à l’alpinisme après avoir gagné des coupes du monde d’escalade et le Paris Dakar)
Bref tout irait pour le mieux sans cette bande d’irréductibles barbus terroristes qui veulent faire un « vrai alpinisme sans fioritures » comme ils disent, en bivouaquant dans les parois et en grimpant uniquement sur protections naturelles. Ces trompe la mort minoritaires narguent le consortium en allant ouvrir des voies de nuit et en dynamitant les installations. Ils communiquent via un site web très ancien appelé camp to camp et s’échangent de vieux topos papiers sous le manteau et cela en toute illégalité. Malgré les efforts de la police des glaciers, ils ont causé de sérieux dégâts et menacent la prochaine saison touristique ainsi que le projet d’aménagement d’un complexe outdoor au sommet de la Meije.
Les investisseurs doutent, et les « barbus » comme on les appellent recrutent chaque jour de nouveaux adeptes. Ou cela s’ arrêtera-t-il ?
A vous la suite…
