Censurer l'humour misogyne ?

Aïe aïe… sujet sensible …
L’humour concernant l’autre sexe est-il toujours sexiste ? Si oui, pourquoi ? Si non, où est la limite ?

Je vois avec du recul que tous les humoristes qui ont fait des blagues sexistes étaient des grands amoureux et admirateurs de la gente féminine, les vrais misogynes ne parlent jamais des femmes avec humour !
Que ce soit Sacha Guitry, Desproges, REISER, Guy Bedos, plus récemment Epicure( c’est moi)
Le jour ou j’arrêterai d’aimer les femmes, je cesserai de faire de l’humour mysogine …
Et Mesdames à quand des bonnes blagounettes Misandriques?
J’adore Florence Foresti et surtout Blanche Garmin, son analyse sur les hommes est excellente et me fait toujours marrer …
PS : je me suis trompé, il fallait lire Florence et non Françoise, ah ces prénoms anciens ( j’ai pas dit de vieilles) , on les confond toujours !

1 Like

Quand on admire la « gente féminine « faudrait voir à ne pas faire de faute !

1 Like

Au quotidien je vois plutôt le contraire : nier les différences revient à combattre une chimère, vivre en acceptant des différences tout en se traitant d’égal à égal semble le modèle qui amène au plus de paix.
D’autre part, je reste ouvert mais pour répondre « Non. » de façon catégorique, il faudrait des études qui font intervenir à minima des psychologues et des sociologues, sinon les conclusions impératives ne relèvent que de l’émotionnel, du parcours personnel et de la science de chacun.

Je me méfie aussi des effets pervers de ce genre de discours. Dire qu’il y a un dictat et une tyrannie d’un sexe sur l’autre qui empêche l’égalité des chances, c’est aussi faire germer cette idée et la renforcer dans les esprits. Quand on nomme des concepts, au pire on leur donne naissance, au mieux on les renforce. Si on élève sa fille dans cette idée, il est probable qu’elle se range un jour derrière cette excuse pour expliquer ses échecs qui n’auront probablement rien a voir la dedans…
A contrario, je me souviens de Destivelle qui disait qu’elle ne voulait pas réaliser des premières féminines, mais des premières : ce qu’elle a fait. Lynn Hill avait cette même force de caractère qui lui a permis de voler la première du Nose en libre a la barbe des hommes. Pour moi ce sont des exemples pour les féministes : elles voulaient faire passer leur valeur d’individu avant celui de leur sexe. Elles avaient autre chose a faire que de déblatérer sur l’oppression du diktat patriarcal en prenant des positions de victime et de trouver un responsable à leur frustrations.

Quand a l’égalité des chances… Ça n’a jamais existé. Naître dans une famille paysane, au fin fond de la Haute-Loire, d’une grossesse non désirée, et voir son père violent et alcoolo, finir sous un arbre, lorsque l’on a fêté ses 13 ans la veille et qu’on est l’aîné de la fratrie n’offre pas les mêmes perspectives de vie que celui d’un petit fils à papa, quelque soit son sexe. L’égalité des chances intra-sexes n’existant pas, la transposition possible aux genres est a mes yeux un argument de sophiste.
La seule égalité des chances à laquelle on peut et doit prétendre reste l’égalité des droits. Et a ce niveau là, je ne vois pas de droit auxquels les femmes n’ont pas accès aujourd’hui et qui restent l’exclusivité ou l’apanage des hommes.

Un livre très intéressant sur le sujet : "Fausse route
" d’Elizabeth Badinter, indéniablement une très grande féministe, qui regrette le féminisme moderne qui selon elle, fait un pas en avant pour en faire deux en arrière. D’où le nom du livre.

7 Likes

paru en 2003… nickel… 20 ans de retard sur le monde d’aujourd’hui …

1 Like

Ouhaaa ! La remarque sexiste !!!

« Je suis pas raciste j’ai un ami noir »

4 Likes

Bien sûr l’essentiel reste d’actualité, mais si tu veux absolument quelque chose de moderne, son dernier ouvrage date d’un ou deux ans. Il est sans doute davantage dans l’air du temps : « La charge d’Elisabeth Badinter contre le néoféminisme guerrier ».
Bon avec le titre « fausse route », on devinait une forme de scepticisme de sa part mais là ils l’ont énervé : elle est carrément à la charge. Pas sûr que les féministes actuelles l’aient convaincue.

Pourtant, a titre personnel je crois davantage a son féminisme, laïque et universel, qui s’inscrit dans la tradition de De Beauvoir…
Au risque de passer pour quelqu’un de vieux jeu et dépassé, je ne pense pas que de se laisser pousser les poils sous les bras, retirer le mademoiselle d’un formulaire, adopter l’écriture inclusive ou de se promener à poil dans un supermarché pour se mettre des poulets dans le cul (merci les Femen) soit des combats qui apportent de réelles avancées pour le bien-être et le droit des femmes, ou encore de la crédibilité pour leurs combat, au contraire. Après chacun son école.

Je terminerai la dessus en disant que j’aime les femmes, que l’on m’a toujours appris à les respecter, et que je suis un pro-féministe. Mais un féministe raisonné, pas religieux. Et je n’adhère pas du tout au féminisme moderne qui a tourné en véritable guerre des sexes et qui est souvent porté par des matriarches frustrées qui me semblent tout sauf un modèle de bonheur et de réussite pour les autres.

Personnellement je crois à des différences. Si je vois pas quelque chose dans le frigo et que ma copine doit venir me le montrer, ça ne crée pas de polémique, au même titre qu’il n’y en a pas en haut des longueurs physiques en dévers qui me reviennent de facto en grande voie.
J’ai pas le droit a une crise d’hystérie au relai où elle me dit que je ne lui laisse pas la chance de devenir quelqu’un, ou que je suis un être oppressif qui empêche son potentiel de s’exprimer. On a simplement constaté, et ça m’arrange pas toujours, qu’on avait pas le même tour de biceps. Ce qui nous empêche pas de nous traiter quand même d’égal à égal et de rire de nos différences lorsque l’occasion se présente.

Censurer des remarques mysogines me semble dans le parfait air du temps du féminisme moderne. C’est une erreur car on condamne et on interdit simplement, ce qui n’amène pas à remettre en question les mentalités. Démontrer par les idées et les faits reste toujours la meilleure des solutions. Si des remarques vous semblent déplacés, rien ne vous empêche, aussi bien ces messieurs que ces dames d’en prouver le contraire par des mots bien choisis et non des émotions spontanées.

Le sujet étant religieux et comme j’ai pas grand chose a ajouter. Je m’en tiens ici et laisse les autres en décider !

4 Likes

peut-on considérer dans l’air du temps les propos d’un octagénaire ?
à quel moment peut-on réellement penser qu’une personne de 80 ans représente l’air du temps de la société d’aujourd’hui ?

ah ben voilà…

1 Like

On est légitime pour donner son opinion jusqu’à quel âge?

8 Likes

donner son opinion ou se revendiquer « être dans l’air du temps » ?

Les femmes ont une âme depuis je ne sais plus quel concile et le droit de vote depuis 1947. Elles peuvent même être chef de famille, je crois bien. Elles peuvent avorter, alors que nous on ne peut pas.
Vous voyez bien que ça évolue !
Reste les salaires. Alors là, pas touche. On ne rigole plus. C’est du sérieux. Droit de vote, IVG, l’âme, d’accord. Mais les salaires… faudrait pas exagérer, non plus.

2 Likes

Et donc, on est « dans l’air du temps » jusqu’à quel âge?

Une bonne copine à moi a publié ce dessin sur son facebook, car ça la faisait marrer…

Est-ce misogyne ? Est-ce qu’on peut en rire ?
Est-ce que cela fait sourire que les mecs ? (apparemment pas …)
Quid de l’auto-dérision ?..
Parfois, quand je repense à l’Attentat contre Charlie Hebdo, j’ai des doutes…

Je ne sais pas…

5 Likes

Alors en premier lieu, ce post n’est pas adressé spécifiquement à Martin, je réagis juste à cette phrase de façon plus générale.

Personnellement, je trouve beaucoup plus intéressant le féminisme moderne, intersectionnel, qui découle du féminisme matérialiste, en opposition au féminisme essentialiste (selon lequel il y aurait effectivement des « natures » différenciées selon les genres, et tout ce qui en découle).
Les réflexions sur les constructions sociales, systémiques et historiques collent (je trouve) beaucoup plus à la réalité des faits observables, en plus d’offrir plus d’outils pour tenter de déconstruire et de modifier, le temps faisant, les choses particulièrement problématiques.

Pour rester sur la thématique du sexisme en particulier, on vit dans un monde où l’immense majorité des référentiels et des modèles dominants sont masculins. Pour le coup, des études là-dessus, y’en a un tas. Les choses ont lentement évolué, bien sûr, et la situation est moins pire aujourd’hui qu’elle ne l’était auparavant, parce que les consciences, les pratiques ont évolué et les nouvelles générations ont intégré d’autres réflexes de pensée, grâce au travail fait sur de nombreuses années.
Un travail qui a notamment été porté par le « féminisme moderne », radical, militant. Comme dans un certain nombre de domaines, la radicalité des marges contribue à faire évoluer les idées dans le temps. Et ici, la « radicalité », c’est simplement, comme le dit une phrase-slogan que je trouve adaptée à la situation, « Feminism is the radical notion that women are people » (Marie Shear, 1986). Toute le problème social est contenu dans cette phrase grâce à sa provocation qui n’en est pas vraiment une. Si tu considères le rapport de genres hommes/femmes (pour rester dans un schéma binaire) comme un rapport de classe, par exemple, alors ça ouvre des réflexions sur l’état des choses. Et l’état des choses, c’est que même si les conditions se sont améliorées, on n’a pas (collectivement) atteint l’endroit où ces luttes ne seraient idéalement plus nécessaires. Là encore, y’a pas mal d’études sur le sujet, les femmes restent encore une « classe » infériorisée (pas inférieure) économiquement et socialement.

Du coup, l’humour, et ben ça intègre ces rapports là aussi. A mon avis, on peut effectivement rire d’à peu près tout, si on est dans des rapports de confiance certains avec la personne d’en face, et encore, pas tout le temps. Et sur un site de montagne publiquement fréquenté par des milliers de personne, ce n’est certainement pas le cas.
L’humour ne doit pas faire oublier la sensibilité, et si on parle d’humour potentiellement blessant, alors se pose la question : qui veut-on blesser et pourquoi. Et personnellement, je n’ai absolument rien contre le fait d’offenser certaines catégories de personnes à travers de l’humour. Mais cette catégorie de personne, ce ne sera clairement pas les femmes ou autre groupe social en prenant déjà assez dans la gueule au quotidien. On ne rit pas de la même façon des exploiteurs et des exploité-e-s, des dominants et des « dominé-e-s », tout simplement parce que qu’on le veuille ou non, les implications ne sont pas les mêmes.
Ensuite l’autodérision sur la base de l’appartenance à un groupe social, c’est encore un autre sujet, et y’a de toute façon pas de réponse exacte. Mais c’est bien d’avoir la sensibilité de se poser la question.

L’accumulation de clichés crée la tendance, malheureusement. Et même si on veut que l’humour soit léger (c’est son but, faire rire, alléger la vie), ce n’est souvent pas le cas pour tout le monde. Alors je me dis plutôt : de qui veut-on rire et pourquoi ?

(Edit orthographique)

11 Likes

Bel exemple d’humour (non sexiste!) :joy:

Cela s’appelle l’humour noir, Coluche, Desproges et bien d’autres ont excellé dans ce genre d’humour. Un des plus beaux à mon sens avec l’auto-dérision. Je les trouve tous les deux très beaux car le rire vient adoucir le pire.
Quant à l’humour qui cingle, l’humour intentionnellement méchant dont tu parles, il n’est pas fait pour faire rire ou sourire son interlocuteur mais plutôt pour lui faire grincer les dents. C’est un détournement de l’humour en quelque sorte car l’humour appelle l’humour. Il se communique.
Il n’y a pas non plus d’humour sans impertinence. Et ça commence tôt l’impertinence. Le bambin de 3 ans qui se marre avec des mots comme " caca, pipi""

1 Like

Tu penses à un altimètre féminin particulier ?. :wink:

Tu voulais parler de Blanche Gardin, excellente en effet sur les blagues sexistes.

2 Likes

Oui bien sur la grande Blanche, un prénom de sommet de montagne, on ne peut que l’adorer !
Désolé pour les fautes de clavier, c’est lorsque ma femme me gueule dans les oreilles « qu’est ce tu fout encore sur ton ordi »
ça me perturbe et je fais des fautes
Bon, j’arrête là, promis …

2 Likes

On appelle ça l’ironie.