Posté en tant qu’invité par Bill:
Coucou, c’est Bill.
1 - Vu la fracture que tu décris, le vent a dû souffler. Mais ce que je voulais dire, c’est que l’instabilité de la plaque n’est probablement pas due au vent (Pour moi, la définition de la plaque à vent, c’est de la neige ventée reposant sur de la neige fraîche non ventée; une définition qui se discute) mais à la sous-couche constituée probablement de « vieille » neige en faces planes ou gobelets.
2 - Au mois d’octobre, il a fait très chaud mais au delà de 2000 m en versant Nord, comme il faisait beau, la neige n’a pas fondu malgré les températures positives de l’air vu que la neige était à l’ombre; elle était donc beaucoup plus froide que l’air (Neige à l’ombre par ciel clair : 10 à 15 degrés de moins en surface de la neige que dans l’air). Les périodes de beau temps, même s’il fait doux en automne et hiver forment faces planes voire gobelets en moyenne montagne(sauf en sud).
3 - Les gobelets se forment toujours en surface : En général au niveau du sol en début de saison quand il y a peu de neige. Parfois aussi au-dessus d’un manteau neigeux épais s’il y a une bonne couche de neige humide en-dessous.
4 - Pour l’estimation du risque, le nivologues savent s’il y a des gobelets, même quand il sont enfouis, grâce aux sondages du manteau neigeux. L’estimation du risque n’est pour autant pas toujours facile : Si les gobelets ne sont pas généralisés (Notamment à cause du vent), si la couche est très mince ou bien s’ils sont enfouis sous environ 1 m de neige (Sous 50 cm ça craint, sous 2 m ça craint plus ou presque, sous 1 m ça craint moyennement).
5 - Sous plusieurs mètres de neige, les gobelets résistent en effet comme les autres grains, à l’exception de la neige fraîche. Il est vrai que je ne m’étais jamais posé la question. Un gobelet, c’est avant tout de la glace (c’est solide la glace), comme les autres grains. Certe la pyramide creuse doit être un peu fragile, d’où peut-être les fameux « woom » lorsque la couche se tasse brusquement au passage d’un randonneur (la couche s’écrase un peu), mais le reste du grain résiste.
En cas de gobelets au sol (le cas le plus fréquent), si le sol n’est pas lisse, les gobelets ne se trouvent souvent pas sur les bosses, rochers, etc. Une couche de 3 m de neige a une cohésion qui lui confère une certaine rigidité (si on creuse dessous, ça ne s’effondre pas) qui lui permet de ne pas reposer complètement sur la couche de gobelets.
Ouf!