Posté en tant qu’invité par érasme:
L’alpinisme pour moi c’est monter en montagne en grimpant (à la recherche d’un bien-être mental et physique) :
- monter = faire une ascension avec un sommet (c’est mieux) ou sans sommet,
- en montagne = cadre naturel typique (altitude, faune, flore, rochers, neige, glace, torrents, …) , milieu historique, milieu sauvage voire protégé, etc.
- en grimpant = en utilisant (avec un certain plaisir sensuel et physique) mes pieds et mes mains et si nécessaire aussi divers moyens techniques spécifiques (cordes, piolet, pitons …).
Forcément il y a un risque perçu comme plus élevé qu’en restant strictement sur sentier, ou qu’en grimpant une couenne d’une longueur, ou sur une petite paroi. Le risque s’accroit à mesure de l’engagement ou de la difficulté, au sens de la limite qu’évoque Paul Keller.
Mais il subsiste l’aléa, le hasard ou le monstre comme dit Vartanian, qui vient tout perturber et dont il faut avoir conscience. A crapahuter en montagne on risque de ne pas mourir dans son lit et plus on pratique (ski de rando, cascades, haut niveau, expéditions …) plus le risque augmente.
Par contre dans ma pratique de l’alpinisme le jeu de cache-cache avec la mort, à la façon de Guido Lammer ou d’Ivano Ghiradini, est exclu au moins explicitement pour moi. Si confrontation il doit y avoir, celle-ci n’est aucunement recherchée bien au contraire.
C’est le plaisir qui prime, avec c’est vrai la nécessité d’un authentique dépassement de soi pour qu’il y ait une totale satisfaction (c’est d’ailleurs aussi le cas en escalade pure quand faute de réussir avec facilité on doit s’arracher).
Mais si l’angoisse préalable (cf. le mal des rimaye) devient trop forte, comme cela a pu être le cas par le passé pour moi, je tourne la page.
Pour résumer à la question :
« Pour être Alpiniste, faut-il en montagne courir des risques mortels ? »
Je réponds non.
Pour moi ce n’est pas la témérité qui est source de plaisir, mais le dépassement de soi.