Juste quelques éléments de réponse concernant ce que dit le topo 2017 de l’Arête de Dix heures.
Nous avons jugé plus prudent de conseiller au grimpeur de se munir de coinceurs et/ou friends pour être en mesure de compléter le matériel en place si besoin. Evidemment, ce genre d’itinéraires s’est pratiqué depuis des lustres avec 4 mousquetons et deux sangles comme le dit Pire. Mais ceux pour qui cette modeste aventure s’est mal terminée à cause d’un pied qui ripe au mauvais moment (et c’est rarement le bon moment quand on grimpe…) ne sont pas forcément venus s’en vanter.
En général, les voies comme l’Arête de Dix heures attirent des gens qui ont envie de passer une belle journée au soleil, sur du caillou sympa et dans du pas trop dur. Le profil idéal pour amener le copain, la copine ou les enfants qui débutent. Le profil idéal aussi pour se prendre un bon petit vol pendulaire dans les sections peu raides qui sont plus traversantes que verticales, celles où il vaut mieux ne pas avoir le pied qui ripe au mauvais moment, et c’est rarement le bon… quand on vient juste de récupérer la dégaine.
En écrivant ça, je repense à ce père de famille qui était venu avec sa femme et sa fille passer une bonne journée dans la Grande Vire, autre célèbre voie en 4 idéale pour les débutants et les grimpeurs peu aguerris.
Quand je l’ai récupéré, en sang, avec fracture et plaies diverses, il pendait depuis une heure dans la dalle en 6 qui est sous la vire. Sa femme et sa fille, cachées par un pilier qui les empêchait de communiquer avec lui, s’entraidaient pour ne pas lâcher la corde, tout en appelant au secours. Pendant que je le ramenais à la terre ferme et que Carine prenait en charge le reste de la cordée, il m’a juste confié qu’il avait bien pensé à rajouter un point dans la partie facile où il se trouvait, mais il n’avait pris que des dégaines. Il y a pensé juste avant que son pied ripe, au plus mauvais moment, et c’est rarement…