Donc ça ne change rien qu’il y ait du monde , sauf si c’est qqn avec un gps et des mains opérationnelles…
Bah, je crois qu’il vaut mieux ne pas tenter, ou rebrousser chemin à temps, s’il y a un risque de temps pourri. Sachant qu’en juillet août, sur ce massif le beau temps revient vite.
Cette année les « first summiters » étaient un groupe de Suédois. Quand je dis que j’ai tracé seule pour arriver dans des endroits déserts, j’oublie un peu ce groupe, dont personne n’avait connaissance jusqu’à leur descente. Ils ont « lancé l’assaut » le 26 juin, et sont restés 10 jours à plus de 6000m. Ils avaient installé un « camp 4 », c’est pourquoi je ne les ai pas vu au camp 3 le 1er juillet. Il est tombé beaucoup de neige le 29 ou 30 juin (environ 1m à 5000m), et ils ont attendus d’avoir les bonnes conditions météo, s’y sont repris à 3 tentatives pour atteindre le sommet (ben oui, dans la neige qui enfonce, la dernière section est quasi impossible car trop longue).
Quand ils sont redescendus au camp 2, le 5 ou 6 juillet, ils étaient à moitié morts de faim et de soif car ils avaient « perdu » un dépôt de nourriture et de gaz, enseveli sous la neige au camp 3. L’un d’eux avait le nez nécrosé, pour un autre c’était la peau qui était en train de pourrir. Les 4 étaient complètement épuisés.
Je ne pense pas que la cause de leur état soit liée à la météo, mais au risque qu’ils ont pris.
Je pensais faire le sommet le 3-4 juillet mais ai retardé de deux jours à cause du mauvais temps,puis de 2 jours pour raccompagner un gars qui faisait un œdème, puis de 2 jours à cause de ce groupe (car je leur ai donné ma nourriture et mon gaz et suis redescendue en chercher).
Bref, tout ça pour dire qu’il ne faut rien forcer. S’il fait mauvais, mieux vaut rester dans sa tente, voire redescendre en attendant les bonnes conditions.